Rapport
Le retour aux
négociations : qui en profite ?
CPI
Photo: CPI
Vendredi 26 juillet 2013
Gaza – CPI
L’autorité de
Ramallah et ses forces nationales ont
finalement baissé les bras et accepté le
retour aux négociations avec l’entité
sioniste, sous l’égide américaine, sans
aucune condition.
Ainsi, tout a été
effacé, par la septième tournée de John
Kerry. Le gel de la colonisation. L’Etat
sur les frontières de 67. La libération
des captifs palestiniens. La ville d'Al-Quds.
Le droit au retour des réfugiés
palestiniens.
Ainsi, les
Palestiniens vont se mettre autour de la
table des négociations avec rien dans le
sac, sinon quelques promesses
financières et la libération de quelques
captifs.
Le problème, c’est
que Mahmoud Abbas, président de
l’autorité palestinienne, n’a pas un mot
à dire face aux Américains ; il n’a
d’autre carte que d’accepter leurs
propositions.
En fait, les
Américains et les Israéliens trouvent le
moment propice pour retourner aux
négociations. Ils les dirigent comme
cela leur chante. Abbas ne pourra rien
refuser. Sinon, ils pourront lui couper
toute ressource et même le changer
brutalement, dit l’analyste politique
Dr. Abdou As-Sattar Qassem.
Pour sa part, le
spécialiste des affaires de l’occupation
sioniste Dr. Saïd Zaïdani croit que John
Kerry, ministre américain des affaires
étrangères, a réussi à pousser les
Palestiniens vers la table des
négociations, sans parler de l’arrêt de
la colonisation et des frontières de
1967. On parle seulement d’une
libération de quelques prisonniers
palestiniens de longue date.
Les négociations
débuteront à Washington. L’objectif sera
de mettre en place les principes, avant
d’aller plus loin dans des séances à
venir.
Attente sioniste
A Washington et à
Tel-Aviv, ils prennent leur temps avant
de tirer leur flèche. Ils attendent de
voir les conséquences des changements
que connaît le monde arabe, dit Dr. Saïd
Zaïdani.
Les négociations
actuelles donnent l’impression que les
Palestiniens vendent leur patrie,
eux-mêmes, et qu’ils acceptent les
sionistes. On dira alors aux jeunes
Arabes : si les Palestiniens acceptent
les sionistes, pourquoi pas vous ?
craint Dr. Zaïdani. Une ruse
psychologique maligne !
Les Palestiniens de
Ramallah ont donc cédé aux pressions
américaines. Ils vont aux négociations.
Ils arrêtent leurs efforts pour aller à
l’Assemblée Générale de l’Organisation
des Nations Unies afin d’en être membre.
Ils ne parlent plus de la colonisation
et de l’est de la sainte ville d’Al-Quds,
ajoute Dr. Saïd Zaïdani, de peur de voir
les aides financières coupées.
L’analyste Qassem va
loin dans son analyse en disant que
l’autorité de Ramallah a même été créée
pour défendre la sécurité d’"Israël".
Sur la scène palestinienne, un mensonge
règne. L’autorité arrête les
négociations, sans offrir d’alternatives
stratégiques, sans permettre la moindre
résistance, même pas une pierre contre
les colons.
Et en ce qui concerne
les Européens, ils doivent continuer
leurs efforts destinés à pousser les
choses vers une paix durable, dit Dr.
Saïd Zaïdani. Leur rôle ne devra pas
être limité à une position
d’observation. Leur position ferme
contre les colonies fait partie des
efforts voulus, mais ils doivent aller
plus loin, ajoute Zaïdani.
Quelle
excuse !
L’autorité
palestinienne de Ramallah, quelle excuse
aura-t-elle pour faire face au peuple
arabe et au peuple palestinien et à
leurs questions concernant le retour aux
négociations, sans ces conditions
préalables ?
Pour pouvoir y faire
face, les Américains et les Israéliens
ont décidé de libérer quelques détenus
palestiniens et d’offrir quelques aides
financières.
Ces prisonniers ont
été enfermés en défendant les droits
nationaux. Maintenant, ils en sortent
contre les intérêts nationaux, et là
réside le grand problème, dit l’analyste
Qassem. Et l’argent offert va renforcer
la conduite consommatrice de l’autorité
de Ramallah.
Et pour ce qui est de
cette appellation de « paix
économique », elle n’est acceptée par
aucune faction palestinienne, dit
l’analyste Dr. Saïd Zaïdani.
Puis, ajoute-t-il, la
constitution du gouvernement sioniste
actuel n’est pas prête à accepter un
Etat palestinien sur les frontières de
67, avec l’est de la ville d'Al-Quds.
Les négociations à
venir ne portent aucun espoir, ni au
Palestinien de la bande de Gaza en
blocus, ni au Palestinien persécuté sur
sa terre et dans son domicile en
Cisjordanie et dans la sainte ville d’Al-Quds :
la colonisation va bon train et dévore
le petit reste des territoires
palestiniens.
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