Centre
Palestinien
d'Information
Rapport
La réussite des enfants des captifs : joie et tristesse

Photo CPI
Vendredi 21 août 2009
Gaza – CPI
Tout au long de l’année scolaire, des
milliers de familles travaillent avec leurs enfants pour qu’ils
aient les bons résultats que tout le monde espère. Et tout le
monde attend ces résultats avec le stresse et l'impatience du
monde entier.
Puis les résultats du Bac viennent pour
semer la joie parmi des dizaines de familles palestiniennes.
C’était une tâche difficile. Comment faire au moment où des
centaines de pères se trouvent derrière les barreaux des prisons
de l’occupation israélienne ? Les enfants sont privés de leurs
pères. Les pères ne peuvent se partager la joie de la réussite
avec leurs enfants.
Le mardi 21 juillet 2009, des milliers de
lycéens ont retrouvé leurs écoles afin de connaître leurs
résultats. Et malgré l’état de division qui sépare la
Cisjordanie de la bande de Gaza, la déclaration des résultats a
été donnée en même temps, synchronisée par le ministère de
l’éducation.
Privés de joie
Le lycéen Mohammed, de Cisjordanie, a passé
ses jours et ses nuits à travailler, en espérant ne pas décevoir
son père enfermé par des forces de l’occupation israélienne. « A
tout moment, j’espérais qu’il quitte la prison et qu’il soit à
mes côtés, dans cette expérience nouvelle », dit-il.
« Je ne sais pas, continue-t-il les larmes
aux yeux, si je dois me réjouir, aujourd’hui, pour ma réussite,
obtenue avec le soutien d’Allah, ou si je dois être triste, en
ne voyant pas mon père parmi ma famille. Il m’aurait attendu
pour m’embrasser. »
Cet enfant ne connaît que la patience et le
défi. « Ces examens représentaient pour moi une nouvelle
expérience. Nous les enfants de la Palestine, nous voulons dire
à l’occupation que nous ne baisserons jamais les bras ».
Sa mère confirme le manque ressenti par
l’absence du père. Cette absence affecte beaucoup le moral et le
rendement scolaire des enfants.
Une joie incomplète
Le lycéen Akram, de Cisjordanie, a lui aussi
des sentiments mitigés. Il est très content et très fier. Mais
son père lui manque, dans cette phase de sa vie, surtout en
voyant ses camarades accompagnés de leurs pères.
Son frère Raid est autant fier de son frère,
pour sa réussite, que de son père, qui est un héro emprisonné
par les occupants.
Cet injuste emprisonnement représentait une
force supplémentaire pour mon frère, confirmait-il.
« Nous aurions aimé que notre père ait
été parmi nous. Il aurait pris mon frère dans ses bras, comme il
le faisait avec chacun d’entre nous. Notre grand espoir reste de
le trouver libre parmi nous », conclut le frère.
Notons enfin que plus de onze mille
Palestiniens sont enfermés derrière les barreaux de l’occupation
sioniste. Des centaines d’enfants et de femmes se trouvent parmi
ces prisonniers qui vivent dans des conditions des plus
inhumaines.
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