Opinion du CPI
Crainte sioniste
d'une troisième Intifada en Cisjordanie
CPI
Photo: CPI
Mercredi 19 septembre
2012
Palestine – CPI
Les occupants
sionistes montrent un grand intérêt pour
ce qui se passe en Cisjordanie. Ils ont
peur que la colère s’étende jusqu’à
l’intérieur des territoires occupés en
1948.
Raymond Mergier,
envoyé spécial militaire, croit que les
manifestations de la rue palestinienne
en Cisjordanie sont plus importantes
qu’une simple colère populaire contre la
vie chère. Les gens ont brûlé des pneus.
Les commerces ont fermé leurs portes.
Des milliers de chauffeurs du transport
public ont entamé une grève. Les camions
ont fermé les carrefours. Les
manifestants visent deux ennemis : le
premier ministre Salam Fayyad et
l’accord économique avec "Israël",
l’accord de Paris.
Tel Aviv regarde ces
développements avec beaucoup
d’inquiétude. Elle a peur qu’elle-même
soit montrée du doigt. Elle a aussi peur
d’une troisième Intifada.
Monter les prix des
carburants et la TVA conduira à
l’augmentation de tous les prix, des
prix de produits de première nécessité
comme le pain et le lait. Les
explications de l’autorité non seulement
ne sont pas arrivées à calmer les
esprits, mais elles ont de plus mis de
l’huile sur le feu. Les gens appellent
de plus en plus à l’annulation de
l’accord de Paris qui rattache
l’économie de l’autorité à "Israël".
En outre, l’autorité
de Ramallah n’est pas dans la capacité
de payer le salaire de ses
fonctionnaires pour le mois d’août.
Cette incapacité ajoute encore de
l’huile sur le feu et augmente la colère
des manifestants qui exigent plusieurs
mesures : boycotter les produits
sionistes, encourager les produits
palestiniens, annuler l’accord de Paris,
augmenter les taxes sur les produits
importés, investir et cultiver dans les
terrains classés C se trouvant sous la
mainmise de la sécurité de l’occupation
sioniste.
Raymond Mergier
remarque qu’on essaie d’attiser le feu
des manifestations et d’y ajouter des
couleurs politiques. Par exemple, dans
plusieurs villes, des drapeaux jaunes du
mouvement du Fatah ont été déployés et
de grands responsables de ce mouvement
ont montré Fayyad du doigt, l’accusant
d’être le responsable direct de la
montée des prix.
La coordination
sécuritaire
Pendant ce temps,
l’autre mouvement, le concurrent, le
Hamas, ne reste pas les bras croisés. Il
rend Fayyad, l’autorité et la
coordination avec "Israël" responsables
de toutes ces protestations.
Cependant, les
Israéliens mènent de chaudes discussions
exprimant leurs craintes de la
transformation des protestations en une
révolte populaire conduisant à la
démission de Fayyad, conduisant ensuite
à une troisième Intifada contre
"Israël", puis à l’effondrement du Fatah
en Cisjordanie, et ensuite à l’attaque
des colonies, ensuite à des réactions
des habitants de ces colonies, dit Elie
Brednestein.
Puis l’autorité se
verra obligée de prendre des mesures
unilatérales, comme se retirer de
l’accord de Paris et aller à l’ONU pour
avoir un fauteuil d’Etat « observateur
non membre ».
Elie croit qu’il n’y
a qu’une solution : sauver l’économie
palestinienne en crise par des donations
financières importantes.
Le Shabak et l’Aman
Dans le même
contexte, des milieux militaires
sionistes ont peur que les protestations
palestiniennes mènent à des attaques
contre les colons de la Cisjordanie.
Les services de
renseignements sionistes du Shabak et
d’Aman viennent d’écrire un rapport à
Benyamin Netanyahu, le premier ministre
israélien, l’avertissant d’une
possibilité de l’effondrement de
l’autorité de Mahmoud Abbas, jetant le
ballon dans le camp d’"Israël", le
mettant devant ses responsabilités face
au monde entier en tant qu’Etat
d’occupation. Et le Hamas planifie de
mettre la main sur la Cisjordanie,
calmement.
Amira Has, la
journaliste israélien spécialisé dans
les affaires palestiniennes, croit de
son côté que les membres du Fatah
avaient mijoté les manifestations pour
isoler Fayyad, ce qui prouve qu’ils sont
loin de connaître la gravité de la crise
économique et du désespoir. Chaque
manifestation est une allumette qui
pourrait incendier beaucoup plus que les
pneus et les poubelles. Les Palestiniens
parlent, de Jénine à Al-Khalil, de
l’autorité palestinienne comme étant une
autorité étrangère, comme une deuxième
occupation !
Ces manifestations
restent une conséquence naturelle de la
position que l’autorité palestinienne se
donne, loin de son peuple. Ses leaders
croient qu’ils ont le droit de se
comporter comme des « grands » dans un
Etat souverain, mais sous l’auspice de
l’occupant. Elle est devenue un
sous-traitant de cet occupant pour les
arrestations et les interrogations,
surtout dans les rangs du Hamas et de
ses opposants, ajoute la journaliste.
Enfin, elle souligne
qu’en 2006, l’autorité et le Fatah ont
reçu un coup de massue, en perdant les
élections. Tout le monde croyait qu’ils
en avaient tiré les leçons et qu’ils
allaient changer leur conduite.
Cependant, ils ont collaboré avec
l’Occident afin de renverser le Hamas,
qui avait été légitimement, dans le
dessein de satisfaire les pays
donateurs.
Informations données par la 2ème chaîne
israélienne en 2012, traduites et
résumées par le département français du
Centre Palestinien d’Information (CPI)
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