Centre
Palestinien
d'Information
Rapport
L'administration d'Obama, changera-t-elle sa position envers le
mouvement du Hamas ?

Photo CPI
Jeudi 21 mai 2009
Washington – CPI
La nouvelle administration américaine ne
montre, du moins devant le public, aucun changement de position,
en comparaison avec la précédente administration de Bush. Cette
dernière est restée jusqu’au dernier moment sur sa position
consistant à ne reconnaître aucun gouvernement palestinien dans
lequel participe le Hamas, si ce dernier ne reconnaissait pas
les conditions d’"Israël". Mais on s’attend tout de même à
quelques changements pendant le mandat d’Obama conseillés par
certains politiciens américains et occidentaux.
Le modèle libanais
Selon plusieurs agences et presses
palestiniennes, Hillary Clinton, ministre des affaires
étrangères des Etats-Unis, dans une commission du Congres, a
défendu le soutien financier élevé à 900 millions de dollars
fait à l’autorité palestinienne. Elle a dit qu’on ne voit pas
d’accord inter-palestinien à l’horizon. « Mais nous ne voudrions
pas nous voir les mains enchaînés, si cela arrivait », a-t-elle
dit. Cela voudrait dire que l’administration américaine serait
prête à travailler avec un gouvernement palestinien d’union
nationale comprenant le Hamas.
A savoir que Hillary Clinton a évoqué le
modèle libanais, en disant que Washington donne des aides au
gouvernement libanais, bien qu’il contienne des membres du
Hezbollah. Parce qu’il est de l’intérêt américain que
l’extrémiste reste limité, argumente-t-elle.
Indications réalistes
Des observateurs remarquent des indications,
pas encore confirmées, montrant que la nouvelle administration
américaine pourrait changer sa position envers le Hamas. Il y a
quelques changements de tempérament, en tout cas.
La BBC arabe publie sur Internet que Paul
Folker, un grand conseiller économique d’Obama, a signé un
document conseillant une approche plus réaliste avec le Hamas.
L’ancien ambassadeur américain en "Israël"
Martin Ednik, un conseiller de Hillary Clinton durant sa
campagne électorale, écrit dans un livre récemment publié que
toute opération de paix ne connaîtra que l’échec sans la
participation du mouvement du Hamas.
Dans son livre, il dit également que les
Etats-Unis devraient traiter avec un gouvernement palestinien
d’unité nationale. Ils devraient permettre des contacts avec le
Hamas, mais à bas niveau, si la trêve continuait avec "Israël"
et que le Hamas et le Fatah se réconciliaient.
Les positions européennes
Dans le même contexte, on remarque que des
délégations européennes rencontrent des leaders du Hamas, dans
la capitale syrienne Damas. Et même, Khaled Michaal, président
du bureau politique du mouvement islamique Hamas, a donné un
discours dans le parlement britannique, en réponse à une
invitation qui lui a été présentée il y a quelques mois.
A noter que les visites européennes ne se
seraient pas répétées de cette façon sans un feu vert américain.
Les européens ont finalement été convaincus
que l’anéantissement du mouvement du Hamas est une affaire
impossible, surtout après une telle guerre qu’"Israël" a menée
contre la bande de Gaza.
Contradictions
Le Hamas tend la main vers la communauté
internationale. Il reste cependant confiant dans sa position. Il
ne cédera pas sur ses principes nationaux dont la résistance
contre l’occupation.
Le mouvement a considéré les conditions
imposées par les Américains comme un chantage politique, pour
une administration qui se veut ouverte sur la région. Elle est
donc partiale, dit Ossama Hamdan, représentant du Hamas au
Liban.
Pour sa part, Mohammed Nazzal, membre du
bureau politique du Hamas, s’est montré désolé de voir George
Mitchel exclure le Hamas lors de sa visite dans la région.
Ignorer le Hamas ne sert à rien, si on voulait vraiment trouver
une solution pour la question palestinienne.
Enfin, la question qui s’impose est la
suivante : est-ce que la nouvelle administration américaine
traitera le Hamas avec réalisme, en sachant qu’il fait partie
intégrante de la société palestinienne, qu’il a son poids, que
le peuple palestinien lui a donné sa confiance dans les
dernières élections législatives ? Les jours à venir nous
apporteront sûrement les réponses adéquates.
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