Rapport du CPI
Le terrible
périple quotidien d'Om Khaled
CPI
Photo: CPI
Mercredi 27 mars 2013
Al-Quds occupée – CPI
Avec beaucoup
de peines, nous avons pu la convaincre
de nous accorder une petite interview.
Avec beaucoup de peines, nous avons pu
la convaincre de répondre à nos
questions. Avec beaucoup de peines, nous
avons pu la prendre en photo : trois
photos seulement. Om Khaled portait ses
légumes pour les vendre à Bab Al-Amoud,
au petit matin.
Nous lui
avons donné le surnom d’Om Khaled, car
elle n’avait accepté de parler de son
identité, de son état-civil. Elle a
toutefois accepté de parler de ses
souffrances quotidiennes, de son périple
quotidien, de son parcours de
combattante, venant de son village du
département de Ramallah vers la ville d’Al-Quds
pour vendre ses produits simples, pour
se mettre quelque chose sous la dent,
pour elle et sa famille, en passant par
tous les barrages militaires sionistes,
par toutes ruelles secondaires et
difficiles.
Om Khaled est
une sexagénaire palestinienne. Depuis
quinze ans, elle a adopté la sainte
ville d’Al-Quds. C’est dans cette ville
qu’elle vend les petits produits de son
jardin. C’est dans cette ville aussi
qu’elle fait ses courses. Elle a le cœur
serré de voir la ville sainte comme
prisonnière. Les Palestiniens ne peuvent
y entrer que par des autorisations
spéciales.
A cause des
agissements des occupants sionistes, de
leurs restrictions et interdictions
imposées sur les Palestiniens, Om Khaled
est petit à petit devenue l’unique
responsable d’une famille d’une dizaine
de personnes. En fait, ses fils ne
peuvent plus entrer dans la sainte ville
d’Al-Quds ou à l’intérieur des
territoires occupés en 1948. Ces hommes
sont mariés et ont des enfants. Tout ce
monde a ses besoins ; et il n’y a qu’une
femme sexagénaire pour les faire vivre.
L’âge de son mari l’avait rendu invalide
et incapable de l’aider dans son périple
quotidien.
Quel périple !
Arrivée dans
son coin préféré à Bab Al-Amoud, Om
Khaled s’est occupée à ranger ses
affaires. Elle nous a parlé de son
voyage quotidien de souffrances. Dès
qu’elle finit sa prière de l’aube, elle
quitte sa maison, parfois même avant la
prière. Sa sortie dépend des rendez-vous
donnés par le chauffeur qui la
transporte, ainsi qu’un groupe de femmes
de son village et de quelques voisins.
En effet, le chauffeur n’est pas libre
dans ses mouvements. Il doit penser à la
manière de dépasser et détourner les
obstacles imposés par les occupants
sionistes. Assez souvent, à un barrage,
il se voit obligé de laisser les femmes
; les femmes doivent prendre une
voiture, si elles veulent continuer leur
voyage. Parfois, cet acte se répète
plusieurs fois, avant d’arriver à leur
destination dans la ville d'Al-Quds.
Arriver dans
la ville d'Al-Quds ne signifie pas pour
Om Khaled l’arrivée à son coin de Bab
Al-Amoud. Cela est une autre affaire. A
plusieurs reprises, Om Khaled a été
aperçue par les soldats de l’occupation
sioniste, et avant qu’ils ne mettent la
main sur elle, elle laisse ses affaires
et s’en va. Elle réussit à les cacher,
parfois. Souvent, elle doit emprunter
des chemins périlleux.
Les autres
Palestiniens qui viennent dans la ville
d'Al-Quds trouver un travail ou se
soigner ne sont pas plus chanceux qu’Om
Khaled. S’ils tombent entre les mains
des soldats de l’occupation sioniste,
ils auront le droit à toutes sortes
d’humiliation, d’agression. Ils seront
frappés. Ils recevront des coups de
pieds. Certains d’entre eux tombent du
mur de séparation discriminatoire et se
voient les os cassés. Ils pourront même
être tués par les soldats à bout
portant. Sous l’occupation sioniste, la
mort attend les Palestiniens sur les
vieilles portes de la sainte ville d’Al-Quds,
comme partout d’ailleurs.
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