Centre Palestinien
d'Information
Rapport
Les évènements d'Akka : silence de
Ramallah et absence arabe
Photo CPI
13 octobre
2008
Akka – CPI
Ce ne sont pas des incidents passagers, ces
agressions sionistes pratiquées contre les Palestiniens des
territoires palestiniens occupés en 1948. C’est l’application
d’une planification destinée à chasser ces Palestiniens qui
restent attacher à leurs terres. Ces Palestiniens sont indignés
de voir l’autorité palestinienne si (honteusement) silencieuse,
de voir sans réaction le système arabe officiel dont la Ligue
Arabe.
Politique en échec
Le cheikh Raïd Salam, président du mouvement
islamique dans les territoires palestiniens occupés en 1948, a
contacté la conférence populaire de solidarité avec les
habitants de la ville d’Akka, organisée par le centre
palestinien pour les études et les recherches, dans la ville de
Gaza, dimanche 12 octobre 2008. Il confirme que les agressions
pratiquées contre les habitants arabes ne sont pas un simple
agissement fait par un Juif extrémiste ou un groupe insolite de
colons. Ces actes représentent une préparation pratiquée par des
chefs religieux et politiques de l’Etat d’occupation. Ils ont
l’intention de pourrir l’environnement dans le dessein de
déporter les Arabes d’Akka, une étape préliminaire pour déporter
tous les Palestiniens de leurs territoires.
Pour eux, Akka n’est que la première étape.
Les étapes suivantes seront Jaffa, Haïfa, Al-Led, Ar-Ramla.
Wassil Taha, député arabe dans la Knesset
israélienne, confirme pour sa part que cette politique n’a vu
que l’échec. Tout au contraire, « beaucoup d’Arabes commencent à
retourner à leurs racines, dans ces villes ».
Erreur
C’est une politique discriminatoire, dit
Hachim Mahamid, président du Rassemblement national
d’avant-garde. Les Sionistes veulent nettoyer la ville d’Akka de
leurs habitants palestiniens. Un nettoyage ethnique encore une
fois.
Notons que le cheikh Raïd Salam avait déjà
donné l’alerte, en l’an 2000, dans une manifestation de
solidarité avec l’Intifada d’Al-Aqsa et de protestation contre
l'intrusion du premier ministre israélien de l’époque Sharon
donnée à la sainte mosquée d’Al-Aqsa. Il avait averti de
l’existence d’une coordination internationale avec le système
officiel arabe pour déporter les Palestiniens de l’intérieur.
L’établissement sioniste considère en fait ces Palestiniens
comme un danger stratégique pour l’Etat hébreu.
La terre et les habitants
Le cheikh Salah attire le regard vers le fait
qu’un article de l’accord d’Annapolis parle d’un échange de la
terre contre des gens. Et on besogne pour rendre cette affaire
acceptable par les directions américaines, européennes, les
Arabes et aussi les Palestiniens de Ramallah. Cela explique
peut-être le silence de ces derniers.
Le silence palestinien et arabe attriste les
Palestiniens de l’intérieur (des territoires palestiniens
occupés en 1948). Ils se sentent abandonnés, tous seuls face aux
attaques sionistes, aussi bien aux niveaux officiels que
populaires. Ces derniers ne font aucun effort, même médiatique.
Ni la Ligue Arabe, ni un chef arabe, ni un chef palestinien ne
se sont montrés indignés de ce qui s’était passé à Akka, dit
Taha. Il a cependant salué les masses arabes, les factions et
les personnalités palestiniennes qui soutiennent les Arabes de
l’intérieur.
Une seule exception
Officiellement, cette situation a connu une
seule exception, celle du gouvernement palestinien légitime de
Gaza. En effet, Ismaël Haniyeh, premier ministre palestinien, a
en fait appelé la communauté internationale à intervenir
rapidement pour sauver les Palestiniens de la ville d’Akka et du
reste des territoires palestiniens occupés, à protéger les
Palestiniens de ces attaques israéliennes.
Haniyeh, dans des déclarations de presse,
s’est montré inquiet de ce qui se passe à Akka. Ces agressions
représentent un programme destiné à pousser les Palestiniens à
l’extérieur de leurs terres.
Soutenir les Palestiniens de l’intérieur
Les villes de l’intérieur sont en danger de
judaïsation de la part du gouvernement israélien, qui veut
judaïser le lieu, la culture et l’histoire, dit le chercheur
palestinien Ayad Al-Barghothi.
Il faut un plan stratégique arabe pour mettre
sous la lumière du jour la conspiration sioniste destinée à
déporter les Palestiniens de derrière la Ligne verte. Il faut
soutenir leur attachement à leurs terres. Il faut faire face à
cette volonté de judaïser tout ce qui est palestinien, disent
des observateurs.
Depuis plusieurs décennies, les Palestiniens
de l’intérieur mettent en échec toute tentative de déportation.
Aujourd’hui, ils se montrent encore plus décidés à résister et à
rester sur leur terre, aussi grands soient les sacrifices.
La scène de gens qui partent vue pendant la
catastrophe de 1948 ne se répète pas. « Celui qui ne nous aime
pas, parmi les Israéliens, qu’il parte », dit le cheikh Raïd.
Le peuple palestinien résistera sur sa terre,
dit Hachim Mahamid. Il affrontera avec endurance tous les plans
qui ont pour but de le déporter.
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