Rapport du CPI
Chokri Al-Khawaja,
une vie dure derrière les barreaux
sionistes
CPI
Photo: CPI
Vendredi 21 décembre
2012
Ramallah – CPI
Le captif palestinien Chokri Mahmoud Al-Khawaja, 43 ans, a
passé 14 ans de sa vie dans les prisons
des occupants sionistes. Dans les
semaines à venir, il attend un nouveau
jugement.
L’institut d’Al-Tadamon
(la solidarité) pour les droits de
l’homme vient de publier un rapport
exposant son histoire.
Le début de
l’histoire
Ahmed Al-Bitawi,
chercheur à l’institut, souligne que
l’histoire du captif palestinien
Al-Khoja a commencé lors d’une nuit
hivernale très froide de décembre 1992.
Durant cette nuit-là, les forces
sionistes d'occupation ont encerclé sa
maison, dans le village de Naalin, de la
sous-préfecture de Ramallah. Elles l’ont
enlevé de sa famille qui entourait le
chauffage à bois. Cela faisait partie de
la campagne sioniste lancée contre les
membres du Hamas et du Djihad Islamique.
A cette époque-là, il
est resté trois ans en captivité, dit-il
: « J’avais le droit à toutes sortes de
torture physique et psychologique ». Il
a été relâché en 1996.
Dès sa sortie, il
s’est marié. La fête a été de courte
durée. Dix mois seulement après sa
sortie, il a de nouveau été détenu, le
16 novembre 1996 plus exactement. Le
début de longues souffrances.
Enquête et torture
Sa femme parle de
cette arrestation, de cette nuit où de
grandes forces de l’armée de
l’occupation sioniste ont investi le
village, encerclé leur maison et ordonné
à ses habitants de sortir à l’extérieur,
dans le froid. Les soldats sont alors
entrés dans la maison et ont pris Chokri,
les yeux bandés, les mains enchaînées.
Chokri a été emmenés
vers les centres d’interrogation où il a
subi, durant plus de six mois, toutes
sortes de torture : on l’a placé dans la
position impossible du "chabah", on l’a
frappé, on l’a empêché de dormir. Il a
manqué de nourriture, il a été exposé à
de l’eau chaude et de l’eau froide. Il y
a aussi la torture psychologique :
menaces, musiques assourdissantes,
isolement, en vain.
En fin de compte, un
tribunal sioniste l’a condamné à neuf
ans de prison, l’accusant d’avoir
résisté à l’occupation par des activités
militaires avec le mouvement du Hamas.
Quelques mois plus tard, sa fille Sajda
a vu le monde.
Les années se sont
succédées : « Nous comptions les heures.
Or, à la fin de sa peine, dit sa femme,
nous sommes surpris par son transfert en
"Détention administrative", pour ses
activités dans la prison. Sous ce
régime, il est resté dans la prison six
mois durant, jusqu’au 13 novembre 2006
».
La troisième
arrestation
Après sa libération
en 2006, Al-Khawaja a décidé de se
consacrer à sa famille, à sa terre, à
ses bêtes, sans oublier que les
occupants sionistes ne le laissent pas
tranquille.
Il avait raison. Le 7
juin 2012, les forces sionistes
d'occupation ont investi sa maison et
confisqué son ordinateur, volé son
argent. Quelques jours plus tard, elles
sont revenues pour l’interpeller. Depuis
cette date, il est détenu dans la prison
jusqu’à nos jours, en attendant son
jugement.
Sa femme Om Mohammed
dit que les occupants sionistes ont
enlevé Chokri, sans aucun égard pour sa
famille ou pour ses enfants. Il est père
de quatre enfants : Sajida, 18 ans, Saja,
16 ans, Mohammed, 5 ans, Amro, 2 ans et
demi. Il est même devenu grand-père. En
fait, son aînée a eu son premier bébé.
Mais comment faire, dit-elle : «
L’arrestation, la prison sont devenues
notre quotidien. Mais le moral de Chokri
est au beau fixe ».
Il pratique le sport,
il récite le saint Coran. Il tient tête
à l’administration pénitentiaire. Et il
tient une conduite exemplaire à l’égard
de ses voisins de cellule, tout le monde
en est témoin.
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