Centre
Palestinien
d'Information
Rapport
Pour la reconstruction de Gaza, l'argile serait-elle une
solution,
faute de ciment ?

Photo CPI
Jeudi 7 mai 2009
Gaza – CPI
Les occupants israéliens pourraient rendre
hermétique leur blocus imposé sur la bande de Gaza, en n’y
laissant pas entrer beaucoup de marchandises et produits de
premières nécessités. Mais ils ne réussiront jamais à faire
fléchir les Palestiniens, à les obliger à céder sur leurs
droits. Au lieu de baisser les bras, voilà les Palestiniens de
la bande de Gaza qui suivent leurs ancêtres et qui utilisent
l’argile pour reconstruire leurs maisons. Il y ainsi plus
d’espoir de voir débuter la reconstruction de Gaza.
A Rafah, le Palestinien Mahmoud Abou Al-Abd,
45 ans, a trouvé dans la terre qu’il aime une solution, tout au
moins provisoire, pour abriter sa famille. Sa maison avait été
détruite par les Israéliens lors de leur attaque contre Gaza.
L’argile, une alternative
Lui et quelques proches travaillent avec
persévérance à mettre l’argile en blocs. Les blocs s’entassent
les uns sur les autres et la maison commence à prendre forme.
Abou Al-Abd informe l’envoyé de notre Centre
Palestinien d’Information (CPI) qu’il a perdu patience. Il
commence à ne plus croire en toutes ces promesses de
reconstruction à venir.
Notons que bâtir des maisons avec l’argile,
dans la bande de Gaza, se faisait il y a quelques décennies,
avant l’arrivée du ciment. Abou Al-Abd avait déjà vécu dans de
telles maisons, avec son grand-père.
Faire d’une pierre deux coups
L’ouvrier de construction Amer Shahin dit
que le coût d’une maison en argile ne fait que trois mille
dollars. Il suffit de trouver la bonne terre pour la mélanger
avec de la paille. Puis il faut la mettre en bloc et laisser
quelques jours afin qu’ils sèchent.
Avec un sourire sur les lèvres, Shahin
ajoute que la terre extraite pour creuser des tunnels est très
bonne. De cette façon, on fait d’une pierre deux coups. On
creuse les tunnels pour briser le blocus. Et la terre sert à
construire des maisons.
A savoir que les forces israéliennes
d'occupation ont détruit environ 20 mille maisons lors de leur
guerre agressive israélienne menée contre Gaza, partiellement ou
totalement. Et même avant cette guerre, les Gazaouis souffraient
du manque de ciment, d’acier, de tout, blocus oblige.
Des avantages
Dihad Al-Chaïr a déjà bâti sa maison, avec
de l’argile. Cette sorte de construction est bien chaude en
hiver, bien fraîche en été.
Mais le cabinet d’Ismaël Haniyeh, premier
ministre palestinien, tout en voyant des avantages dans ce
procédé et tout en encourageant les gens à l’adopter, la
considère comme une solution provisoire.
L’ingénieur Youssef Al-Mansi, ministre des
travaux publics, confirme que le gouvernement essaie de
développer ce procédé, un défi au blocus qui n’a pas l’air de
finir.
En profitant de la terre et des produits de
récupération, une mosquée, une école et une clinique seront
bientôt bâties comme des échantillons.
Tout est bon pour faire face à cette phase
difficile de l’histoire du peuple palestinien, en attendant
l’ouverture des points de passage, l’arrivée du ciment, le
commencement la reconstruction de la bande de Gaza.
Même si les maisons en argile ne sont une
solution acceptable en cette époque moderne, elles restent une
alternative meilleure que le ciel ouvert et les tentes. Elles
mettront en échec les effets espérés par les Israéliens de leur
blocus inhumain !
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