Centre
Palestinien
d'Information
Rapport
La détention de députés palestiniens par les Israéliens, une
façon d'envenimer la légitimité

Photo CPI
Dimanche 10 mai 2009
Gaza – CPI
Le ministère palestinien des captifs et des
libérés confirme que les occupants israéliens détiennent
toujours quarante et un députés du Conseil Législatif
Palestinien. Ils détiennent également deux ministres du dixième
gouvernement palestinien.
Dans un communiqué dont notre Centre
Palestinien d’Information (CPI) a reçu une copie, mardi 28 avril
2009, le ministère précise que le nombre de quarante et un
députés représente un tiers des députés du Conseil Législatif
Palestinien dont le nombre est de 132 personnes. Pour les deux
ministres détenus, l’un d’entre eux est Wasfi Qabha, l’ancien
ministre des captifs. Les occupants israéliens prolongent sa
« détention administrative » pour la cinquième fois ! Il s’agit
également de l’ancien ministre de l’éducation nationale Nasser
Ad-Dine Al-Chaïr. Ce ministre a été enlevé, il y a environ un
mois, suite à l’échec des transactions d’échange de prisonniers.
Quels traitements !
Le ministère souligne que les autorités de
l’occupation israélienne traitent les députés et les ministres
captifs de façon très humiliante. Une humiliation adressée
directement au peuple palestinien, tout entier. C’est en effet
le peuple palestinien qui a mis sa confiance en ses députés.
Le ministère précise que ces représentants
du peuple sont enfermés dans la prison de Majdo, au nord de la
Palestine. Cette prison est connue pour ses étroites cellules
humides. Des cellules qui ne connaissent jamais l’air frais.
Tout est bon pour que les os souffrent. En plus de ces
conditions inhumaines, les captifs sont privés de leurs droits
de manger, boire, se coucher, les droits les plus élémentaires.
Les députés enlevés subissent des
déplacements fréquents qui deviennent un moyen de supplice et
d’humiliation.
Et dans ces véhicules qui ne sont pas faits
pour le transport d’humains, les soldats qui les accompagnent
n’épargnent rien pour les humilier : insultes, menaces, coups…
Et lors de ces déplacements dont le nombre dépasse les cent
fois, cinq d’entre les députés ont été blessés. En fait, le
chauffeur avait volontairement stoppé la voiture très
soudainement de façon à ce que la tête des prisonniers heurte le
côté du véhicule.
De plus, les députés sont présentés, pendant
les audiences des tribunaux, mains et pieds enchaînés ! Ils
restent dans les cellules de ces tribunaux des heures et des
heures sans eau, sans nourriture, sans possibilité de faire leur
besoin naturel !
Enlèvement pour chantage
Le ministère des captifs et des libérés dit
que le premier enlèvement de députés et de ministres avait pour
but de pratiquer des pressions sur les factions palestiniennes
afin qu’elles relâchent le soldat israélien enlevé, Chalit. Puis
les Israéliens ont enlevé davantage de députés pour que les
factions palestiniennes baissent la barre de leurs exigences.
Les députés sont ainsi devenus une source de pression politique.
Mais ces enlèvements ont surtout pour objectif de mettre en
échec le Conseil Législatif Palestinien, d’affaiblir la scène
politique palestinienne. Les Israéliens considèrent dangereuse
cette scène après la victoire du mouvement de la résistance
islamique Hamas aux élections législatives palestiniennes.
Dans le même contexte, les autorités de
l’occupation israélienne ont condamné de façon illégale
plusieurs députés palestiniens dont le président du conseil Dr.
Aziz Duwik, de sorte qu’ils ne puissent pratiquer leurs devoirs
législatifs.
Négligence médicale
A noter que la plupart des députés enlevés
souffrent de plusieurs maladies. La plupart d’entre eux sont des
personnes d’un âge avancé. Le président du Conseil Législatif
souffre d’un diabète avancé, d’une anémie, d’un calcul rénal,
entre autres. Et l’ancien ministre des captifs Wasfi Qabha
souffre lui aussi du diabète et de l’hypertension. Il souffre
aussi d’autres maladies attrapées dans les prisons israéliennes.
En effet, les autorités de l’occupation
israélienne privent volontairement tous les détenus
palestiniens, dont les députés, des médicaments qu’ils prenaient
avant l’arrestation. Puis elles laissent les maladies les ronger
en appliquant cette injuste politique de négligence médicale.
En dépit de cette politique et de toutes ces
souffrances, les députés palestiniens gardent un moral d’acier.
Ils continuent à apprendre par cœur le Saint Coran, à exprimer
des positions claires et fermes concernant tout ce qui se passe
sur la scène palestinienne. Ils transforment les cellules
israéliennes en des classes fournissant à cette scène
palestinienne les cadres dont elle a besoin.
Le ministère des captifs et des libérés
lance un appel demandant l’activation de l’affaire de
l’enlèvement de députés. Il appelle le parlement européen à
entamer des procédures mettant en application ses
recommandations confirmant la nécessité de libérer les députés
du Conseil Législatif Palestinien.
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