Centre
Palestinien
d'Information
Rapport
Le jour où le monde libre a laissé tomber Gaza

Richard Goldstone
Vendredi 20 novembre 2009
Europe - CPI
L’Alliance internationale pour poursuivre
les criminels de guerre a publié un rapport sous le titre : « Le
jour où le monde libre a laissé tomber Gaza ». Il n’est jamais
trop tard de revoir ce rapport parlant de ce qui s’était passé
dans les coulisses avant et pendant le vote sur le rapport de
Goldstone, dans le Comité des droits de l’homme, au mois
d’octobre dernier. Le rapport explique comment les Etats-Unis
ont aidé quelques pays à fuir l’assemblée. Comment
"Israël" a corrompu certains pays et comment elle en a menacé
quelques autres.
Le pire dans l’affaire reste l’attitude de
l’autorité palestinienne de Ramallah qui n’y a envoyé qu’une
simple délégation, même pas un ministre, au moment où "Israël"
était représentée par plusieurs de ses ministres.
Malgré tous les agissements, 25 voix étaient
pour le rapport. 6 pays seulement ont voté contre. 11 autres se
sont abstenus. Un vote qui donne enfin une petite lueur d’espoir
aux victimes de l’injustice et de la sauvagerie israéliennes.
L’introduction du rapport explique que
l’Alliance internationale se voit obligée de dévoiler au public
tous les détails de ce qui s’est passé, surtout qu’il s’agit de
crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.
Le rapport se voit désolé de voir des
gouvernements voulant cacher au monde des situations inhumaines,
insupportables dans lesquelles des groupes faibles perdent leurs
droits essentiels. Ils vivent dans des conditions de plus en
plus difficiles. Le peuple palestinien vit dans un climat où se
répandent de plus en plus, et de jour en jour, le cancer et
toutes sortes de maladies graves. Y sont pour quelque chose les
résidus de phosphore blanc, d’uranium, de substances qui ne
laissent en vie ni les hommes ni les végétaux. De plus, tout ce
qui contribue à s’en protéger est interdit d’entrer dans la
bande de Gaza. On veut aveugler le monde sous prétexte que la
justice pourrait entraver la paix. Quelle mascarade !?
Pour ce qui est de la position de l’Union
Européenne envers le rapport de Goldstone, elle insiste sur
trois points. Premièrement, selon l’Union, le rapport ne serait
pas équilibré. Deuxièmement, approuver le rapport dans son état
actuel entraverait le processus de paix dans la région.
Troisièmement : l’Union veut supprimer toute condamnation faite
à "Israël" pour qu’elle s’abstienne.
Mais l’Alliance internationale voit dans
cette position une contradiction à l’esprit de la convention
européenne des droits de l’homme et des libertés essentielles.
Elle a alors demandé à l’Union d’expliquer sa position quant aux
points prétendument non équilibrés.
Les hors-la-loi doivent être poursuivis,
sans aucun calcul politique. Quand la paix est-elle au-dessus de
la loi, de la justice, des droits de l’homme ? se demande
l’Alliance.
L’Union Européenne voudrait effacer toute
condamnation contre "Israël" (la coupable). Quel intérêt alors
de mettre en place, dès le départ, des commissions d’enquête ?
Quel intérêt de dépenser des millions et des millions de dollars
pour réformer la justice et la protéger contre la mainmise de la
politique ?
Il faut être honnête et commencer à juger
cette "Israël" dont les crimes ne cessent d’augmenter en nombre
et en intensité.
La position de la Conférence Islamique et
de la Ligue Arabe
L’organisation d la Conférence Islamique a
adopté une position forte. Elle était basée sur la condamnation
de tout acte touchant les civils.
Et pour ce qui est de la Ligue Arabe, le
rapport certifie que sa position était exceptionnelle. Elle
était représentée par un ministre et un ambassadeur. Ses membres
se sont montrés très coopératifs.
Le mouvement des pays non alliés, représenté
par l’Egypte, était également bien actif.
Le journal Quds Press a exposé les positions
de certains pays dont en particulier ceux qui étaient l’objet de
chantages et de corruptions par "Israël", la France et les
Etats-Unis.
L’Egypte
La délégation égyptienne était la plus
active, la plus expérimentée. Ses mouvements étaient beaucoup
plus forts que ceux de la délégation palestinienne. Elle a joué
un grand rôle pour mettre en échec beaucoup de tentatives de
corruption. L’Egypte s’est montrée forte, ne cédant pas
facilement aux pressions.
Des pressions
"Israël" a menacé ce grand pays d’Amérique
du Sud de revoir l’accord commercial entre les deux pays. Mais
le Brésil n’a pas cédé au chantage. Sa délégation a informé
celle d’"Israël" qu’en tout cas, le parlement de son pays ne
veut pas le faire avant la constitution de l’Etat palestinien.
Encore des pressions
L’Argentine se trouvait sous des pressions
américano-israéliennes très fortes. La délégation a changé
d’attitude, à plusieurs reprises, contre et pour. Enfin, sous
l’ordre du vice-président, le vote a été le rapport.
Et face aux pressions américaines,
l’ambassadeur nigérien leur a dit d’aller au diable : ce sont
les Américains qui ont besoin des Nigériens, et non le
contraire.
La carotte et le bâton
Le pays asiatique qu’est le Bangladesh a
beaucoup souffert. L’ambassadeur américain n’arrêtait pas de
pratiquer toutes les pressions possibles sur l’ambassadeur de ce
pays. Les Américains lui disaient qu’ils reverront leur
financement de l’unité de lutte contre le terrorisme s’il vote
pour le rapport de Goldstone. Rien à faire. L’ambassadeur avait
pour ordre ferme de voter pour.
Le pays africain de Burkina Faso aurait reçu
d’"Israël" un pot-de-vin de quinze mille euros pour voter
contre. La somme a été baissée à huit mille parce qu’il s’est
abstenu.
Le Gabon, un autre pays africain, s’est
abstenu sur la demande de la France. C’est en France qu’une
enquête est ouverte sur la fortune du président gabonais.
Une transaction honteuse
Le rapport parle d’une transaction des plus
honteuses entre Madagascar et "Israël". En effet, cette dernière
a proposé à Madagascar de se retirer du vote, contre l’achat du
bois interdit en échange de quelques armes légères.
Et le pays européen de Slovaquie a voté
contre le rapport, en cédant à une menace israélienne de geler
une caisse d’investissement commune entre les deux pays. Quelle
honte ! s’écrit le rapport.
Puis le rapport se trouve indigné de la
position américaine, plus active même que la position
israélienne. Il faut travailler pour réveiller la société civile
américaine et pour stopper les politiques qui ne font que
répandre plus de sang.
"Israël", un pays hors-la-loi
Le rapport remarque que la délégation
israélienne était trop grande pour un petit pays. La plupart des
ministères étaient présents. Les membres de la délégation
critiquaient et humiliaient le conseil et le rapport. Ils
disaient que le rapport est une honte et une entrave à la paix.
L’Alliance internationale voit dans la
position israélienne la même position habituelle de ce pays qui
se voit au-dessus de la loi. Il refuse la loi internationale et
refuse la coopération avec les institutions internationales. Il
refuse toute enquête. La délégation israélienne prétendait que
son pays possède un système judiciaire honnête et que les
victimes doivent se fier à lui !
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