Centre
Palestinien
d'Information
Rapport
Les pêcheurs palestiniens, un nouvel appât pour les
renseignements sionistes

Photo CPI
Mercredi 2 septembre 2009
Gaza – CPI
Faute de Palestiniens qui passent par les
points de passage et les barrages israéliens de la bande de
Gaza, les services de renseignements israéliens se retournent
vers la mer pour tenter d’attirer des pêcheurs et de les pousser
vers l’abîme de la trahison.
Dans leur dessein, les occupants israéliens
font tout : arrestations et agressions qui peuvent aller jusqu’à
l’assassinat. Mohammed Nadi Al-Attar a laissé sa vie au large de
la bande de Gaza. Les forces israéliennes d'occupation ont
ouvert le feu en direction de ce jeune de 25 ans sorti chercher
de quoi se mettre sous la dent pour ses enfants.
Les pêcheurs palestiniens commencent à voir
la vie amère. Ils expriment leur désœuvrement. Quel est leur
crime pour qu’ils soient toujours agressés, humiliés, frappés
par les marines israéliens dès qu’ils prennent le large pour
aller chercher leur morceau de pain ?
Tous les moyens sont bons !
Le pêcheur palestinien Ramadan As-Sultan met
au courant l’envoyé de notre Centre Palestinien d’Information
(CPI) de son expérience avec les occupants israéliens qui
trouvent tous les moyens bons pour le pousser vers la trahison.
Un officier israélien qui l’interrogeait n’y est pas allé par
quatre chemins. Il lui a directement et clairement dit : « Je
veux que tu travailles avec nous et que tu nous aides, en nous
fournissant des renseignements sur les résistants. Tu es un
homme de bien ; tu n’as aucun problème avec nous : tu
n’appartiens pas au Hamas ni à aucune autre organisation
(terroriste) ».
« Puis, il a essayé de m’acheter avec de
l’argent, dit Ramadan. Puis il m’a menacé de m’interdire d’aller
à la pêche, si je ne me montre coopérant. J’ai refusé et il n’a
rien ajouté ».
Arrestation et chantage
Le pêcheur Faouzi parle aussi de son
expérience avec l’officier des renseignements israéliens. Il a
été arrêté par la police maritime israélienne. Ils l’ont pris
pour une interrogation menée par un officier des renseignements.
Celui-ci lui a offert de la drogue et une cigarette. Puis il lui
a demandé s’il voulait vivre à l’aise et dans des châteaux,
avant de lui dire : « Travaille avec nous et nous te donnerons
ce que tu souhaites ». Et il a commencé à l’interroger sur des
explosions faites sur la plage de Gaza, ainsi que sur les
mouvements des résistants palestiniens, entre autres.
La trahison ou le chômage !
Des son côté, un responsable de la police
maritime palestinienne a confirmé, dans la bande de Gaza, à
l’envoyé de notre Centre Palestinien d’Information (CPI), que
les occupants israéliens ont mené des campagnes d’arrestations
contre les pêcheurs palestiniens durant les mois passés. Il est
vrai que ce mois d’août connaît une accalmie, mais les actes
agressifs vont bon train : humiliation, frappe, endommagement
d’embarcations. Les Israéliens veulent mettre les pêcheurs au
pied du mur. Ils n’ont plus que deux choix : soit coopérer avec
l’occupant, soit ne plus sortir au large de Gaza pour continuer
leur travail.
La police palestinienne a pu découvrir qu’un
pêcheur avait été engagé par les Israéliens. Il a avoué être
tombé dans leurs pièges par le sexe. Puis ils l’ont menacé avec
des photos compromettantes. Ils voulaient de lui des
informations sur les résistants palestiniens, sur la police
palestinienne, sur le soldat israélien captif.
Récemment, dit le responsable, les
Israéliens permettent à un certain nombre de pêcheurs de
travailler dans des zones riches en poissons, tout en
interdisant d’autres. Une autre fois, ils laissent tout le monde
y aller. Tout cela pour semer le doute dans leur esprit. Mais
nous décelons toutes leurs tentatives pour protéger nos
concitoyens, dit-il.
Et au nord et au sud, les occupants
israéliens ouvrent le feu sur les pêcheurs dès qu’ils descendent
à la mer.
A noter que 3600 familles de la bande de
Gaza vivent de la pêche. Ils trouvent la zone de leur travail
rétrécie de vingt miles à deux seulement. Une restriction
dénoncée par Naza Ayyach, doyen des pêcheurs de la bande de
Gaza.
Tous ces agissements, dont la mort très
récente du pêcheur Mohammed Ayyach Al-Attar par le feu de
l’occupation israélienne, reflètent les pressions sous
lesquelles vivent les pêcheurs palestiniens. Ils n’ont désormais
que deux choix : perdre la vie et le travail ou se laisser aller
vers la bassesse de la trahison.
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