Centre
Palestinien
d'Information
Rapport
Seize ans après le carnage israélien du sanctuaire Al-Ibrahimi

Photo CPI
Mardi 8 septembre 2009
Al-Khalil – CPI
La mémoire palestinienne n’est pas prête
d’oublier le massacre pratiqué dans le sanctuaire Al-Ibrahimi
(dit tombeau des Patriarches), dans la ville d’Al-Khalil
(Hébron). Il ne s’efface pas de la mémoire si facilement et si
rapidement, un tel acte planifié, aussi terrible.
Seize ans après
Médecin d’origine américaine, militant du
mouvement raciste Kach, Baruch Goldstein entre, il y a seize ans
de là, dans le sanctuaire Al-Ibrahimi où les fidèles musulmans
accomplissent leur prière. Goldstein entre, sans être inquiété
par la police de l’occupation israélienne. Et dès qu’il entre,
il ouvre le feu de sa mitraillette sur les fidèles musulmans qui
accomplissent la prière de l’aube du vendredi 15 ramadan de
l’année hégire 1414 (correspondant au 25 février 1994). 29
fidèles perdent la vie et 350 sont blessés.
Le sauvage carnage attise la colère des
Palestiniens. Et des confrontations éclatent partout dans les
territoires palestiniens. Le nombre de martyrs arabes s’élève à
50 Palestiniens.
Qui est-ce ?
Baruch Goldstein, qui a commis le crime,
vivait dans la colonie Kariat Arbaa. Il avait été entraîné par
le mouvement sioniste extrémiste de Kach. Les fidèles musulmans
le voyaient se dandiner devant eux.
Ce racisme les narguait, les défiait, les
menaçait, mais pas seulement. Il participait dans des camps
d’entraînement à l’intérieur comme à l’extérieur de la
Palestine, en vue de tuer un maximum de Palestiniens !
Après le carnage
Le carnage a donné un bon prétexte aux
occupants israéliens. Ils changent tout l’aspect de la ville
d’Al-Khalil (Hébron). Les institutions palestiniennes de
l’ancien bourg sont fermées, tels le tribunal religieux, le
bureau du patrimoine, le bureau de la restauration. Sont fermés
aussi la rue des Martyrs, la rue As-Sahla, l’ancien marché de
légumes. Par une décision militaire, des centaines de magasins
sont également fermés.
Une nouvelle réalité
Après un certain de temps de fermeture, le
sanctuaire Al-Ibrahimi s’ouvre de nouveau devant les fidèles, à
la fin de l’année 2005. Mais ils aperçoivent que les occupants
israéliens ont mis la main sur deux tiers de leur sanctuaire.
Les Musulmans n’ont de leur mosquée que le tiers. Le reste ne
s’ouvre à eux que neuf jours seulement par ans, les jours de
célébrations religieuses. Les colons sionistes y ont cependant
libre accès toute l’année !
Les Juifs ont quatre portes, les Musulmans
n’en ont qu’une, et pourtant, c’est leur lieu de culte !
Les occupants israéliens ont profité du
massacre pour installer des systèmes de contrôle. C’est un Juif
qui a commis le carnage, mais ce sont les Musulmans qui en
paient le prix. Ils sont inspectés méticuleusement. Ils mettent
de longues heures avant qu’ils soient permis de pénétrer dans le
sanctuaire. Des portails en fer sont placés sur le chemin
reliant la mosquée et le marché.
L’accord d’Al-Khalil conclu entre l’autorité
palestinienne de Ramallah et les occupants israéliens n’arrange
pas les choses. Il ne fait que mettre le cœur de la ville avec
la mosquée sous le contrôle direct de ces derniers.
 |