STATO & POTENZA - Entretien
La
‘Grande-Europe’ contre l'occupant US
Luc Michel
Vendredi 10 janvier 2014
Entretien de Luc MICHEL, président du
PCN,
avec ‘STATO & POTENZA’
(« journal d’information socialiste »,
Italie)
sur le PCN, son Organisation
transnationale, son idéologie le «
Communautarisme européen », sa praxis et
ses 30 ans de combat pour la
Grande-Europe de Vladivostok à Reykjavik
…
PCN-SPO / PCN-TV / STATO & POTENZA /
2014 01 07 /
Interview italienne « La
“Grande-Europa” contro l’occupante USA »
sur ‘STATO & POTENZA’ :
http://www.statopotenza.eu/9861/la-grande-europa-contro-loccupante-usa
Video de l’interview originale
(Français) de PCN-TV sur :
https://vimeo.com/83462952
# STATO & POTENZA :
Quelles sont les principales positions
économiques, sociales, politiques et
géopolitiques de votre organisation, le
PCN, le Parti Communautaire
National-européen ?
Luc MICHEL : Nous partons d'abord d'une
vision socio-économique, qu'on appelle
le « Communautarisme européen », conçu
au début des Années ‘60 (rien à voir du
tout avec les « communautaristes »
américains comme Amitai Etzioni, apparus
en 1991) et que nous concevons comme
« le Socialisme du XXIeme siècle ». Le
Communautarisme européen c’est une
doctrine, avec une vision globale du
monde – ‘Weltanschauung’ disent les
philosophes allemands -, idéologique,
géopolitique, éthique, philosophique …
De quoi s'agit-il ? Il s'agit d'une
société solidaire, d'une société où
existe la justice sociale, d'une société
où c'est l'Etat qui commande au monde
économique. Mais c'est également un
Socialisme correctif. C'est-à-dire que
nous avons tiré dès la fin des années
‘60 les conséquences de l'échec
économique du Marxisme-Léninisme qui
s'annonçait déjà alors. Et nous sommes
donc pour une économie où existe un
marché strictement contrôlé par l'Etat
pour la petite production. C'est-à-dire
les magasins, la production agricole,
etc. Par contre, ce qui compte pour
nous, c'est le rôle dans l'économie
d'une entreprise au niveau stratégique,
au niveau militaire, au niveau des
intérêt pour l'Etat.
Qu'est-ce que cela veut dire ?
Qu'il ne nous dérange pas qu'un
fabriquant de bicyclette puisse être une
gigantesque firme, mais par contre tout
le secteur militaro-industriel, tout le
secteur de la production d'énergie,
doivent être contrôlé par l'Etat.
Cela est une forme de Socialisme. C'est
le contenu.
Le contenu doit exister dans un
contenant. C'est la dimension.
Nous avons constaté que toutes les
expériences socialistes qui avaient
essayé de se développer dans un petit
pays avaient échoué. Il existe une
dimension minimale pour réussir un
socialisme scientifique. C'est un Etat
de grande dimension. Comme l'a été
l'Union Soviétique. Comme l'a été, mais
beaucoup moins, l'ancienne Yougoslavie.
Ou comme l'a été à un moment donné la
Chine.
Cet Etat pour nous est assez simple à
définir. C'est ce que nous appelons la
‘Grande-Europe’, c'est-à-dire
l'unification continentale de
Vladivostok, en Russie d'Extrême-Orient,
jusqu'à Reykjavík en Islande.
Et du Québec jusqu'au Sahara.
Cette vision, en partie, mais je pense
que c'est une de vos questions
suivantes, rejoint les thèses sur l'Eurasisme,
un thème que nous avons resorti, lui,
dès 1984.
Nous avons développé cette vision de la
Grande-Europe à partir du début des
années ‘60. Avec le fondateur de notre
Organisation transnationale, Jean
THIRIART. Et nous l'avons redéveloppée
et adaptée à partir des années ‘80 et
notamment en tenant compte de l'échec de
l'expérience soviétique.
# STATO & POTENZA :
Et comment se situe politiquement le PCN
en tant que parti dans tout cela ?
Luc MICHEL : Nous sommes évidemment un
parti d'opposition radicale au Système.
Nous sommes opposés aux partis
traditionnels. Et nous sommes opposés
bien entendu à l'occupation impérialiste
de l'Europe par les Etats-Unis et
l'OTAN.
Nous nous définissons en fait comme un
parti d'opposition extra-parlementaire.
