Centre
Palestinien
d'Information
Rapport
Les journalistes de la Cisjordanie, entre le marteau d'Abbas et
l'enclume de l'occupant

Photo CPI
Jeudi 3 septembre 2009
Gaza – CPI
Une campagne féroce est menée par les
milices d’Abbas contre les journalistes et contre tous les
médias, partout dans les départements de la Cisjordanie. Elle
est la suite de celles pratiquées tout au long des mois
précédents.
Et sur l’autre bord, les occupants
israéliens n’épargne rien pour casser la plume libre, en
enlevant les journalistes. Tous ces agissements ont pour but de
dissimuler les réalités du terrain du peuple palestinien.
Etant entre le marteau d’Abbas et l’enclume
de l’occupation israélienne, les journalistes vivent une
situation mitigée.
Il y a ceux qui ne cessent leur défi pour
informer le public, même si ce défi les amène vers les cellules
d’Abbas et les cellules de l’occupation israélienne.
Malheureusement, il y a ces journalistes qui
ne font que ce qui sera au goût de l’autorité.
Un journaliste renommé de Cisjordanie
dit : « Je crois que l’état dans lequel vit les médias
palestiniens en Cisjordanie est sans précédent. Il y a une
pression très forte. On est poursuivi pour un oui et pour un
non, à un point tel que le journaliste doute de toute personne
s’approchant de son bureau ».
Il n’y a aucune raison pour que la presse
soit à ce point muselé, ajoute-t-il. La liberté reste vitale
pour les médias. Celui qui se veut transparent doit les traiter
avec cette logique.
Les occupants israéliens et le journalisme
Le Groupe du journaliste palestinien, dans
un rapport, dit que la liberté de la presse en Cisjordanie a
encore rétrogradé la semaine dernière. En effet, les forces
israéliennes d'occupation ont arrêté trois journalistes, dans
les villes de Naplouse et Jénine. Les milices d’Abbas ont mis la
main sur deux d’entre eux, en plus de trois autres détenus
depuis plusieurs mois.
Le rapport précise que les forces
israéliennes d'occupation ont interpellé, le matin du samedi 29
août 2009, la journaliste du quotidien Palestine aujourd’hui
Ghofran Zamel. Elles ont investi sa maison d’une façon des plus
sauvages, dans le camp de Aïne Bethéem Al-Maa. Les yeux bandés,
elle a été conduite à un centre d’interrogation.
Le même jour au soir, les forces
israéliennes d'occupation ont donné un raid à la maison du
journaliste Mohammed Fathi, dans la ville de Naplouse. Elles
l’ont conduit au camp de Hawara, au sud de la ville.
Et à l’aube du lundi 31 août, les Israéliens
sont entrés par la force dans la maison du journaliste Sari
Sammour. Ils l’ont pris, après avoir dévasté sa maison et lancé
plusieurs bombes assourdissantes.
Avec ces trois nouvelles arrestations, le
nombre de journalistes détenus par les occupants israéliens est
alors monté à dix.
L’autorité et le journaliste
Le rapport ajoute que les arrestations des
journalistes par l’autorité sont plus dures à avaler. Cette
autorité a arrêté Tareq Abou Zayd, l’envoyé de la chaîne
satellite Al-Aqsa, dans la ville de Jénine. Il n’a été relâché
par les occupants israéliens que depuis quelques mois.
Puis les services de renseignements
militaires de l’autorité ont interpellé, dans la ville de
Tulkarem, le dimanche 30 août, le journaliste Mohammed Achttoui,
directeur de la même chaîne, en Cisjordanie. Ce n’est pas sa
première arrestation, bien qu’il souffre de plusieurs maladies.
Ainsi, cinq journalistes sont enfermés dans
les prisons de l’autorité palestinienne.
Cette autorité a essayé d’arrêter le
journaliste Khalil Mabrouk, dans le quartier d’Al-Maajen, de la
ville de Naplouse, mais il ne se trouvait pas chez lui.
Comment faire ?
Les journalistes sont visés par l’autorité
palestinienne d’Abbas, comment peuvent-ils donc travailler ? Qui
va mettre sous la lumière du jour les crimes israéliens
pratiqués contre les Palestiniens ?
La peur règne sur la Cisjordanie. Tout
journaliste se voit limité à traiter certains sujets et à
s’éloigner d’autres pour s’éviter des problèmes. Il pourra
perdre sa vie, s’il va trop loin !
Les agressions israéliennes contre les
Palestiniens sont en augmentation conséquente : arrestations,
vols de terrains et de maisons. Mais les médias palestiniens ne
traitent plus de telles affaires comme il faut. Ils parlent
d’autres choses pour ne pas être dérangés dans leur vie.
Quand la liberté d’opinion sera-t-elle
assurée au service de la libération de la patrie ? Une question
qui cherche toujours une réponse adéquate !
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