Centre
Palestinien
d'Information
Rapport
Niveau d'étude en baisse dans la bande de Gaza
après la guerre israélienne

Photo CPI
Mardi 23 juin 2009
Gaza – CPI
Cette année scolaire qui est sur le point de
s’achever était les plus sombres pour les élèves de la bande de
Gaza. En fait, elle était sombre pour tous les habitants de la
Bande, à cause du blocus et suite à la guerre agressive
israélienne. Certains des élèves ont perdu leurs amis, d’autres
ont vu leurs maisons s’écrouler, certains leurs écoles. Certains
ont tout perdu. Comment un enfant, un jeune qui a perdu sa
maison, son lit, son bureau, ses livres pourra-t-il travailler
dans une tente et dans cette insupportable chaleur ?
L’envoyé de notre Centre Palestinien
d’Information (CPI) a parcouru le camp de réfugiés palestiniens
d’Al-Izza, au nord de la bande de Gaza. Et dans une de ces
tentes, il a remarqué une jeune fille assise par terre, en train
de faire ses devoirs.
La lycéenne Ganima As-Soltan informe le
journaliste que son niveau est en forte baisse. Pourtant, il
était très élevé avant la guerre. Elle a perdu son frère, 23
ans. Elle a perdu sa maison. Les conditions de vie sont devenues
impossibles.
« J’ai l’impression d’avoir tout oublié. La
guerre nous a vraiment fait beaucoup de tort. Je fais mes études
sans aucun espoir. Je ne peux pas oublier mon frère Hossein qui
me réveillait tous les matins pour que j’accomplisse ma prière,
pour partager avec moi le petit déjeuner et pour que je commence
mes études. Il m’avait promis de m’acheter un téléphone portable
si je réussissais mes études avec mention bien », dit-elle.
Pour sa part, l’élève Najlaa Altawam dit
qu’elle n’aime plus l’école comme avant. Avant, elle avait un
très bon niveau. « Avant, je n’acceptais pas une moyenne de 90%,
aujourd’hui, je ne cherche qu’à réussir. La guerre a eu sur nous
des effets très négatifs. L’école n’est plus comme avant », se
plaint-elle.
Remarquant combien la fille est triste,
combien son niveau est en baisse, sa mère lui a assuré des cours
privés en dépit de la situation économique difficile.
Un climat impossible
Maram Salih est une autre lycéenne qui vit
dans une tente. Sa maison familiale a été bombardée par les
occupants israéliens. Dans ces conditions difficiles où on ne
peut arrêter le bruit des enfants qui jouent, étudier devient
une corvée impossible. « Après la destruction de notre belle
maison, je ne me sens pas bien. Mes livres se trouvent sous les
décombres. L’école ne prend pas en compte nos conditions, le
fait que nous vivions dans des tentes ».
La lycéenne Yasmine Al-Maqoussi se plaint du
vacarme des voitures, de l’absence d’électricité. Elle part très
tôt le matin vers l’école pour trouver un climat lui permettant
de réviser un peu.
Sa mère remarque beaucoup de changements
chez elle et son petit frère Mohammed. Après la guerre, le petit
Mohammed ne peut plus se concenter. Il est toujours ailleurs.
Le problème, c’est que les instituteurs ne
prennent pas en compte les conditions de ces enfants brisés par
la guerre agressive israélienne menée contre Gaza.
De son côté, Al-Maqoussi, père d’un élève à
l’école primaire, dit qu’il ne remarque pas un changement chez
son fils grâce à l’appui psychologique qu’il lui apporte.
C’est son niveau scolaire qui n’a pas
changé, dit le père. Par contre, l’enfant est, depuis la guerre,
très nerveux.
A l’école
L’institutrice Halla Mohammed remarque, elle
aussi, une forte baisse du niveau de ses élèves. Connaissant les
conditions dans lesquelles vivent ses filles, depuis la guerre,
elle essaie de leur donner moins de devoirs à la maison.
Cependant, le niveau des enfants dont les familles ont trouvé un
domicile est en amélioration.
Le ministère de l’éducation
Le directeur du bureau du ministre de
l’éducation Raïd Salhiya confirme que la dernière guerre
agressive israélienne menée contre Gaza a beaucoup affecté les
enfants, psychologiquement parlant. C’est pour cette raison que
le ministère a organisé une semaine d’appui psychologique, afin
que l’élève retrouve la confiance en soi.
Il a appelé tous les élèves à travailler
dans toutes les conditions, dont le ministère essaie d’alléger
les effets et qu’il essaie de prendre en compte. Leur réussite
restera le but du ministère.
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