Entre 1995 et 1999, nous avons été
représenté dans plusieurs institutions
parlementaires belges, notamment le
‘Parlement wallon’, le ‘Parlement de la
Communauté française de Belgique’, et
dans l'équivalent d'un conseil régional
français qui est le ‘Conseil provincial
du Hainaut’.
Nous en avons retiré une expérience
totalement négative. Ce milieu est
corrompu et corrupteur, inefficace et
impuissant. Et nous ne pensons plus du
tout que le parlementarisme bourgeois
soit une solution et qu'il soit possible
d'y trouver une solution. Nous sommes
donc un mouvement extra-parlementaire.
# STATO & POTENZA :
En particulier, vous défendez une
idéologie européiste, celle de la
Grande-Europe.
Que pensez-vous donc de l'Union
Européenne ?
Luc MICHEL : Nous dirions que notre
vision de l'Union Européenne a changé.
Lorsque Jean THIRIART a défini dans les
années ’60 ses thèses sur la
Grande-Europe, qui évoquait déjà dès
1962-64 une Grande-Europe jusqu'à
Vladivostok – THIRIART comme moi-même
avons toujours dit que « la Russie c'est
aussi l'Europe » – notre conception
était que l'Union Européenne était une
étape. Une étape justement qui irait
d’un processus fédéral ou confédéral
vers l'évènement d'une Grande-Europe.
Malheureusement, au fils des années,
nous avons constaté que l'Union
Européenne trahissait l'idée européenne.
Cela a commencé à partir du Traité de
Maastricht. Ce fut ensuite l'Acte
unique, la tentative de Constitution
européenne. C'est-à-dire, que petit à
petit, l'Union Européenne, d'un grand
projet libérateur et unificateur de
notre continent, est devenu simplement
le bras politique de l'OTAN.
Par ailleurs, le projet de l'Union
Européenne est exclusivement un projet
qui suit l'agenda de l'OTAN. C'est un
projet anti-russe. Il suffit de voir ce
qui se passe actuellement en Ukraine
pour en avoir un exemple actuel.
Lorsque vous regardez les deux grandes
opérations de politique étrangère de
l'UE, ce que l'on appelle la PESC (la
Politique européenne de Sécurité
collective), et d'autre part le
« Partenariat oriental » (Eastern
Partnership) dont le but est de détacher
la Géorgie, l'Arménie, le Bélarus,
l'Ukraine, la Moldavie de la sphère
d'influence russe - ce que les russes
appellent « l'étranger proche » - on
constate que l'OTAN domine totalement
l'UE.
Cependant, et c'est là-dessus que nous
divergeons totalement avec les
anti-européens, ceux qu'on appelle les
« eurosceptiques », nous pensons ‘qu'il
ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du
bain’.
Il y a d'une part dans l'UE les
politiciens. Pour parler plus
clairement, les représentants du « parti
américain » ; que ce soit la
social-démocratie, la
démocratie-chrétienne, les vert-kakis ou
les libéraux, ce sont tous les gens qui
représentent la domination
nord-américaine.
Mais à côté de ça, il y a un outil de
puissance, c'est notamment
l’administration de la Commission
Européenne, c'est l'appareil unificateur
qui tourne autour des institutions
européennes, c'est le début d'une classe
technocratique européenne (terme non
péjoratif pour nous). Ce sont des gens
qui ne s'occupent pas de politique. Ce
sont des cadres ou des fonctionnaires.
On peut parler à leur sujet de
technocratie mais il faut des
technocrates pour faire un Etat. Comme
les ‘Siloviki’ en Russie. Ce que eux
construisent, c'est un outil de
puissance. Cet outil, il peut exister
comme maintenant en tant qu’outil au
service de l'OTAN et des USA. Mais il
peut exister aussi demain au service de
la Grande-Europe.
Vous devez savoir que dans l'histoire du
colonialisme, qu'ils soit français,
britannique, italien, etc. , ce sont
souvent les colonisateurs qui ont créé
les conditions d'unification des
colonies. C'est ce qui se passe pour
nous en Europe de l'Ouest et centrale.
Nous suivons et attendons deux grands
phénomènes. C'est-à-dire d'une part le
développement de cette classe européenne
qui est fréquemment humiliée par les
nord-américains. Lorsque vous parlez à
beaucoup de diplomates, à des grands
fonctionnaires qui ne sont pas des gens
de la politique politicienne, il y a une
humiliation par rapport à ce qu'ils sont
et ce qu'ils font dans l'Europe. Prenez
également l'exemple des militaires qui
ne sont dans l’OTAN que l'infanterie
coloniale du Pentagone.
