Centre Palestinien
d'Information
Rapport
Mechaal : Le silence face au crime du blocus est une honte
Photo CPI
25 novembre
2008
Damas – CPI
Khaled Michaal, président du bureau politique
du mouvement du Hamas, a catégoriquement condamné le silence
arabe et international tenu face à l’injuste blocus criminel
imposé sur la bande de Gaza. Ce qui se passe à Gaza reste une
honte pour ceux qui restent silencieux face au crime du blocus,
dit-il.
En effet, dans le Forum arabo-internationale
tenu pour discuter du droit au retour, dans la capitale
syrienne, sur une période de deux jours, Mechaal s’est adressé
aux Arabes, à tous les Arabes : « Ne laissez pas la mer pour les
étrangers. Chaque pays arabe pourra envoyer un bateau vers
Gaza ». Il a particulièrement critiqué l’autorité égyptienne
pour son obstination à laisser le point de passage de Rafah
fermé, sans faire attention aux souffrances des habitants de la
bande de Gaza.
Quelles négociations !
Et pour ce qui est des négociations menées
par l’autorité palestinienne de Ramallah et les autorités
d’occupation israélienne, Mechaal les condamne également,
surtout en ce temps de division qui déchire la scène
palestinienne, surtout aussi parce que les négociateurs
palestiniens ne sont pas capables et n’ont pas le droit de mener
ces négociations.
Puis Mechaal a posé plusieurs questions.
Pourquoi les négociations se sont arrêtées pendant cinq ans à
l’époque du président palestinien défunt Yasser Arafat ?
Pourquoi les négociations se sont arrêtées après la victoire du
Hamas ? Cependant, pourquoi ont-elles repris après la division ?
Pourquoi continuent-elles encore, en dépit de tous les obstacles
israéliens ? Tout cela ne sème-t-il pas le doute que la division
a été provoquée pour cacher ce qui se trame dans les coulisses
des négociations ?
Ces négociations pourraient-elles continuer,
si les Palestiniens insistent sur le droit au retour des
réfugiés palestiniens ? continue Mechaal. Que signifie la
continuation de ces négociations au moment où la bande de Gaza
est sous blocus et où les arrestations n’ont pas l’air de
s’arrêter ?
Pas de compensation financière
Tous les peuples ont le droit de vivre en
paix et de résister lorsqu’ils sont sous une occupation. Et
lorsqu’ils sont déportés de leurs territoires, ils gardent le
droit d’y retourner. C’est un droit qui ne s’efface pas avec le
temps. Le retour signifie le retour du réfugié palestinien dans
sa ville, dans son village. La compensation n’annule en aucun
cas ce droit. Puis les Palestiniens refusent l’idée d’une patrie
remplaçante.
Toute personne qui marchande le droit au
retour sera certainement de mèche avec tous ces projets destinés
à installer les réfugiés palestiniens hors de leur patrie.
Ne laissez ce peuple palestinien se réfugier
dans les pays scandinaves, comme c’est le cas pour le peuple
iraqien, dit Mechaal.
Le dialogue
Le mouvement du Hamas avait salué l’effort
égyptien destiné à réaliser et à faire réussir un dialogue
palestino-palestinien. Cependant, nous avons appelé à la
libération de nos détenus en Cisjordanie ; mais la Cisjordanie a
connu une escalade des arrestations menées contre les membres du
mouvement du Hamas, dit-il.
Le mouvement du Hamas a refusé de donner au
négociateur palestinien un chèque blanc et le droit de prolonger
l’accalmie dans la bande de Gaza. Il a également appelé à ce que
tout le monde soit traité sur le même niveau. La Cisjordanie et
la bande de Gaza doivent être réunies sur la stratégie de la
résistance et non des négociations, confirme Mechaal.
Le mouvement du Fatah
« Je jure que le Hamas n’a aucun problème
avec vous. Nous sommes en contradiction avec cette tendance qui
avait laissé tomber le fusil, l’acte de l’OLP, les territoires
et la ville d’Al-Quds, qui avait encerclé Arafat, en pratiquant
contre lui un coup d’Etat, qui pourchasse la résistance », a dit
Khaled Mechaal, président du bureau politique du mouvement du
Hamas, s’adressant aux membres du mouvement du Fatah.
Les Arabes doivent bien étudier les nouveaux
changements, sans se précipiter à offrir de nouvelles
initiatives.
« Les nôtres, à l’intérieur de la patrie, ont
leur béni projet, le projet de la résistance et de l’endurance ;
et nous, à l’extérieur, nous travaillons pour que le monde
entier connaisse notre droit au retour », a-t-il enfin dit.
Notons aussi que des milliers de
personnalités sont arrivées de partout dans le monde dans la
capitale syrienne Damas pour participer au Forum
arabo-international pour soutenir le droit au retour. Plusieurs
parlementaires européens font partie de ces participants.
Ce forum est tenu dans des jours qui
s’approchent du 29 novembre, le jour mondial de solidarité avec
le peuple palestinien. Il est également organisé soixante ans
après la publication de la décision de l’Assemblée Générale
n°194, assurant aux réfugiés palestiniens le droit au retour
avec toutes les compensations qui vont avec.
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