Rapport du CPI
La révolte
d'Al-Khalil contre la corruption
et l'échec économique de l'autorité
CPI
Photo: CPI
Mardi 11 septembre 2012
Al-Khalil – CPI
La révolte populaire
continue dans la ville d’Al-Khalil et
ses villages. Il y a de plus en plus de
participants, venant de toutes les
tranches de la société palestinienne. De
plus en plus, la colère monte contre
l’autorité, contre la corruption de ses
institutions, contre sa politique
économique. La situation est arrivée à
un point de non retour. Les manifestants
exigent désormais le départ du premier
ministre Salam Fayyad, la poursuite des
corrompus et surtout l’abolition de
l’accord économique de Paris.
Notre Centre
Palestinien d’Information (CPI) a
parcouru la rue d’Al-Khalil et a
rencontré des Palestiniens pour prendre
leurs avis sur la situation.
Le point critique
Al-Khalil est un
grand département avec un nombre
d’habitants dépassant les 750 mille
personnes, dit Abou Hassan à notre
Centre Palestinien d’Information (CPI).
Al-Khalil est la capitale économique de
la Cisjordanie. Les salaires sont bas,
mais les prix montent en flèche depuis
un certain temps. Les prix deviennent de
plus en plus exorbitants. Le Palestinien
ne peut plus joindre les deux bouts, ne
peut plus s’adapter avec les conditions
impossibles, des conditions créées par
la politique économique d’échec menée
par l’autorité de Ramallah depuis sa
création il y a une quinzaine d’années,
surtout ces cinq dernières années.
Ahmed ajoute au
correspondant du Centre Palestinien
d’Information (CPI) qu’il travaille
comme chauffeur d’une petite voiture.
Pour faire marcher ses affaires, il paye
plus de cinq mille shekels annuellement
: autorisation, assurances et autres
frais. De plus, il paye une somme
mensuelle à la société avec laquelle il
travaille. Si le prix du carburant et
les taxes montent de cette façon, il ne
pourra apporter de quoi se mettre sous
la dent pour ses enfants, confirme-t-il.
Tous les prix montent, celui du taxi
reste le même, à cause de l’autorité qui
ne fait que mettre des obstacles face à
quiconque cherchant des solutions à nos
problèmes. L’autorité ne sait rien faire
si ce n’est dénigrer les gens.
La montée des prix
affecte tous les domaines de la vie
courante, dit l’activiste juridique
Homam Soliman, habitant du Sud
d’Al-Khalil. Elle influence la bonne
marche des tribunaux et les bureaux
d’avocats. Le retard du paiement des
salaires et la montée des prix frustrent
les gens qui sentent qu’il y en a
certains qui profitent de la situation.
Si la situation continue, les gens
perderont la confiance même dans les
chèques, un manque de confiance qui
pourra freiner beaucoup de projets aussi
bien privés que publics.
Que faire ?
A cette situation
insupportable, il n’y a pas trente-six
solutions. Deux seulement. Soit mater la
révolte de la dignité et de la vie,
disent des activistes. Soit éliminer la
corruption et les corrompus. Les
protestations prennent de plus en plus
d’ampleur : des rues sont fermées, des
pneus sont enflammés. Connaissant
Al-Khalil, avec ces centaines d’usines
et d’institutions économiques, le
département est sur une poudrière.
Les protestations qui
avaient commencé à Ramallah ont atteint
Naplouse, Al-Khalil, Tulkarem, Jénine,
Bethléem. Elles arrivent à tous les
villages et localités palestiniens.
Des indications
montrent que la Cisjordanie, qui souffre
de l’occupation sioniste, de la
colonisation, de la judaïsation, de la
montée des prix et de la corruption de
l’autorité, connaîtra bientôt une
nouvelle réalité.
L’institutrice Iman
Alyan confie que son salaire ne dépasse
les 2500 shekels. Comment pourra-t-elle
payer les 150 shekels de la crèche de
son enfant, les 600 shekels de
transport, toutes les factures d’eau,
d’électricité, de téléphone, puis
surtout la nourriture, les vêtements et
les urgences ? Comment faire face à
cette autorité qui augmente les prix,
les taxes ?
Chasser l’autorité
!
« Il faut chasser
cette autorité et ses corrompus. Cette
autorité devra arrêter de mentir, en
disant qu’elle a un projet national »,
dit-elle. Cette autorité ne fait que
coopérer avec les occupants sionistes,
poursuivre les résistants et soutenir
ses corrompus.
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