Opinion
Message de Samer
el Issawi,
au 209ème jour de grève de la faim
Samedi 16 février
2013 Je me tourne
avec admiration vers les masses de notre
peuple palestinien héroïque, vers notre
direction palestinienne, vers toutes nos
forces, partis et institutions
nationales. Je salue leur soutien à
notre combat pour la défense de notre
droit à la liberté et à la dignité.
Je tire ma force de mon peuple, de tous
les peuples libres du monde, des amis et
des familles des prisonniers qui
continuent jour et nuit à chanter pour
la liberté et la fin de l'occupation.
Ma santé s'est spectaculairement
détériorée et je suis suspendu entre la
vie et la mort. Mon corps faible
s'effondre mais il est encore capable
d'être patient et de continuer la
confrontation. Mon message est que je
continuerai jusqu'à la fin, jusqu'à la
dernière goutte d'eau dans mon corps,
jusqu'au martyre. Pour moi, le martyre
est un honneur dans cette bataille. Mon
martyre est la bombe qu'il me reste dans
la confrontation avec les tyrans et les
geôliers, face à la politique raciste de
l'occupation qui humilie notre peuple et
exerce contre nous tous les moyens de
l'oppression et de la répression.
Je dis à mon peuple : je suis plus fort
que l'armée d'occupation et ses lois
racistes. Moi, Samer al-Issawi, fils de
Jérusalem, vous envoie ma
dernière volonté, qui est que si je
tombe en martyre, vous portiez mon âme
comme un cri pour tous les prisonniers,
hommes et femmes, un cri pour la
liberté, l'émancipation et la délivrance
du cauchemar des prisons et de leur
terrible obscurité.
Umm
Ra'fat tenant le portrait de son fils
Je
ne me bats pas que pour la liberté
individuelle. La bataille que moi et mes
compagnons héroïques Tariq, Ayman et
Ja’affar avons lancée est la bataille de
chacun, la bataille du peuple
palestinien contre l'occupation et ses
prisons. Notre objectif est d'être
libres et souverains dans notre Etat
libété et dans notre sainte
Jérusalem.
Les battements faibles et fatigués de
mon coeur tirent leur ténacité de vous,
le grand peuple. Mes yeux, qui ont
commencé à perdre la vue, tirent la
lumière de votre solidarité et de votre
soutien. Ma voix faible prend sa force
de votre voix, qui est plus forte que
celle des gardiens et plus haute que les
murs.
Je suis un de vos fils, parmi les
milliers de vos fils qui sont
prisonniers, languissant dans les
prisons mais toujours tenaces, attendant
que prennent fin leurs épreuves, leurs
douleurs et la souffrance de leurs
familles.
Les médecins m'ont dit que les
battements désordonnés de mon coeur, le
déficit en sucre et la baisse de tension
m'exposent à une attaque. Mon corps est
glacé et la douleur continue m'empêche
de dormir. Mais malgré la fatigue
extrême et les migraines chroniques, je
bouge sur ma chaise et j'essaie de
rassembler toutes mes ressources pour
continuer la route jusqu'au bout. Il n'y
a pas de retour en arrière, seulement ma
victoire, parce que j'ai le droit avec
moi et que ma détention est invalide et
illégale.
N'ayez pas peur que mon coeur s'arrête
de battre, n'ayez pas peur que mes mains
soient paralysées. Je suis toujours
vivant, maintenant et demain et après la
mort, parce que Jérusalem
coule dans mon sang, dans ma dévotion et
dans ma foi.
Palestine, 16/02/2013.
Source :
Occupied Palestine
Traduction : MR pour
ISM
Le dossier des prisonniers palestiniens
Les dernières mises à jour
|