Lettre ouverte
Lettre ouverte aux députés français sur
l'Ukraine
Mercredi 7 mai 2014
Mesdames, Messieurs
les Députés
À l’Assemblée Nationale
Mesdames, Messieurs
les Députés,
Une nouvelle fois
nous sollicitons votre attention à
propos de la situation explosive en
Ukraine suite au coup d’état sanglant
perpétré en février dernier et dont les
néonazis-fascistes furent le fer de
lance. Exploitant une émotion populaire
légitime, les émeutiers de la place
Maïdan à Kiev ont plongé le pays dans la
guerre civile ; les communistes, les
antifascistes, les russophones baptisés
« hommes verts » sont traqués, lynchés,
brûlés vifs comme à Odessa, et leur
capture est mise à prix. À Lvov, le 27
avril, les néo-nazis de Svoboda ont
publiquement rendu hommage à la division
SS « Galicie » en exigeant
l’interdiction de la commémoration de la
victoire sur le nazisme le 9 mai
prochain.
Les putschistes de
Kiev, hommes de main des forces
occidentales, poussent ouvertement à une
chasse à l’homme (notamment dans les
provinces de l’Ouest, dont nos médias ne
disent mot) et à une guerre civile qui,
comme dans l’Espagne d’avant-guerre,
pourrait à tout instant déboucher sur
une guerre continentale, voire mondiale.
En effet, la Russie, dont nos dirigeants
semblent oublier qu’elle détient, comme
le bloc occidental qui l’a précédée dans
cette voie, l’arme nucléaire, a
officiellement déclaré que
l’élargissement de l’U.E., DONC DE
L’O.T.A.N. au territoire ukrainien,
constituerait un « casus belli ». Voilà
où a conduit la politique belliciste
d’encerclement et d’isolement de
la Russie conduite
depuis vingt ans, en prolongement
ininterrompu de la guerre froide, par
les U.S.A., l’U.E. et l’O.T.A.N. !
Ceux qui clamaient que l’U.E. c’était la
« paix assurée » nous conduisent ainsi
au seuil d’une troisième guerre
mondiale. Il est urgent pour l’humanité
toute entière d’éteindre l’incendie
pendant qu’il en est temps et la
première des mesures à prendre est de
destituer et d’arrêter la junte fasciste
qui a pris le pouvoir à Kiev.
Il est temps également pour nos médias
et pour ceux qui les inspirent de cesser
de criminaliser les populations
russophones de l’Est ; ces populations
ne demandent officiellement rien d’autre
qu’une décentralisation et qu’une
fédéralisation du pays sanctionnée par
un référendum.
Dans notre projet
de « motion de censure » daté du 26 mars
nous avions posé la question-clé :
qui est responsable du bain de sang
du Maïdan le 19 février dernier ?
Nous avions immédiatement mis en
cause les partis néo-nazis et leurs
soutiens internationaux. Depuis, une
confirmation éclatante vient d’être
apportée avec la diffusion, le 25 avril
dernier, par Agoravox d’une enquête
qualifiée de dévastatrice
conduite par le réseau de chaînes
publiques régionales allemandes A.R.D.,
titrée : Les morts du Maïdan.
Notons des extraits
repris par Agoravox, il est significatif
que le paragraphe introductif de la
relation de l’enquête soit ainsi
rédigé :
« Le silence des médias sur cette
enquête est impressionnant, alors que
l’information est explosive. Une enquête
internationale devrait être diligentée
très rapidement pour éclaircir les
faits. Et l'élection du 25 mai devrait
être reportée dans l'attente des
conclusions.»
Sur les temps forts
de cette enquête il est écrit :
« Les conclusions sont accablantes :
les tirs des snipers venaient des étages
de l’hôtel Ukrainia, tenu par les
manifestants et les mêmes balles ont été
extraites des corps des civils et des
policiers ».
