Centre Palestinien
d'Information
Rapport
En "Israël" : Des voix avouent l'échec de la guerre
contre Gaza

Photo CPI
Dimanche 1er février 2009
Al-Quds occupée – CPI
Dix jours sont passés après la folle guerre
menée par les Israéliens contre la bande de Gaza. Les écrivains
et les analystes commencent à parler de l’échec de l’opération
« Plomb durci », l’opération de nettoyage ethnique menée contre
le peuple palestinien.
Le journaliste Sever Blotsker écrit, dans le
journal hébreu Yediot Ahronot, qu’il a été choqué d’entendre
parler, pendant sa visite en Europe et aux Etats-Unis, de
l’échec de la guerre menée contre Gaza, malgré tout cet arsenal
militaire.
L’opinion publique dans les pays qu’il avait
visités est d’accord pour dire que le mouvement du Hamas n’a pas
été atteint. En outre, la machine de propagande de l’Entité
sioniste n’a pas pu présenter le Hamas comme un mouvement
terroriste qui menace le monde.
Même chez les communautés juives, Blotsker a
entendu des commentaires ironiques sur la victoire israélienne
dans la guerre. Le Hamas n’a pas été vaincu. Il n’a pas accepté
des conditions que tout vaincu doit accepter. Pas seulement.
C’est lui qui pose ses conditions.
Et Chalit ?
De son côté, le général Jiora Ayland,
l’ancien président du conseil de sécurité nationale de l’Entité
sioniste, souligne l’échec de l’armée israélienne d’empêcher la
contrebande et de récupérer le soldat israélien enlevé Gilad
Chalit. Il y a une seule réussite : une petite période
d’accalmie, remarque-t-il.
Avant que ce dernier ne finisse ses propos,
la résistance palestinienne effectuait une opération de qualité.
Les résistants ont pu faire exploser des obus contre trois
patrouilles de l’occupation, dans le site de Kissofim. Ils ont
tué un officier et en ont blessé six autres.
Et pendant l’incursion des forces
israéliennes d'occupation, à l’est d’Al-Magazi, au milieu de la
bande de Gaza, mercredi 28 janvier, les résistants, les brigades
d’Al-Qassam en tête, ont tiré onze obus de mortier sur les
rassemblements de l’occupation israélienne. Ils ont également
tiré une roquette contre la colonie de Ashkol, une réplique
contre plusieurs violations israéliennes.
A la recherche d’arguments
Le professeur Gabrael Ben Dor, président de
la division d’études sécuritaires à l’université de Haïfa, dit
que le fait de chercher des preuves de la réussite de la guerre
après sa fin n’est qu’une indication que les Israéliens ont
échoué, ou du moins qu’ils n’ont rien pu faire de concluant.
Il a tort celui qui croit qu’"Israël" peut
faire en 2009 ce qu’elle n’avait pas réussi à faire en 1982. En
fait, elle n’a pas pu changer quelque chose chez nos voisins.
L’Entité sioniste base sa théorie de sécurité
sur une guerre concluante dès le départ. Elle n’a pas réussi à
le faire dans la bande de Gaza.
Une victoire sur les hôpitaux et les
enfants
L’ancien ministre Bossi Sarid, considéré
comme faisant partie du camp des pacifistes israéliens, va
encore plus loin. Il ironise sur l’idée que l’armée israélienne
ait mis trois semaines pour trouver une image la montrant
victorieuse. L’armée israélienne a été victorieuse, mais contre
les hôpitaux, les écoles et les enfants qui ne pouvaient trouver
d’abris.
Une lecture de l’agression
Pour sa part, l’écrivain israélien Raïn
Bidiotsour écrit dans le journal hébreu Haaretz qu’il y a un
vrai danger lorsque l’armée israélienne croit qu’elle est sortie
victorieuse contre la Hamas, dans une guerre qui ne peut être
nommée ainsi. Aucun membre du Hamas n’a été capturé.
Maintenant, dit-il, l’armée israélienne doit
regarder de près son opération « Plomb durci », avec plus de
réalisme et avec un peu de modestie.
Le général Tsfika Foghal, l’ancien chef de
l’armée israélienne dans la région du Sud, dit que la limitation
des objectifs de la guerre par les chefs politiques était un
problème. Le Hamas, ajoute-t-il, a combattu avec force ; il est
encore fort. Ses roquettes atteindront Tel-Aviv, lors de la
prochaine guerre.
Prendre en cible un véhicule israélien, non
loin de Kissofim, laisse un doute sur la force d’équilibre que
les Israéliens cherchaient. Les données sont donc changeantes.
« Pourquoi mener une guerre pour l’arrêter unilatéralement ? »,
se demande-t-il.
Et l’ancien président du Mossad Efrayem
Halivi appelle à ne pas ignorer le Hamas si on veut arranger la
situation dans la région après cette guerre.
Dans un article publié dans le journal hébreu
Ahronot, il dit : « Donnez aux Palestiniens le droits de prendre
leurs décisions ». Puis, il attire l’attention sur le fait que
le Hamas reste fort, en dépit de tous ces coups qu’il a reçus
pendant vingt-deux jours.
« Nous avons pulvérisé la bande de Gaza avec
le feu, du ciel, de la mer et de la terre, mais le Hamas est
sorti du dessous des décombres, tel un phénix ; il a même dirigé
des négociations acharnées avec l’Egypte. Il cherche à réaliser
ses objectifs, non à baisser les bras », dit-il.
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