Rapport du CPI
Gaza fait ses adieux
au grand chef Al-Nayrab
Photo: CPI
Dimanche 21 août 2011
Gaza – CPI
« Reviens papa,
reviens à moi », criait la petite Hadil
devant le corps de son père Kamal Al-Nayrab
(Abou Awad). Sa voix montrait le
désarroi, la tristesse, les douleurs de
cette famille dont la vie d’un membre a
été ôtée par les missiles de
l’occupation israélienne. La mère et ses
quatre enfants sont encore sous le choc
de voir leur papa partir de cette façon
et dans ce mois béni de Ramadan. Ils
voulaient rompre le jeûne avec lui,
comme tous les jours. Sans lui, ce
moment familial ne sera pas familial et
perdra de son charme.
Le camp d’Al-Chaboura
Le jeudi 18 août
2011, les avions militaires sionistes
ont bombardé et assassiné plusieurs
personnalités de la résistance
palestinienne dont Al-Nayrab, le
secrétaire général des Comités de la
résistance populaire. Dans ces
bombardements, a été également assassiné
Imad Hamad, 40 ans, chef général d’Alwyat
Al-Nasser Salah Ad-Din, bras armé du
Comité. Ont également été assassinés
Imad Nasr, 46 ans, membre du conseil
militaire, le chef Khaled Al-Masri, 26
ans, Khaled Chaat, 32 ans, chef de
l’unité de fabrication. Ce dernier est
parti avec son bébé âgé de deux ans
seulement. La ville de Rafah a perdu en
une seule journée plusieurs de ses chers
enfants.
Le chef Al-Nayrab est
né en 1968, dans le camp de réfugiés
d’Al-Chaboura. Ses parents sont des
réfugiés exilés de leur village
d’origine de Barbara détruit en 1948 par
les occupants israéliens ; le village
faisait partie du sous-département de
Gaza.
C’est dans les écoles
de l’UNRWA du camp d’Al-Chaboura que le
chef Al-Nayrab a fait ses études.
Un grand moudjahid
Le chef Al-Nayrab
était étudiant à l’Université Islamique
de la ville de Gaza, dans les années
quatre-vingts. A cette époque, il a
rejoint le Front populaire pour la
libération de la Palestine.
Et au début de la
Première Intifada, en 1987, il a
travaillé avec ses camarades de djihad
Imad Nasr et Imad Hammad dans les
Comités de la résistance populaire. En
1989, il a rejoint le mouvement du
Fatah.
Aux services des
renseignements palestiniens
Lui et quelques-uns
de ses camarades se sont retrouvés
obligés de quitter la bande de Gaza et
d’aller vers l’Egypte, puis vers la
Libye. Ils sont revenus dans la Bande,
après la signature de l’accord d’Oslo,
en 1993.
Avec la constitution
de l’autorité palestinienne, Al-Nayrab a
travaillé pour le service palestinien
des renseignements jusqu’à la deuxième
Intifada.
A la fin de la
deuxième Intifada, dans la bande de
Gaza, Al-Nayrab et son compagnon Jamal
Abou Samhadana (Abou Attaya) et
plusieurs autres ont fondé les comités
armés : les Comités de la résistance
populaire.
Les obus de
mortier
Les Comités se sont
mis à développer les obus de mortier
pour qu’ils soient plus efficaces. Ils
ont aussi amélioré des obus pour qu’ils
aient une force explosive suffisante
pour détruire des chars. Avec ces obus
améliorés, ils ont pu détruire, en 2001,
le premier tank connu sous le nom de
Merkava Siman 3, connu aussi pour être
le plus développé de l’époque et le plus
impénétrable. Les années suivantes, deux
autres tanks ont aussi été détruits. Les
Comités ont aussi effectué des
opérations de qualité tel l’assaut donné
à une colonie dans la bande de Gaza pour
tuer plusieurs soldats et colons.
Abou Attaya
assassiné
En 2006, Al-Nayrab et
Abou Attaya et quelques autres
résistants avaient l’intention de mener
une opération de résistance d’un nouveau
genre, mais les forces israéliennes
d'occupation ont assassiné Abou Attaya,
le 9 juin 2006.
Une opération de
qualité
Deux semaines après
l’assassinat d’Abou Attaya, le 25 juin
2006 plus exactement, un groupe de
résistants du Comité, du mouvement du
Hamas, de Jaych Al-Islam, a surpris les
forces israéliennes d'occupation sur le
point de passage d’Abou Salem, sur les
frontières avec l’Egypte. Ils sont
sortis d’un tunnel creusé pour
l’occasion. Ils ont pu tuer trois
soldats de l’occupation israélienne et
enlever un quatrième : Gilad Shalit.
Le départ d’Al-Nayrab
et de ses compagnons est l’occasion de
voir le long parcours du djihad ; la
bande de Gaza leur fait ses adieux, les
larmes aux yeux.
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