Centre Palestinien
d'Information
Rapport
Madame Al-Hashelmon, de la tragédie de la captivité à
celle de la déportation
Photo CPI
8 juin
2008
Al-Khalil – CPI
Madame Noura Mohammed Chokri
Al-Hashelmon, 37 ans, habitante du village Tafouh, est mère de
six enfants : Fidaa, Tahreer, Hanine, Mohammed, Djihad et
Saraya. L’occupation israélienne avait déjà enlevé leur père, et
puis leur mère. Ils vivent alors chez leur grand-mère. Le
problème, c’est que l’occupant avait emprisonné leur mère ; et
après la fin de sa peine et au lieu de la rendre à ses enfants,
il l’a déportée vers la Jordanie.
En fait, Madame Al-Hashelmon avait
été emprisonnée le 14 septembre 2006. Elle a été enfermée dans
cette fameuse « Détention administrative », une détention qui
veut dire ni chef d’accusation, ni jugement. A huit reprises,
cette maudite détention a été renouvelée.
Avant elle, c’était son mari Mohammed
Al-Hashelmon qui avait été retiré de sa famille, de sa femme et
de ses six enfants, le 26 juin 2006. Lui aussi est enfermé sous
ce régime illégal de « Détention administrative ». Depuis lors,
sa liberté est ôtée dans la prison de Ramoun.
L’arrestation
La nuit du 14 septembre 2006, une
importante force de l’armée de l’occupation israélienne a donné
l’assaut à la maison familiale, pour la dévaster avant de mettre
la main sur madame Al-Hashelmon. Les soldats israéliens ont pris
le plaisir de tout saccager : la chambre à coucher, le frigo,
etc., dit la captive. Ils ont tiré à l’intérieur de la maison,
faisant très peur aux enfants.
Les soldats ont frappé la captive,
enlevé son couvre-chef. Ils ont continué ainsi leurs agissements
jusqu’à leur voiture, sans faire attention à ses gémissements.
Enquête sans fondement
La captive Madame Al-Hashelmon est
alors entrée dans le centre d’investigations d’Al-Maskobiyya.
Elle y a passé les pires moments de sa vie. Toutes les pressions
ont été pratiquées contre elle. Et la négligence médicale
pratiquée à l’envers des captifs palestiniens en général a
laissé des séquelles sur ses reins. Elle en souffre toujours.
Après dix jours d’interrogation
incessante, les équipes successives du service de renseignements
israéliens « Shabak » n’ont pu prouver aucune de ces accusations
prétendues contre elle. Le service qui en veut à Al-Hashelmon a
alors décidé de l’envoyer à la « Détention administrative » ; et
qui dit « Détention administrative » dit « emprisonnement sans
fin ».
Résistance
Dès lors, les décisions de
renouvellement de cette détention se sont succédées,
accompagnées des fausses cours militaires sionistes, seulement
pour essayer de donner une prétendue légitimité à ces
emprisonnements. Dès lors aussi, la captive Noura a entamé une
grève de la faim. La première a duré vingt sept jours.
L’administration pénitentiaire israélienne lui a promis la
libération. Et comme cette administration n’a toujours pas
honoré sa promesse, Al-Hashelmon a entamé une autre période de
grève de la faim, le 15 mars de cette année 2008. Cette grève a
duré vingt huit jours.
Et comme notre captive souffre d’une
défaillance rénale à cause de cette négligence médicale, la
grève de la faim, pour elle, sera un défit quasi-impossible.
Son mari souffre également de cette
négligence médicale : mal de dos, mal de tête, entre autres.
Malgré tous ces maux, il a entamé une grève de la faim, en
solidarité avec sa femme. Ses camarades de la prison d’Al-Naqab
y ont aussi participé.
Déportation
En fin de compte, la cour suprême
israélienne a récemment ordonné une déportation vers la Jordanie
pour la captive Al-Hashelmon. Les Israéliens n’ont rien trouvé
d’autre pour cacher leur échec face à la forte volonté de la
captive qui préfère la mort que de rester dans les prisons sans
jugement.
Pire, la décision veut également
déporter ses six enfants. Son mari reste cependant enfermé dans
la prison de Ramoun. Si elle refuse, elle restera dans la prison
sans limite de durée !!
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