Poème
A quand la paix ?
Chérif Abdedaïm

Lundi 9 avril 2012
Dans le miroir de
l’histoire se reflète le temps
D’une lumière médusée, d’une
connaissance méprisée
Et, que de défauts en vertu,
Et combien d’images, vilement tordues,
Images démentielles de folie érigées
En armes consciemment dirigées.
Enveloppées par de bouillants caprices,
Lugubre logique et faux sacrifices,
Que le chagrin amasse et entasse
Dans des tombés aux feux de glace.
Légèreté mensongère
abusant des lois,
Aveugle univers, manquant de foi.
Art des démons et leur sort de feu et
fer,
Inspirant : crimes et malheurs
Provoquant : pleurs et douleurs,
Traînant victimes par entrechoques,
Un vil combat de glaives sans crocs.
Un «moi-maudit» qui,
Sans crainte, médit
Par des discours solennels, vilement
ourdis,
Discours frivoles, douces paroles de
complaisance,
Sotte ignorance d’un talent d’une blême
aisance
Son obscure furie est si grande et
noire,
Sa main cruelle, toujours, en quête de
gloire,
D’une ambition gonflée,
De maigre fortune, importune dans sa
manie,
D’une envie folle, dans son abîme, sans
génie,
D’une fausse pudeur, emportée sans ses
airs,
Ensevelies sournoisement dans les sales
guerres.
A quand la paix ?
Espèce abusée ?
Par d’impromptus chants, tant méprisés.
Par des mots, hypocritement enflammés
Et le sourire d’un égarement exhumé.
En robe de soie, dans
son étroitesse, il se pavane,
De tout son poids, l’ignoble traître,
danse et boucane.
Une gamme minée, pour spectateurs
ligotés,
Notes surgelées, puis réchauffées
Et lâchement récitées.
Triste sort de cette
pâle élégie
Qui, Sans foi, ni loi régit.
Couvant une piteuse démagogie.
Menée par d’affreux monstres, errants
Dans les déluges des terres vides.
Peuplant
Les terriers, et de crimes sanglants
étant nourris.
De dogmes guerriers, pleins de poison et
pièges perfides.
Et des vices voilés, d’un artifice, de
mal épris.
Leur passé vanté, leur présent abusé
Et un futur, dans un esprit sans raison.
Errance idéologique ou
fièvre liturgique ?
Vacillante éthique ou vadrouille
historique ?
Monochromie des apparences et discours
dichroïques,
Délires hérétiques ou hiatus mnésique ?
Ton pathétique, parfois même
prophétique.
Des récitals pamphlétaires, ultra
discrets,
Une drôle d’horreur au rabais,
Pour avoir l’heur de plaire,
Et pourtant toute sphère demeure
circulaire.
Indélébiles traces
Que la comédie de l’histoire n’efface.
Quelle créativité !
Quelle funeste symphonie, détestable
Quelle grotesque cérémonie., misérable
Perfidie, orgueil,
médisance et méchanceté,
Indifférence, insouciance, négligence et
légèreté,
Feront naufrage dans l’océan de Vérité.
Car l’ouvrage, vanté, d’un esprit
narcissique,
N’est qu’une page souillée, d’immondices
diaboliques.
Quand l’être, enfin épuisé, jugera-t-il
Ses actes rebelles et téméraires ?
Quand l’être, enfin, désabusé,
signera-t-il
Le pacte de la paix sur terre ?
Chérif
Abdedaïm
Le bouquet entaché
(Poésie) – Éditions Geb, Constantine,
2006
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