Centre Palestinien
d'Information
Rapport
Gaza : Les chandelles, seul moyen de contrer les
ténèbres du blocus
Photo CPI
14 mai
2008
La fillette Maysson n'a que cinq mois. Elle attend que tout
le monde éteigne les chandelles pour que le quartier soit
éclairé par l'électricité, après qu'il sombre dans un noir
total. La fillette ne se rend pas encore compte que les
chandelles ne sont pas là pour jouer. Ils remplacent
l'électricité.
En fait, de grandes parties de la bande de Gaza ont sombré
dans le noir, le soir du samedi 10 mai. La seule centrale
électrique de la Bande s'est arrêtée, car l'Etat d'occupation
avait arrêté toute fourniture de carburant. Une nouvelle forme
de sanction collective imposée aux habitants de la bande de
Gaza.
Récemment, la société d'électricité avait déjà souffert d'un
grand manque de certains éléments indispensables pour produire
de l'électricité, ce qui avait déjà causé certaines ruptures.
La fillette Maysson aurait enfin compris la situation
difficile de sa ville. Elle est alors sortie, chandelle à la
main. Dans le carrefour As-Saraya, elle a rejoint les dizaines
d'enfants qui défient le blocus, la coupure de l'électricité
avec leurs chandelles.
Son frère Rami, à peine un peu plus âgé qu'elle, dit : « Gaza
est sombre... Nous ne voyons rien à la maison... Notre maman
nous empêche de sortir. Elle a peur pour nous ».
Derrière le reflet de sa chandelle, Rami dit : « Pourquoi on
nous traite comme ça, nous les habitants de Gaza ? Je vois des
enfants, partout dans le monde, vivre autrement… Quand
serons-nous comme tous les enfants du monde ? »
Au centre de Gaza, les enfants portant leurs chandelles
défilaient côté à côte avec les adultes. Ils portaient des
banderoles condamnant la sanction collective et le siège mené
contre la Bande de Gaza.
Mohammed Jondia et ses enfants ont participé à cette
activité. Le problème, dit-il, c'est que nous n'avons ni gaz ni
rien pour éclairer la maison. La vie est actuellement dans une
vraie impasse. Elle est sur le point d'exploser.
Rami Abda est le porte-parole du comité populaire pour faire
face au blocus. Il dit que cette activité exprime l'état de
détresse dans lequel vivent les habitants de Gaza. « Maintenant,
la rue est dans une grande colère. La situation devient de plus
en plus insupportable », dit-il.
L'Entité sioniste vise et empoisonne, de façon sans
précédent, tous les domaines de la vie palestinienne. Il ne
reste un seul domaine qui ne soit touché ; toute la vie est
paralysée. Les enfants et les étudiants ne peuvent plus
continuer leurs devoirs.
Quant à Ali An-Nazli, responsable des relations publiques du
comité, il précise que ces activités sont destinées à faire
passer une message à tous les gens libres du monde, à toutes les
organisations internationales, aux Nations Unies en tête, pour
qu'ils interviennent rapidement pour mettre un terme à tout
cela, sinon ils seront partenaires dans ce crime.
An-Nazli appelle enfin Ban Ki-Moon, le secrétaire général des
Nations Unies, à intervenir afin de sauver ce qui peut être
sauvé. La souffrance a atteint un niveau insupportable. La bande
de Gaza est sur le point d'exploser. Une catastrophe humanitaire
réelle peut arriver à tout instant.
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