Centre Palestinien
d'Information
Rapport
Les obus au phosphore blanc : les enfants de Gaza ne
peuvent même pas pleurer

Photo CPI
Samedi 7 février 2009
Khan Younes – CPI
« Quand je serai grand, je serai un grand
combattant. Je lancerai des missiles Qassam sur l’Entité
sioniste. Mais maintenant, je voudrais partir ailleurs pour
trouver le soin nécessaire pour mon cas ; aidez-moi, s’il vous
plaît ! ». Avec ces propos, l’enfant palestinien Mahmoud Hani
nous a reçus dans l’hôpital "Palestine" du Caire. En effet, il
avait perdu les yeux à cause d’un obus au phosphore blanc tiré
par les forces israéliennes d'occupation sur sa maison, dans le
département de Khan Younes, au sud de la bande de Gaza.
En dépit de ses douleurs et de ses blessures
encore bien voyantes sur son visage et sa jambe droite, en dépit
du choc psychologique qu’il avait subi, l’enfant Mahmoud prend
toujours l’initiative de parler à ses visiteurs, avec un arabe
palestinien et un léger accent égyptien.
Tueurs des yeux !
« Les Juifs ont bombardé nos maisons avec des
missiles, avec le phosphore blanc qui démolit les yeux. J’ai
senti que ma tête me quittait ; et je n’ai rien vu après », dit
l’enfant avant de s’arrêter. Il voulait pleurer comme tout
enfant, comme tout un chacun. Mais comment faire sans yeux ?!
Sans larmes ?! Les visiteurs pleuraient pour lui, pour tous les
enfants de Gaza et pour eux-mêmes.
« Nous n’avons rien à Khan Younes. Même pas
de l’eau. Je suis contre toute trêve avec "Israël", avant
qu’elle ouvre les point de passage de façon totale »,
proteste-t-il.
Mahmoud est un vrai reflet du drame des
habitants de la bande de Gaza. Reflet de la catastrophe laissée
par les forces israéliennes d'occupation lors de leur dernière
guerre menée contre les civils de Gaza. Il est évident pour tout
le monde que les forces israéliennes ont utilisé toutes les
armes internationalement prohibées : obus au phosphore blanc,
uranium enrichi, bombes à sous-munition…
Les hôpitaux égyptiens
Des responsables égyptiens indiquent que
leurs hôpitaux sont pleins et ne pourront plus recevoir de
blessés palestiniens. Par contre, ils appellent leur
gouvernement à laisser les blessés palestiniens voyager vers des
destinations où ils pourront recevoir le soin nécessaire pour
leurs cas ; certains ont des brûlures bizarres, difficiles à
traiter.
Le docteur Mohammed Al-Bijrimi, médecin à
l’hôpital de Ain Chams, a passé deux semaines à l’hôpital
européen de Gaza durant la guerre. Il confirme pour sa part que
les hôpitaux égyptiens pourront recevoir tous les blessés
palestiniens et que les médecins égyptiens sont d’une efficacité
exemplaire.
Par ailleurs, les centres et les institutions
juridiques ont catégoriquement condamné l’utilisation par les
forces israéliennes d'occupation d’obus au phosphore blanc et
d’autres armes prohibées contre les habitants civils et les
enfants de la bande de Gaza. Ils se voient inquiets devant les
brûlures pour lesquelles on ne trouve de solution qu’en
tranchant les membres touchés. Il faut alors une enquête
immédiate.
Les hôpitaux de la bande de Gaza ont reçu un
grand nombre de civils dont des enfants blessés par des bombes
causant toutes sortes de brûlures, des brûlures inconnues. Les
obus causaient des incendies et faisaient sortir des fumées
asphyxiantes et démolissant le corps, surtout les yeux.
La responsabilité des occupants
israéliens
L’Entité sioniste porte la totale
responsabilité de ses crimes perpétrés contre les civils de la
bande de Gaza, disent les centres juridiques. Pourtant, il n’y
avait aucune raison valable d’utiliser une telle force
disproportionnée. Ils appellent donc la communauté
internationale à intervenir pour l’application de l’article de
la convention de Genève concernant la protection des civils en
temps de guerre. L’application de cet article implique la
poursuite des responsables de ces crimes de guerre.
A noter que des organisations
internationales, et même israéliennes, ont crié haut et fort
contre les crimes de guerre commis contre les civils
palestiniens de la bande de Gaza. Ils appellent à une
constitution de commissions indépendantes pour enquêter sur
l’utilisation d’armes prohibées utilisées de façon
disproportionnée contre les habitants civils de la bande de
Gaza.
Ils appellent surtout à une poursuite
systématique de tous les responsables politiques et militaires
dont la responsabilité dans de tels crimes a été reconnue.
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