Rapport du CPI
Dans la bande de
Gaza,
pourquoi des jeunes passent la frontière
?
CPI
Photo: CPI
Jeudi 1er novembre 2012
Gaza, Safa – CPI
A l’est du camp d’Al-Maghazi,
à neuf heures du soir, avec beaucoup
d’appréhension, le jeune Walid, 19 ans,
et son cousin essayaient de dépasser les
barbelés des frontières avec l’entité
sioniste.
Peu de temps après,
une patrouille israélienne arrive et les
soldats leur demandent, en arabe, leurs
noms et s’ils étaient armés, avant de
les emmener dans une cellule noire.
Au petit matin, un
homme des renseignements est entré, les
a questionnés. Peu de temps après, les
Israéliens les ont durement frappés,
avant de les relâcher.
L’agence Safa a
rencontré quelques jeunes pour mettre le
doigt sur les raisons poussant ces
jeunes à entamer de telles aventures
aussi dangereuses.
Une dure aventure
Le jeune M.A. a 16
ans et à deux reprises, il a essayé de
dépasser les frontières. La première
fois, il a rebroussé chemin, voyant des
patrouilles israéliennes.
La deuxième fois, la
scène était différente. Il y a eu un
mort et des blessés.
La raison de leur
aventure est le chômage, les conditions
difficiles, dit le jeune M.A., tout en
conseillant à ses semblables de laisser
tomber une telle idée.
Jouer avec le feu
Le colonel Mohammed
Lafi, directeur de la sécurité
intérieure de Gaza, confirme que la
plupart du temps, les raisons de tels
agissements seraient sociales et
familiales. Souvent, ces jeunes seraient
l’objet de pressions psychologiques, des
pressions qui les poussent à aller vers
l’occupant. Le nombre de ces
aventuriers, dont l’âge est entre 15 et
20 ans, reste insignifiant, dit le
colonel.
Le problème, c’est
que les occupants sionistes peuvent
profiter de ces jeunes et tirer d’eux
des renseignements, et parfois les
engager.
La Croix-Rouge
Entre les autorités
locales et les autorités israéliennes,
c’est la Croix-Rouge qui se charge du
rôle de coordinateur pour traiter le cas
de ces jeunes, pour informer leurs
familles, pour les transporter vers les
hôpitaux.
Le Centre palestinien
des droits de l’homme enregistre une
augmentation remarquable de telles
aventures. Khalil Chahin, directeur du
département économique et social du
Centre, appelle tous les responsables à
donner à cette affaire l’importance
qu’elle mérite, à mettre un terme à
cette histoire dangereuse par tous les
moyens, à sensibiliser les jeunes sur le
danger que représente le fait de
s’aventurer vers les occupants
sionistes.
Souvent, ce sont les
conditions économiques et sociales qui
poussent les jeunes à entamer de telles
aventures. Ils cherchent du travail au
péril de leur vie, dit Khalil Chahin.
Son Centre poursuit le cas des jeunes
qui sont enfermés chez les occupants
sionistes, dit-il.
Actions
individuelles
Les actions de ces
jeunes sont des agissements non
réfléchis et individuels pratiqués par
des adolescents en colère, dit Jamil Al-Tahrawi,
expert en santé psychologique et en
sciences sociales.
Dans des déclarations
données à l’agence Safa, Al-Tahrawi
souligne que la conduite de ces jeunes
sort de l’ordinaire et vient à
l’encontre de toutes les traditions et
coutumes de notre peuple palestinien.
Puis ce phénomène est tellement minime
qu’il ne mérite même une quelconque
analyse.
Pour mettre un terme
à de tels comportements, il faut réunir
tous les efforts. Il faut aussi
renforcer le sens social chez les
jeunes. Il faut leur faire prendre
conscience des risques encourus qui
pourront aller jusqu’au suicide, conclut
Al-Tahrawi.
Rapport écrit par Daoud Moussa, paru sur
le site
www.safa.ps
le 24 octobre 2012, traduit
et résumé par le département français du
Centre Palestinien d’Information (CPI)
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