Centre Palestinien
d'Information
Les Palestiniens de la Cisjordanie
suffoquent à cause des barrages israéliens fixes et ambulants
Photo CPI
13 août 2007
Silfit
– CPI
La vie de tous les jours
des Palestiniens de la Cisjordanie devient un enfer insupportable
à cause des barrages militaires israéliens fixes et ambulants.
Toute la Cisjordanie,
sans aucune exception, souffre de ces blocages volontaires. Non
seulement ils paralysent ses habitants, dans leurs mouvements,
mais ils se transforment de plus souvent en pièges pour kidnapper
les gens et même pour les tuer !
L'organisation "Btsalim"
pour les droits de l'homme travaillant dans l'Entité sioniste dévoile
le fait que les autorités de l'occupation israélienne ont
installé, depuis l'an 2000, 47 de ces barrages au fin fond de la
Cisjordanie. Elles ont aussi fermé 455 chemins et interdit aux
Palestiniens le passage sur 312 kilomètres de ses rues.
Toutes ces mesures,
servant des intérêts particuliers douteux, ne sont pas légales.
Elles ne sont qu'une sorte de sanction collective pratiquée par
l'occupation israélienne contre le peuple palestinien, confirme
l'organisation.
Pour les Palestiniens
eux-mêmes, ces mesures font partie de la politique israélienne
de chantage visant à mettre en péril l'économie palestinienne
et à mettre les Palestiniens sous permanente surveillance. Toutes
les rencontres, qui ont une apparence chaleureuse entre l'autorité
palestinienne et le cabinet israélien, ne changeront rien sur le
terrain.
Une
loi internationale bafouée
Les colonies israéliennes,
elles aussi, confisquent la liberté du mouvement des Palestiniens
de la Cisjordanie. Elles y sont installées en défit de la loi
internationale, dit cette organisation israélienne des droits de
l'homme. Elle appelle alors les autorités de l'occupation à les
enlever. La transformation du droit essentiel du mouvement en un
avantage, donné et pris selon les caprices des autorités, vient
aussi à l'encontre de la loi internationale, constate
l'organisation.
Les contraintes de
mouvement imposées aux Palestiniens de la Cisjordanie ont
transformé cette région en des poches isolées. Toute la vie de
ses habitants est envenimée, montre Btsalim.
Sécurité
ou politique ?
Les données du terrain
indiquent que ces barrages militaires de la Cisjordanie ne sont
pas là pour des raisons sécuritaires. En fait, ils sont là par
une décision de la direction politique israélienne et non de la
direction de la sécurité. C'est une politique destinée à
isoler totalement certaines zones afin de faire de la Cisjordanie
des îlots isolés vivant dans un environnement sioniste hostile.
Ces barrages deviennent
des machines à tuer. En effet, plusieurs rapports juridiques
recensent plus de quarante Palestiniens, âgés d'un jour à plus
de soixante ans, morts sur ces barrages, hommes, femmes, enfants,
personnes âgées… tout un chacun pourra être concerné ;
des malades y laissent leurs vies, des dames y perdent leurs fœtus
ou leurs bébés…
Silfit,
un exemple
A l'instar de tous les départements
de la Cisjordanie, Silfit souffre considérablement des barrages
militaires fixes, ambulants et surtout de barrages
"volatils" qui se déplacent en surprise d'un lieu à un
autre transformant Silfit en un "département de
barrages", dit-on.
Le barrage militaire de
Za'tara, à l'est de Silfit, a une réputation des plus affreuses.
Il est quasiment impossible pour tout Palestinien de le traverser
: attente trop longue dans le froid ou sous un soleil frappant,
humiliation, coups donnés surtout aux jeunes gens, présence de
chiens policiers…
Le barrage du village de
Dir Ballott, à l'ouest de Silfit, ne s'ouvrant qu'entre sept
heures du matin et sept heures du soir, transforme ce village en
une vraie prison.
Du reste, les barrages
ambulants, dont le nombre pourra arriver à sept, sont là surtout
pour humilier les Palestiniens en les mettant face au mur et en se
livrant à des inspections des plus intimes !
Disons finalement que la
politique des barrages militaires imposés partout en Cisjordanie
de façon menant à son total déchirement reste un symptôme,
parmi beaucoup d'autres, qui indique l'état d'une occupation
chronique qui ne laisse voir aucune lumière à l'horizon.
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