Centre Palestinien
d'Information
Trous dans « le dôme en acier » anti-Qassam
Yoyaf Zaks
Photo CPI
3 juin
2008
La résistance laisse tomber une forme, pour en
prendre une autre. Et lorsqu’une méthode de travail coûte cher
ou réussit moins, la violence prendra une autre forme. Les
organisations armées sont toujours à la recherche des moyens les
moins dangereux, qui exigent moins d’efforts et qui mènent vers
un maximum de réussite. Et tout cela n’est pas mesuré par le
nombre de victimes uniquement. C’est aussi par l’effet
médiatique, politique, moral et autres. Ces attaques comportent
deux aspects : positif et négatif.
Pour l’aspect positif : lorsqu’une attaque de
la résistance aura été dure et insupportable, "Israël"
retroussera ses manches et ira vite en besogne. Elle mobilisera
tout : efforts, finances, réputation, pour trouver une solution.
Ce qui était bien dans les attaques précédentes, c’est que, même
si elles avaient fortement attiré l’attention, "Israël" a pu
obtenir la reconnaissance que c’était trop. Elle a alors le
droit à une grande réaction, à des éléments multiples :
militaires, économiques, politiques et médiatiques, à l’image du
mur de séparation dont le but a été réalisé.
Et pour l’aspect négatif : la résistance
(palestinienne) n’a pas disparu. Elle a tout simplement pris une
autre forme. Elle nous impose un état permanent de trac. Les
attaques d’Al-Qassam et les obus de mortier, au Sud, ne se
différencient pas trop de toutes ces attaques que nous avions
connues tout au long des années passées. Et les effets de ces
attaques ne se sont pas assez accumulés, durant les huit
dernières années, pour que le gouvernement israélien puisse
amasser tous les efforts nécessaires pour liquider ce phénomène.
En fait, le tir d’obus de mortier et de
roquettes est une action purement militaire. Cela veut dire que
la réaction militaire serait possible et pourrait atténuer le
tir. Elle pourrait aller jusqu’à stopper le feu. Il est
compréhensible que le prix en soit élevé : économique, politique
et social. Il est également compréhensible que les décideurs
aient d’autres alternatives que l’action militaire.
Apparemment, le gouvernement israélien ne
croit pas encore que le moment soit venu pour amasser tous les
efforts pour une opération, une vraie. Toutefois, on ne s’attend
pas à ce que la réaction d’"Israël" soit différente, si Al-Qassam
menace des sites stratégiques tel l’aéroport de Ben Gourion.
Toutefois, l’accumulation de menaces au Sud attirera en fin de
compte une opération plus ferme.
Parmi les opérations adoptées par le ministre
(israélien) de la défense se trouve le projet du « dôme en
acier ». Il devra être opérationnel dans quelques années pour
intercepter les missiles Al-Qassam. Ce qui est contradictoire,
c’est que la réussite de ce projet annulera la menace !
Nous savons qu’"Israël" est une force mondiale
dans le domaine des missiles et anti-missiles. Et elle a raison
de croire que le ministre de la défense peut respecter ses
délais et ses budgets. Cependant, elle a aussi raison de croire
que le lendemain du jour où le projet aura pris fin, les menaces
d’Al-Qassam n’auront pas disparu. Nous y croyons pour trois
raisons :
Premièrement : Il y aura toujours des trous
par lesquels les habitants seront inquiétés.
Deuxièmement : L’utilisation du système, même
de façon réussie, constitue une source de gênes insupportables
aux habitants. Et les autres gênes, comme l’avertissement
sonore, ne disparaîtront pas pour autant.
Troisièmement : Autant le système réussira sa
protection, autant la menace trouvera d’autres alternatives, ou
un tel système n’existe pas.
En somme, la réussite du système ne fera donc
rien de vrai. Tout au contraire, le temps passe, l’argent qui
pourra investir dans des domaines plus utiles seront dépensés
pour rien : la solution sera plus loin encore.
Article traduit et résumé par le
CPI
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