Opinion
Les évolutions au niveau régional
encouragent-elles l’occupation à isoler
Gaza ?
CPI
Photo: CPI
Lundi 17 mars 2014
Gaza/Razk Al Gharbaly - CPI
Les évolutions régionales autour de la
Palestine occupée peuvent, selon des
observateurs et des politiciens, pousser
l’entité sioniste à marginaliser Gaza.
Mais malgré les tentations, l’occupation
n’est pas capable de répondre à une
question importante qui est « Que
vais-je gagner en occupant Gaza ou en
menant une guerre en cette période ? »
Des observateurs
déclarent au CPI que « l’occupation
réfléchit dorénavant longuement sur
l’état médical de la résistance et la
haute coordination, elle sait maintenant
que le rapport de force a changé surtout
après les expériences de Furqan et
Hijarat sijil ».
Pendant les dernières
heures, l’occupation sioniste a
intensifié le rythme de ses attaques et
de ses menaces envers Gaza, après que la
résistance a envoyé hier mercredi, plus
de 130 roquettes. Le Premier ministre
sioniste, Benyamin Netanyahou a même
menacé vendredi que les ripostes de son
armée seraient plus sévères si la
résistance lançait une attaque dans les
heures qui suivent.
Yahya Al Abadssa, le
vice-président de la branche
parlementaire de Hamas, ne pense pas que
ces menaces et ces intensifications
peuvent aboutir à une guerre ouverte
contre la résistance à Gaza malgré les
conditions régionales favorables [à
l’occupation] de par sa forme générale.
Lors d’un communiqué,
il déclare au CPI : « L’occupation peut
tout faire à Gaza, mais aujourd’hui elle
se demande « quel est le but politique
d’une attaque contre Gaza et que
va-t-elle apporter? L’Amérique tente
d’organiser la région à travers les
coups d’Etat contre les révolutions et
l’occupation a des intérêts dans plus
d’une région, son entrée à Gaza pourrait
engendrer de lourdes pertes dans ce
domaine »
Un
affrontement possible
D’après Al Abadssa,
si l’occupation ressent un danger
stratégique alors la situation
dégénèrera vraiment. Il faut prendre les
déclarations de ses dirigeants au
sérieux. Parfois les menaces ne mènent
pas à la guerre mais le silence peut
être plus significatif, c’est-à-dire que
des attaques silencieuses et
surprenantes peuvent avoir lieu.
La résistance doit
être une résistance intelligente et
sage, et doit traiter les situations à
leur juste valeur selon Al Abadssa. Il
ajoute « il se peut qu’il ne soit pas
dans notre intérêt que la situation se
dégrade, et infliger à Gaza une charge
supérieure à ce qu’elle ne peut
supporter. Il y a ici un blocus, et les
conditions de vie des citoyens ne
sontpas faciles. »
Au milieu de cela,
il déclare « il faut que la résistance
coordonne ses prises de positions
politiques et qu’il y ait une décision
générale. Nous avons réellement senti
cela pendant l’intensification
présente : il est claire que la
résistance est intelligente dans actions
qu’elle mène, et quand elle a riposté,
la riposte a été autour de Gaza, elle a
agrandi la zone de riposte en fonction
de l’intensification de l’occupation.
Malgré tout, il n’est de l’intérêt
d’aucun camp que la situation se dégrade
vers une guerre totale. »
Un climat
favorable mais non suffisant
Selon les estimations
de l’analyste Mamoun Abu Amer concernant
la question sioniste, nous allons
surement être témoin dans un avenir
proche, d’une intensification de frappes
et des opérations de bombardements
ciblées sur certains postes et endroits
précis.
Mais il assure au
CPI, dans un communiqué, que
«l’occupant n’envisage pas une
intensification de la situation pour un
affrontement ouvert dans cette période.
