Centre Palestinien
d'Information
Interview exclusive
Abou Marzouq nous donne les raisons du refus du Hamas de
participer au dialogue du Caire (1)
Photo CPI
13 novembre
2008
Gaza – CPI
Abou Marzouq a
appelé les responsables égyptiens à fournir tous les moyens
nécessaires à la réussite du dialogue national
palestino-palestinien.
Dr. Abou Marzouq
est le vice-président du bureau politique du mouvement du Hamas
et le président de la délégation représentant le mouvement au
dialogue du Caire, dialogue reporté pour le moment.
Après une
concertation interne avec d’autres factions palestiniennes dont
le Djihad Islamique, la Direction Générale et As-Saïqa, le
mouvement du Hamas a décidé de s’en retirer, du moins pour le
moment.
Le mouvement n’y
participera pas tant que les toutes les conditions ne sont
réunies, tant que la campagne d’arrestation menée contre les
résistants en Cisjordanie n’a pas pris fin.
Abou Marzouq a
parlé de ces sujets et d’autres dans l’interview exclusive
donnée à notre Centre Palestinien d’Information (CPI). En voici
la traduction de certains extraits publiée en deux parties.
* * * * *
CPI :
La nouvelle qui court actuellement parle
de votre refus de vous présenter au dialogue du Caire. Elle
parle également de la décision égyptienne de le remettre à plus
tard, ce dialogue. Quelles en sont les raisons ?
Abou Marzouq :
C’est après une longue concertation avec les autres factions
palestiniennes, dont le mouvement du Djihad Islamique, la
Direction Générale et As-Saïqa, que le mouvement du Hamas a
décidé de s’excuser de ne pas s’y présenter. Nous avons informé
les responsables égyptiens samedi 8 novembre.
Cette décision a été prise après avoir été
informé que les exigences du Hamas et des autres factions
palestiniennes n’avaient pas été prises en considération. On
demandait la préparation du terrain pour un dialogue sérieux. Il
faut en particulier stopper la campagne d’arrestation encore
menée contre les résistants en Cisjordanie. Le refus d’Abbas,
dans sa conférence de presse, de reconnaître l’existence de
détenus politiques en Cisjordanie représente un encouragement
implicite aux agissements des services de sécurité pratiqués
contre le peuple palestinien.
CPI :
En tant que président de la délégation du Hamas, voulez-vous
nous mettre au courant de ce qui se passe au Caire ?
Abou Marzouq :
Depuis un certain temps, le Caire a entamé des pourparlers avec
les factions palestiniennes pour réconcilier les partis
palestiniens. Le mouvement du Hamas a eu plusieurs rencontres
avec les Egyptiens dans le dessein de remédier à la division
politique palestinienne qui avait vu le jour le 14 juin, au
profit de l’intérêt national et en soutien à l’union nationale.
Le Caire a rencontré les factions
palestiniennes et a rédigé le brouillon du dialogue. Mais il y a
eu une grande erreur : la feuille a été diffusée par les médias.
Il y avait aussi eu la question de rencontres
préalables. Mais le Caire les a laissées tomber et n’a déclaré
que le brouillon du dialogue dans une réunion générale des
factions palestiniennes.
Puis il a été question de créer une ambiance
saine de laquelle partira le dialogue palestino-palestinien.
Mais la surprise a été de voir le nombre d’arrestations en
Cisjordanie augmenter, des centaines d’établissements être
fermés. Il faut donc négocier ces sujets avant de commencer tout
dialogue.
CPI :
Est-il vrai que votre dernière visite au Caire a été décidée
après une communication téléphonique mouvementée entre Khaled
Michaal, président du bureau politique du mouvement du Hamas, et
le ministre égyptien Amro Soliman ?
Abou Marzouq :
Avant notre visite du Caire, Khaled Michaal a mis le directeur
égyptien du service des renseignements au courant de tout, afin
de réussir le dialogue. Il est normal que les échanges soient un
peu francs pour arriver à quelque chose au service de notre
cause et de nos objectifs nationaux.
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