Rapport CPI
Le captif Al-Taqtouq, 24 ans
dans les prisons sionistes
CPI
Vendredi 16 mars 2012
Naplouse – CPI
Encore un an et le
captif Ibrahim Al-Taqtouq aura passé un
quart de siècle dans les prisons de
l’occupation. Ibrahim survit avec un œil
; l’autre, ce sont les balles
israéliennes qui l’ont abimé. Et pour
abimer son cœur, les occupants lui
interdisent toute visite ; ils
prétextent qu’il n’a aucun parent de
premier degré, après la mort de ses
parents. Pendant un quart de ses
vingt-quatre ans d’emprisonnement, il
est privé de visites !
Les opérations des
« Toits »
Quand la première
Intifada était à son apogée, les
Palestiniens cherchaient à améliorer
leurs moyens de résistance, à faire face
à la machine de guerre de l’occupation.
Lorsque les soldats de l’occupation
entraient dans les villes et les
villages palestiniens, les jeunes
s’entraidaient pour jeter une grande
pierre sur eux ; en dépit de toutes
leurs armes, de telles pierres les
mettaient dans une grande terreur. Les
jeunes appelaient ces actions «
opérations des Toits ».
Ibrahim Al-Taqtouq
faisait partie de ces jeunes gens. Une
fois, lui et son ami Samir Al-Nachich
ont pu, avec une telle pierre, tuer un
soldat. Il a perdu son œil droit lorsque
les occupants ont tiré sur eux. Quelques
mois plus tard, les occupants ont démoli
la maison de sa famille ; et c’est le 13
mars 1989 qu’ils ont pu mettre la main
sur lui pour le condamner à la
perpétuité.
La mort de la mère
Sagal Al-Saber est la
nièce d’Ibrahim. Elle confie à l’agence
Quds Press que sa grand-mère, la mère du
captif, est morte il y a huit ans. Et
depuis cette date, les frères et les
sœurs sont interdits d’aller le voir
dans la prison.
Parfois, les
occupants avancent des prétextes
insignifiants pour interdire à sa
famille de lui rendre visite. Par
exemple, pour le douzième refus, ils ont
dit qu’aucun lien de parenté n’existe
entre le frère et sa sœur ! Depuis
quatorze ans, elle ne l’a pas vu.
De cette façon, ils
n’ont aucune nouvelle de leur frère à
part quelques bribes de ces rares gens
qui peuvent aller voir les leurs. En
plus, ils l’ont enfermé dans une prison
très éloignée afin de rendre encore plus
difficile toute visite. Actuellement, il
est enfermé à Rimon, dans le désert de
Neqev.
A noter que le cas
d’Ibrahim n’est qu’un exemple qui
reflète les souffrances des captifs
palestiniens dans des prisons de
l’occupation.
Contre toutes les
lois
Thamer Sabaina est un
expert des affaires des captifs. Il dit
que la visite du captif est un droit
assuré par toutes les lois et
conventions internationales. Mais les
occupants israéliens ne respectent rien,
comme à leur habitude.
Sabaina note que
l’administration pénitentiaire
israélienne pratique cette interdiction
de visite comme un moyen de pression et
de sanction afin que les captifs se
taisent et n’entament aucunes
protestations contre leurs conditions
d’emprisonnement.
Dénigrer le lien de
parenté
Pour imposer cette
interdiction, les occupants font tout.
Ils dénigrent, par exemple, tout
document prouvant le lien de parenté
entre le captif et ses parents. Puis
quand ils permettent cette visite, ils
transfèrent le captif dans une autre
prison, un moyen détourné pour empêcher
cette rencontre tant attendue.
Enfin, Sabaina
appelle les institutions juridiques à
pratiquer plus de pressions pour assurer
ce droit de visite, pour poursuivre les
responsables des prisons israéliennes
pour leurs pratiques et mesures
inhumaines contre les captifs
palestiniens et pour promettre l’entrée
des affaires essentielles dans les
prisons.
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