|
Centre
Palestinien
d'Information
Rapport
Cisjordanie : Prolonger le mandat d'Abbas met le doute sur son
non-désir du pouvoir

Photo CPI
Mercredi 23 décembre 2009
Ramallah – CPI
Le Comité central de l’Organisation de la
Libération Palestinienne (OLP) a décidé que Mahmoud Abbas, le
Conseil Législatif Palestinien et toutes les institutions
continuent leur travail, sous prétexte d’éviter une lacune
institutionnelle. Elle a aussi déclaré que l’Organisation
resterait le toit de l’autorité nationale et ses institutions.
Mais les citoyens de la Cisjordanie ne se laissent pas être
dupés par une telle décision. C’est une décision totalement
invalide émanant d’une institution invalide. C’est une décision
dévoilant le mensonge d’Abbas qui répétait à dire qu’il n’avait
pas d’amour pour le pouvoir.
Abbas et le pouvoir
Abbas a plusieurs fois répété qu’il n’aimait
pas le pouvoir, qu’il ne se présentera plus à la présidence.
Jamil Abou Khaled, 50 ans, de la ville de Tulkarem, commente ces
dires. Tout au contraire, dit-il, chaque nouveau jour, il met la
main sur un poste. En effet, lui et sa bande ont volé
l’organisation, l’autorité et toute la responsabilité, sous la
protection de l’occupation israélienne et de l’occident,
croit-il.
Illégitimité
Pour sa part, le jeune Mohammed Abdallah, 23
ans, de la ville de Ramallah, dit que la mission du Comité
central a pris fin depuis une dizaine d’années. Comment une
telle institution peut-elle décider pour une autre, élue par le
peuple palestinien, demande-t-il.
Par ailleurs, l’Organisation de la
Libération Palestinienne (OLP) ne s’étant réunie depuis une
quinzaine d’années, comment pourrait-elle avoir l’autorité sur
le Conseil Législatif et l’autorité palestinienne, dit le
citoyen Assem Mohammed, 74 ans.
La légitimité, c’est la résistance
Fraris Mahmoud, 45 ans, de la ville
d’Al-Khalil, dit de son côté que la légitimé vient uniquement du
fusil, de la résistance. L’OLP, elle-même, a tenu de cela sa
légitimité. Donc celui qui mène la guerre contre la résistance
perd d’office sa légitimité, affirme-t-il.
Ce qui est marrant, dit Nasser Azziddin, de
la ville de Jénine, c’est que le Comité central prolonge le
mandat du Conseil Législatif Palestinien dont le président ne
peut gagner son poste.
Ce qui est basé sur une invalidité sera
certainement nul ; Abbas n’a plus de légitimité, comment peut-il
donner une légitimité à un autre ?
Depuis janvier 2009, le pouvoir entre les
mains d’Abbas n’est plus légitime, mais le problème est que le
monde occidental, qui se veut démocratique et transparent, le
considère toujours légitime, car il sert en fait leurs intérêts,
dit Nor Mahmoud, étudiante de l’université de Bir Zaït.
L’homme juridique Dafir Nader, de la ville
de Ramallah, dit, lui aussi, que le mouvement du Fatah avait une
légitimité quand il résistait. Maintenant, il n’a rien qui
puisse lui donner une quelconque légitimité.
Les rapports
du CPI
 |