Centre
Palestinien
d'Information
Rapport
Le village Kharbat Ebziq menacé d'être rasé de la carte par une
décision israélienne
Photo: CPI
Mercredi 26 janvier 2011
Al-Aghwar – CPI
Partout en Palestine, la judaïsation
israélienne va bon train ; tous les moyens sont valables pour
mettre la main sur biens, terrains, villes, villages
palestiniens.
Les groupes et les villages de la vaste
région bédouine d’Al-Aghwar ne font pas exception à cette
politique. Ils souffrent le martyre. Le village Kharbat Ebziq
est même menacé d’être rayé de la carte. Les occupants
israéliens veulent le réduire en une terre sans habitants ; un
moyen pour rendre la mainmise plus facile.
Actuellement, 38 familles bédouines, 256
personnes, habitent dans le village Kharbat Ebziq. La moitié de
ces familles y vivent de façon permanente. Les autres y viennent
chercher du pâturage et de l’eau.
Avertissements, menaces et préavis
Et à l’instar de toutes les zones d’Al-Aghwar,
le village Kharbat Ebziq a le droit à des descentes perpétuelles
de la part des forces israéliennes d'occupation. Et à chaque
descente, les habitants ont le doit à de nouveaux
avertissements, menaces et préavis démolition.
Mohammed Al-Khodour, habitant du village,
dit que le 2 janvier, les villageois ont reçu 16 notifications.
« Ces notifications ordonnent aux habitants,
ajoute Al-Khodour, de quitter leurs domiciles, considérant le
village comme zone militaire fermée, interdite aux
Palestiniens ! Elle sera interdite aux Palestiniens, alors
qu’elle sera ouverte aux colons et à l’armée israélienne comme
terrain d’entraînement. Elle pourrait même être utilisée pour un
futur élargissement colonial.
Les préavis militaires israéliens ne donnent
aux habitants du village Kharbat Ebziq que 72 heures pour
quitter la zone. Sinon, ils seront chassés par la force. Leurs
domiciles et leurs établissements seront démolis. Leurs bétails
seront confisqués. Contre tout ça, la population résiste. »
Payer les coûts de démolition !
« Et pour enfoncer le clou et pousser
l’injustice à l’extrême, continue Al-Khodour, les préavis nous
obligent à payer les frais des engins qui participeront à la
démolition de nos établissements. Beaucoup les ont alors
démantelés et sont partis vers des zones avoisinant leur village
Kharbat Ebziq. »
Khaled Najiaa, un autre habitant du village,
croit que le village Kharbat Ebziq n’est qu’un lieu simple, à
l’instar de tous les lieux de rassemblement des bédouins. Ils
mènent une vie très simple. Le bois et la toile de jute sont les
produits de construction de leurs habitants. Les moutons et
l’agriculture sont leurs sources de vie.
« Il nous manque, ajoute-t-il, les éléments
les plus essentiels d’une vie normale. Nous n’avons ni réseau
d’électricité, ni réseau d’eau. L’eau, nous l’obtenons en la
transportant avec des tracteurs de la ville de Tobas, qui est
huit kilomètres au nord-est du village Kharbat Ebziq. En effet,
les occupants israéliens nous privent de toutes infrastructures
et de tous les éléments nécessaires à une vie ordinaire ; tout
cela pour nous obliger à partir. »
Dans ce village vivent un certain nombre de
familles bédouines, souligne-t-il. La famille Haroub est la plus
grande. Elle est originaire des territoires occupés en 1948. Il
y a aussi les familles Al-Khodour, Jabbarine, Nawajiaa,
Sawafitta et Mohathima, originaires de plusieurs parties de la
Cisjordanie.
Confiscation de terrains
Walid Al-Haroub souligne que la superficie
du village Kharbat Ebziq fait environ 800 hectares, dont 500
reconnus comme propriété de la Jordanie. L’armée israélienne
harcèle les bédouins chaque fois qu’elle les trouve sur ces
derniers terrains.
L’armée israélienne les classifie comme des
zones fermées consacrées à son entraînement. En plus, le mur de
séparation discriminatoire a totalement isolé quelque 100
hectares du village.
« Nous vivons dans des conditions
intenables, dans un lieu invivable. Chaque jour, nous ne savons
pas si le lendemain matin, nous serons au même endroit. Nous
sommes encerclés par les camps de l’occupation israélienne et
ses colonies de partout. Ils ont vraiment dévoré la région d’Al-Aghwar »,
conclut Walid Al-Haroub.
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