Centre Palestinien
d'Information
Comment exploiter l'action des solidaires internationaux contre
le blocus ?
Abdoul Al-Bari Attwan
Photo CPI 31
août 2008
Londres
Les deux bateaux qui avaient brisé le blocus
imposé sur la bande de Gaza sont retournés au port chypriote de
Larnaka. Ils sont retournés, après que leurs solidaires ont
réalisé un précédent. Ils ont pu mettre le gouvernement
israélien, ainsi que les gouvernements et les peuples arabes,
dans l’embarras. Le gouvernement israélien s’est vu obligé de
laisser passer les deux bateaux et leurs passagers jusqu’à la
plage de Gaza. Face à ce sujet, les Israéliens se sont divisés
en deux camps. Le premier exigeait prendre une position forte :
stopper les bateaux avant leur arrivée à la plage, arrêter leurs
passagers et les envoyer (immédiatement dans leurs pays). Le
deuxième camp voulait laisser passer les deux bateaux pour
éviter un tapage médiatique international, éviter un nouveau mal
de tête avant l’arrivée de madame Condaleezza Rice, la ministre
américaine des affaires étrangères, dans la ville occupée d’Al-Quds
(Jérusalem).
La réussite du deuxième camp révèle combien
les Israéliens sont susceptibles envers les médias
internationaux. Il faut étudier cette affaire de façon
approfondie, par les activistes arabes et étrangers, pour
pratiquer plus d’initiatives destinées à briser le blocus imposé
sur la bande de Gaza et sur la Cisjordanie. Il faut en profiter
pour mettre sous la lumière du jour les politiques coloniales et
discriminatoires israéliennes pratiquées contre les
Palestiniens, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur des
territoires palestiniens.
En effet, les Israéliens se rendent compte que
l’arrestation des activistes occidentaux représentant une
vingtaine de pays, dont des journalistes connus (Loren Both, la
belle sœur de Tony Blair, et Evane Ridley), suscitera un tôlé
international. Il y aura un vacarme, malgré les JO de Pékin, la
crise d’Ossétie du Sud et le congrès du parti démocratique
américain à Denver pour entériner la candidature d’Obama pour le
poste de président.
Il est évident que ces activistes essayeront
d’exploiter leur réussite en entamant d’autres actions. Un
porte-parole du groupe dit qu’ils organiseront des voyages
semblables entre Chypre et la bande de Gaza. Ils auront pour
objet de porter à Gaza des médicaments et de la nourriture. Ils
viendront également pour sauver quelques Palestiniens malades
suspendus à cause de la fermeture des points de passage, à
l’exemple de cette mère palestinienne porteuse d’un passeport
chypriote. Son garçon malade avait besoin d’un soin immédiat à
l’étranger.
Maintenant, c’est aux activistes arabes et aux
organisations de la société civile – qui reçoivent des millions
et des millions de dollars annuellement – de prendre des
initiatives et d’organiser des voyages semblables pour briser le
blocus. Les Arabes ne doivent pas faire des manifestations de
protestation que contre les autorités de l’occupation
israélienne. Il faut orienter ces protestations contre les
autorités égyptiennes qui continuent à fermer le point de
passage de Rafah, les poumons des habitants de la bande de Gaza.
Il est vrai que le blocus duquel souffrent les
habitants de la bande de Gaza est imposé par les Israéliens. Il
devient malheureusement arabe. En fait, les gouvernements arabes
commencent à accepter cette affaire comme une réalité du
terrain. Ils ne font rien pour y mettre fin, bien qu’ils
possèdent tous les moyens de pression. A titre d’exemple
seulement, ils peuvent directement contrôler le prix de
l’énergie dans le monde entier.
Le groupe des Frères Musulmans a organisé une
manifestation pacifique dans la capitale jordanienne Amman. Les
manifestants se sont orientés vers l’ambassade égyptienne pour
protester contre la fermeture du point de passage de Rafah.
C’est bien, mais guère suffisant. Les activités doivent
continuer et prendre d’autres formes. Le gouvernement égyptien
est dans l’embarras face à ses citoyens. Ces derniers trouvent
qu’il cède trop aux conditions israéliennes. Il continue à
fermer le point de passage jusqu’à la libération du soldat
Chalitt, comme le veulent les Israéliens.
Les habitants affamés de la bande de Gaza
doivent voir leurs frères venir à leur secours. Qu’ils ne les
laissent jamais tomber. Qu’ils travaillent pour briser l’injuste
blocus par tous les moyens.
Editorial du journal Al-Quds Arabi, écrit par Abdol Al-Bari
Attwan
Traduit et résumé par le CPI
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