Centre
Palestinien
d'Information
La campagne « plomb durci » se révèle
vraiment inutile !
Shlomo Gazit
Photo CPI
Jeudi 12 mars 2009 "Israël" a mené une guerre
de trois semaines (contre la bande de Gaza), dans le cadre de la
campagne militaire « Plomb durci ». Cette campagne a donné à
"Israël" une victoire, si on considère que le but principal en
était la reprise de la force israélienne de persuasion. Cette
victoire a été réalisée grâce à la force de renseignements bien
précis mis à la disposition de l’armée israélienne, à l’usage
intensif de l’armée de l’air, au travail des forces terrestres
qui n’ont pas hésité à opérer dans un champ urbain et densément
peuplé.
De plus, le front intérieur a beaucoup
appris des leçons tirées de la deuxième guerre du Liban. Aussi
bien les hauts dirigeants que les autorités locales ont accompli
leurs devoirs de façon remarquable.
Tout cela est très beau. Toutefois, dès le
moment où le cessez-le-feu a été annoncé, la décadence a
commencé. Et chaque jour passé (et voilà six semaines de
passées), c’est un jour supplémentaire où l’on perd les
avantages de la victoire. C’est un nouveau jour qui nous
rapproche des jours difficiles d’avant le 27 décembre (2008).
Peut-être plus loin encore. Pendant la guerre, nous avions mis
beaucoup d’espoir, mais aujourd’hui, nous vivons la perte de
cette chance et l’échec de cette opération.
Où avons-nous alors commis l’erreur ?
Est-ce la faute de la campagne électorale.
Il est interdit aux Israéliens de partir vers une opération
militaire au moment où les éléments de l’alliance
gouvernementale se bagarrent entre eux pour le résultat des
urnes. Il est interdit de commencer un combat lorsque le premier
ministre, le ministre de la guerre et le ou la ministre des
affaires étrangères sont dans une compétition, l’un contre
l’autre.
Et concrètement, quand l’armée israélienne
était bien prête à la guerre, le gouvernement l’a poussé à la
bataille sans délimiter d’avance les objectifs de la guerre.
Il ne suffisait pas de montrer que les
forces de l’armée israélienne peuvent retourner dans la bande de
Gaza et y mettre la main sur quelques zones importantes.
Il fallait une réponse claire aux questions
suivantes :
Comment stopper la contrebande d’armes
venant du Sinaï via les tunnels Philadelphie ?
Comment obliger l’Egypte à changer sa
politique de laisser-aller devant ce qui se passe ?
Quels sont le buts de nos activités, au nord
de la bande de Gaza : montrer nos muscles, ou mettre la main sur
fiefs du Hamas ?
Comment profiter de cette campagne militaire
pour libérer Gilat Chalit ?
En regardant le sablier politique que nous
possédions, nous devions nous nous poser les bonnes questions :
comment profiter des jours de fêtes (fin d’année et nouvel an) ?
Comment devions-nous finir cette guerre avant que George Bush ne
quitte la maison blanche ?
Toutes ces questions n’ont pas été bien
discutées au moment propice. Ces questions n’ont pas été
transformées en des instructions données au président des états
généraux. Et puis, la grosse erreur est arrivée lorsque toutes
les opérations ont été arrêtées de notre côté. L’armée
israélienne s’est précipitée pour quitter la Bande, avant qu’un
nouvel accord soit signé !
Nous avons mis un terme au combat, dans des
conditions pire que celles de la deuxième guerre du Liban.
Là-bas au moins, la guerre ne s’était pas arrêtée avant que le
Conseil de Sécurité n’ait publié sa décision n° 1701, une
décision admise par le gouvernement de Beyrouth, par le
Hezbollah et par Damas.
Dans la bande de Gaza, nous espérons arriver
à un accord, mais nous n’avons aucun élément de pression.
Par conséquent, on peut perdre une guerre et
gâcher tous ses objectifs stratégiques, même si la campagne
militaire était parfaite.
Article paru dans le journal hébreu Maariv, le 5 mars
Traduit par le CPI
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