L’enquête ne démontre pas qui
étaient précisément les snipers commente
Agoravox mais elle indique qu’ « il
est peu probable que les snipers aient
pu entrer dans un hôtel tenu par les
manifestants, occuper une partie d’un
étage et tirer à de nombreuses reprises,
sans être inquiétés ni contrôlés. Ce qui
laisse penser qu’il s’agit de membres
des insurgés….. La présomption du
coup d’état se renforce donc. »
Dans la vidéo de
l’enquête on constate que le procureur,
membre du parti d’extrême droite
Svoboda, chargé de l’enquête officielle,
se dérobe aux questions du journaliste
allemand sur les snipers de l’hôtel
Ukrainia. Le journaliste reçoit
également des témoignages de
participants du Maïdan, de parents de
victimes et il fait le constat que
« la version des putschistes qui
alimente les positions américaines et
européennes s’effondre ».
La dernière partie
de l’enquête journalistique est une
condamnation sans appel : « Le
pouvoir en place à Kiev est dès lors
suspect de meurtres en masse, et
l’actuel premier ministre Yatseniouk,
soutenu par l’OTAN et le département
d’Etat américain, devrait être arrêté et
entendu par une commission
indépendante ».
Agoravox illustre
l’enquête de la télévision allemande par
trois montages photos représentant
Catherine Ashton (représentante de
l’U.E. pour les Affaires étrangères),
Barak Obama et Arseni Yatseniouk avec en
gros caractères : « recherché (e)
pour suspicion de complicité de meurtres
en masse ».
Aux antipodes de la prétendue
« révolution populaire » qu’exaltent nos
médias terriblement partiaux, nous
sommes donc en droit de suspecter
l’existence d’une provocation de même
ampleur que celle qui, en 1933, permit à
Hitler, en faisant incendier le
Reichstag, d’éliminer toute opposition
en Allemagne pour préparer la guerre à
l’extérieur ou que les forgeries d’Etat
qui permirent plus récemment de lancer
les deux Guerres du Golfe avec leur
cortège de « destructions massives ».
Nous nous adressons
donc à nouveau aux députés parce que
nous considérons comme anormal que
l’Assemblée Nationale n’ait pas eu
encore la possibilité, conformément à
son rôle défini par les articles 49 et
50 de
la Constitution,
de débattre de la terrible situation
qui, en Ukraine, risque à tout instant
d’entraîner la France dans la guerre. Si
vous partagez l’idée de ce débat
nécessaire, alors vous trouverez les
formes adéquates pour le susciter :
motion de censure, questions orales,
demande de commission d’enquête et
autres : là où il y a une volonté
politique, il y a toujours un chemin !
Le remaniement du
gouvernement français n’ayant rien
changé, bien au contraire, à son soutien
indéfectible à la junte fasciste de
Kiev, nous affirmons solennellement que
l’honneur et l’autorité de
la France
sont outragés, que la sécurité
fondamentale du peuple français peut à
tout moment être terriblement
compromise. Le ministre des Affaires
étrangères Laurent Fabius n’a cessé de
soutenir le gouvernement des émeutiers
de Kiev. Le 11 mars dernier il
s’exclamait : « quand on accuse
ce gouvernement d’être d’extrême droite,
c’est faux ». À l’abri de telles
déclarations, le procureur fasciste de
Svoboda peut dormir tranquille.
Le ministre des Affaires étrangères
français a pris une décision stupéfiante
en autorisant M. le Drian, ministre de la Défense, à plastronner dans un avion de chasse
français survolant les Etats de
la Baltique et les pays
de l’U.E. aux portes de l’Ukraine,
toutes armes braquées sur
la Russie. Faut-il
rappeler à MM. Fabius et Le Drian que le
parti fasciste Svoboda arborait jusqu’en
2008 l’emblème de la division SS Das
Reich ? C’est ce même emblème
qu’elle portait lorsqu’elle pendit, le 9
juin 1944, 99 tullistes et qu’elle
massacra le lendemain les habitants
d’Oradour-sur-Glane. Le 9 juin 1944 à
Tulle l’officier SS Kowatsch, adjoint du
sinistre Lammerding, se glorifiait
d’avoir pendu 100 000 Ukrainiens à
Kharkov et à Kiev. Faut-il leur rappeler
les liens des dirigeants de Svoboda avec
les dirigeants du Front National ?