Selon moi, la région ne va pas plonger
dans une guerre totale. L’escalade
pourra se prolonger sur une durée
indéterminée. Mais la région autour
d’Israël est instable au nord et non
rassurante au sud comme l’imaginent
certains. La situation est complexe. »
Concernant l’idée
que la résistance puisse commencer
l’intensification, que ce soit pour
lever le blocus ou autre chose, Abu Amer
a déclaré «cette affaire doit être mise
dans le contexte d’un plan et d’une
vision globale de façon coordonnée
médiatiquement et politiquement. Cette
condition est essentielle avant l’entrée
dans l’affrontement. Un affrontement
durant cette période serait très couteux
s’il n’est pas étudié. Et je ne pense
pas que la résistance se soit préparée
pour un tel événement. »
Une nouvelle
forme d’affrontement
De son côté,
l’écrivain et analyste politique Iyad Al
Qoura considère que la vague actuelle
d’intensification est une nouvelle forme
d’affrontement après que l’occupation se
soit singularisée ces derniers temps en
menant des attaques régulières et des
façons différentes contre les
palestiniens comme le meurtre des
agriculteurs et l’attaque de certains
résistants, l’emprisonnement, la traque
des chasseurs et des agriculteurs et la
fermeture des passages et d’autres
formes encore.
Dans un communiqué
exclusif au CPI, Al Qura pense « la
situation évoluera jusqu’au stade de
l’affrontement, mais il sera étudié.
Surtout que les frappes de la résistance
sont venues dans un contexte précis en
ciblant les colonies environnantes la
bande de Gaza uniquement.
Il pense qu’en
situation de riposte de l’occupation à
travers des opérations meurtrières dans
un périmètre plus important, le
périmètre des affrontements s’élargira.
Il considère qu’ « il est possible que
pendant l’affrontement, l’un des deux
camps perde le contrôle, ce qui
engendrera l’élargissement du cercle des
combats, et c’est ce que les deux camps
veulent éviter. »
Le calme
contre le calme
Khaled Abu Halel, le
secrétaire général d’Ahrar Falastine
pense que par question de principe, la
position de la résistance est clairement
de ne pas accepter que l’occupation
viole la trêve. Cela a été prouvé à
travers la riposte des brigades d’Al
Qods après le meurtre de trois de leurs
cadres récemment.
Il déclare au CPI
« cela ne peut pas être jugé comme étant
une rupture de l’accalmie, cela est un
droit de légitime défense, les menaces
de l’occupation ne sont pas acceptées,
et l’occupation tient au calme mais si
l’occupation n’y tient pas, nous ne
craignons pas l’affrontement si nous y
sommes contraints. »
Il pense qu’il est
«difficile de prévoir les choix de
l’entité sioniste, mais avec une lecture
claire nous remarquons que la prise de
position de certains partis régionaux
qui nous entourent empêcheraitIsraël de
commettre une stupidité à Gaza. De plus
la résistance a la capacité de riposter,
et d’infliger à l’occupation une leçon
qu’elle ne serait pas prête d’oublier.
Il y a des conditions et des équations
qui ont changé et l’occupation a bien
saisi cela ».
Une
résistance dans une meilleure situation
Abu Al Hilal déclare
que « la résistance est dans une
meilleure situation qu’auparavant, et quequelleque
soit la nouvelle bataille continuera de
là où elle s’est arrêté lors de la
dernière bataille. La résistance a
beaucoup appris des dernières guerres.
Les choix sont meilleurs et les moyens
de la résistance sont plus performants.
Même si la bataille Pierres d’argile a
été une victoire partielle, nous serons
prêts pour une plus grande victoire lors
d’un prochain combat »
Dans une de ses
déclarations lors de l’actuelle
intensification, Oury Ariel, ministre
israélien du logement de la construction
a déclaré que «la solution est
d’utiliser d’avantage de force contre la
bande de Gaza, ce qui ne vient pas par
la force vient avec plus de force »
selon ses dires.
Quant à Yayir Labid,
ministre des finances, il a déclaré que
«toutes les options sont possibles pour
traiter la dernière intensification,
dont l’occupation de Gaza »
En parallèle, Youchi
Yaaloun, le ministre de l’armée sioniste
a déclaré «les bombardements sionistes
de la veille sont les plus agressifs
depuis la fin de l’opération Amoud Sahab,
et les factions de Gaza le payeront
cher »
Les brigades d’Al
Qods, la branche armée du Jihad
islamique, ont lancé mercredi plus de
130 roquettes et obus de mortiers vers
des bases militaires et des colonies
sionistes proches de la bande de Gaza en
réponse aux multiples violations des
droits palestiniens en Cisjordanie et à
Gaza, et en réponse à l’attaque de trois
de leurs leaders avant-hier.
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