Centre
Palestinien
d'Information
Rapport
Le jour mondial du travail, le nombre de chômeurs palestiniens
ne cesse de s'aggraver

Photo CPI
Samedi 2 mai 2009
Gaza – CPI
Dans la bande de Gaza, plus de 120 mille ouvriers
palestiniens vivent dans des conditions des plus difficiles au
jour mondial du travail. Les occupants israéliens leur
interdisent d’aller travailler dans les territoires palestiniens
occupés en 1948. Ils vivent l’effet de cet injuste blocus, de
cette fermeture devenue permanente des points de passage. Ils
n’arrivent pas à gagner leur pain, à nourrir leurs enfants… Tout
est bon pour affamer le peuple palestinien. Le gouvernement
palestinien essaie avec les moyens du bord d’alléger ses
souffrances.
Appels de détresse
A propos de ce sujet, Abou Ahmed Saliha, 53 ans, habitant du
camp de réfugiés palestiniens de Jabalia, est sans emploi depuis
l’interdiction de pénétrer dans les territoires de 48.
« La vie devient amère pour les travailleurs palestiniens,
dit-il, à cause de la fermeture des points de passage, parce que
l’occupation israélienne a détruit les usines où des milliers de
Palestiniens travaillaient. La bouchée de pain est désormais
imbibée de souci et de pauvreté », ajoute ce père de famille,
amèrement.
On n’a rien à manger, rien à présenter à un hôte. Les
maladies l’ont attaqué, faute de pouvoir nourrir sa famille.
« Comment faire pour apporter du lait à mes enfants », se
demande-t-il, la détresse aux yeux.
Avec un peu d’argent emprunté, il a acheté un chariot pour
faire le marché, en vain. Je vois devant mes yeux ma maison se
détériorer, sans pouvoir rien faire, dit-il avec désarroi.
Des conditions des plus difficiles
Abou Mohammed est un autre chômeur. Les ouvriers palestiniens
n’ont rien dans les poches. Il lance un appel de détresse à tout
responsable pour faire quelque chose. Les enfants ont faim. Les
femmes sont dans des situations impossibles. Les maris
reviennent à la maison avec rien dans la poche, faute de
travail.
Où est le monde qui parle de l’humanité ? Où est ce monde qui
ne fait rien face aux agissements des occupants israéliens ? Ces
derniers ferment les points de passage, privent les Palestiniens
de tout, de leur travail, de leurs usines, de leurs fermes. Les
petites aides humanitaires n’arrivent à rien faire. La liste de
ces milliers de familles palestiniennes souffrant de la pauvreté
ne cesse de s’accroître.
Le rôle du gouvernement
Dans le même contexte, Nabil Al-Mabhouh, directeur du bureau
du ministre du travail, confirme que son ministère est sur le
point de mettre en place une caisse d’allocation sociale venant
en aide à 50 mille ouvriers palestiniens pour six mois, surtout
pour les familles les plus nécessiteuses.
La caisse sera alimentée par un prélèvement sur les salaires
des fonctionnaires de la bande de Gaza.
En effet, le gouvernement palestinien de la Bande fait tout
contre le chômage et contre la pauvreté, dans ces conditions
difficiles de la bande de Gaza, des conditions créées par ce
blocus israélien.
En ce jour mondial du travail, Al-Mabhouh a salué cette
tranche de la société qui souffre le martyre pour acquérir de
quoi mettre dans les bouches de leurs enfants.
Au même moment, il appelle les organisations internationales
à écouter les cris des enfants privés de leurs moindres droits,
à faire quelque chose pour alléger leurs épreuves. Il attire
leur attention sur le fait que 67% de la population de la bande
de Gaza vivent en dessous du seuil de pauvreté.
Parole de spécialiste
Le psychologue Dr. Abdallah Mohayssin explique que la baisse
du niveau de vie chez les Palestiniens, par la fermeture des
points de passage, cause des problèmes psychologiques. Des
conflits familiaux éclateront. L’enfant aura moins de confiance
en sa famille, encore moins en soi-même.
Dr. Abdallah continue à attirer l’attention sur les
conséquences catastrophiques : inquiétude, insomnie, conflits
entre femme et mari ; la liste est longe. Il faut faire quelque
chose avant qu’il ne soit trop tard.
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