Ont-ils pensé à la joie que ces vols
français ont dû procurer à tous ces
laudateurs des nazis au pouvoir à Kiev
et à leurs congénères des Pays baltes,
qui discriminent les russophones,
interdisent les partis communistes et
cautionnent des défilés d’anciens Waffen-SS
baltes supplétifs de
la Wehrmacht ? On pense
aussi aux 200 hitlériens qui se sont
tranquillement réunis en avril dans la
commune alsacienne d’Oltingue pour
célébrer le 125ème
anniversaire de la naissance d’Hitler,
alors que tous les Alsaciens gardent en
mémoire les horreurs commises par le
Troisième Reich au camp voisin du
Struthof.
Le soutien du
gouvernement français aux criminels
dirigeants nazis-fascistes de l’Ukraine
constitue une insulte à toutes les
victimes de la seconde guerre mondiale.
Durant les années
terribles mais glorieuses de
l’Occupation, de l’insurrection et de la Libération de la France jusqu’à la victoire
totale, les résistants furent l’honneur
de la France. Ils se
souviennent, en ce 70ème
anniversaire de la libération de notre
pays que la puissante Armée Rouge écrasa
à Stalingrad, à Koursk et en Ukraine
l’armée hitlérienne,
la SS
et ses divisions Das Reich, Galicie
constituée essentiellement d’Ukrainiens
de Bandera alliés aux nazis, ainsi que
la misérable L.V.F. de Pétain. Ils se
souviennent de ces combats victorieux où
prit part le glorieux régiment
Normandie-Niemen symbole de la
résistance commune des peuples
soviétiques et français contre le
nazisme.
Gloire éternelle à la Grande Guerre
Patriotique victorieuse que le général
de Gaulle salua en termes élogieux en
juin 1966 à Moscou en reconnaissant « la
part capitale que l’Union Soviétique
prit à la victoire décisive ».
Mesdames et
Messieurs les parlementaires, tout
montre que nous sommes à un tournant de
l’histoire. Cette lettre, quelle que
soit la suite que chacun de vous
décidera de lui réserver, prend date
devant notre peuple. Que chacun assume
ses responsabilités devant la paix et
devant l’histoire. Pour notre part,
comme nous l’avons fait pendant la
seconde Guerre mondiale, nous assumons à
nouveau les nôtres.
Le 5
mai 2014
Pierre Pranchère,
résistant F.T.P.F. à l’âge de 15 ans,
membre au Parti communiste clandestin,
le parti des fusillés. Député de Tulle,
(1956-58 et 1973-1978) ville résistante
et martyre, député honoraire au
Parlement Européen, vice-président du
P.R.C.F. et président de la commission
des relations internationales du
P.R.C.F.
Léon Landini,
président du P.R.C.F., anc. officier des
F.T.P.-M.O.I., Grand Mutilé de Guerre,
Médaille de la Résistance, Officier de
la Légion
d’honneur, décoré par l’U.R.S.S. ;
Jean-Pierre
Hemmen, vice-président du P.R.C.F.,
fils de Fusillé de la Résistance, réprimé pour
avoir refusé de porter l’uniforme sous
les ordres d’un ex-général de la Wehrmacht exerçant un
commandement au sein de l’O.T.A.N. ;
Georges Gastaud,
fils de Résistant gaulliste, secrétaire
national du Pôle de Renaissance
Communiste en France.
Antoine Manessis,
fils de Résistant communiste grec,
secrétaire aux relations internationales
du P.R.C.F.
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