A côté de cela, il y a un second
phénomène. C'est la monté de
l'anti-américanisme au sein des masses
européennes.
Nous disons que la condition d'une
révolution en Europe est double : c'est
la jonction entre d'une part la classe
technocratique transnationale européenne
et les masses anti-américaines. Et,
puisque nous sommes aussi des
Léninistes, les héritiers de « Que
faire ? », d'un parti révolutionnaire de
Cadres – ce que nous appelons un « Parti
historique révolutionnaire » -. Et c'est
à cela que notre Organisation travaille…
# STATO & POTENZA :
Venons-en à la question qui déchire
l'Union Européenne :
que pensez-vous de l'Euro et de la crise
financière ?
Luc MICHEL : Je pense qu'il y a
actuellement une très grande confusion
entre les causes et les conséquences de
cette crise.
La cause de l'actuelle crise financière
c'est quoi ?
C'est la mondialisation ultra-libérale.
C'est l'économie mondialisée sous
domination nord-américaine. Et c'est
l'appétit économique, l'appétit
consumériste des banksters (un vocable
qui n’est pas une invention du fasciste
belge Degrelle en 1934 mais de la
propagande du KPD dans l’Allemagne des
Années ’20). Le terme n'est pas trop
fort puisqu'il s'agit de cela
exactement !
La crise de l'Euro est une des
conséquences de cela. Ce n’est pas comme
beaucoup d'Eurosceptiques le prétendent
la cause. Il y a eu en décembre à
Athènes une réunion de partis
eurosceptiques, dont certains ont des
animateurs honorables, mais qui se
trompent lorsqu'ils croient que l'Euro
est la cause et qu'il faut sortir de
l'Euro.
Nous sommes au cœur d'une crise
économique et financière. Derrière cela,
il y a une guerre économique.
Il y a tout d'abord la guerre économique
Europe-USA qui existe depuis la fin des
années ‘70. J'ai beaucoup écrit moi-même
dès 1984-1985 sur cette guerre
économique. C'est ce que j'appelle la
« contradiction interne de l'Union
Européenne ». On a d'une part une
domination, une alliance complète
militaire et politique avec les USA,
c'est l'Atlantisme. Mais parallèlement à
cela, le principal ennemi économique des
USA, c'est précieusement l'Union
Européenne.
A cela s'ajoute la guerre des monnaies.
Cette guerre fut longtemps une partie à
deux. L'Euro contre le Dollar US. Il y a
une spéculation grâce à la crise. Le
semblant de prospérité américaine, les
réponses d'Obama à la crise, reposent
beaucoup sur la manipulation du Dollar
et la destruction de l'Euro. Il faut
voir les campagne d'un Georges Soros, le
financier international qui est le
conseiller économique d'Obama, contre
l'Euro.
A cela s'ajoute maintenant une autre
guerre. C'est la guerre que fait la
Chine au niveau financier. La guerre du
Yuan contre à la fois l'Euro et le
Dollar.
Vouloir dans ces conditions revenir en
UE à l'ancien système, c'est-à-dire de
toute une série de monnaies de petits
états, c'est se tromper de dimension.
J'insiste, et Jean THIRIART avant moi,
sur la question de la ‘dimension
européenne’. Il y a des gens en France
qui se trompent de dimension. Montebourg
par exemple au sein de la
social-démocratie qui joue un théâtre
sur la France. Rappelons qu'il est un
des « Young Leaders » recrutés et formés
par la ‘French-American Foundation’, une
des multiples officines du « parti
américain ». Il y a aussi des
petits-nationalistes, la plupart à
droite, qui également voudraient revenir
à une Grande France, une Grande Italie,
une Grande Espagne, etc.
Tout ça n'est pas crédible. Nous sommes
à l'heure des grands ensembles. Nous
sommes face à une Chine de près de 1,5
milliards d’hommes. La force des
Etats-Unis c'est aussi d'être un grand
marché unitaire. Et nous devons l'être
aussi.
# STATO & POTENZA :
Quelle est donc selon-vous la solution à
la crise ?
Cette solution existe-t-elle ?
Luc MICHEL : La solution à la crise,
elle existe. Mais elle n'existe pas au
sein du système capitaliste.
La solution à la crise quelle est-elle ?
C'est une théorie qui existe depuis
longtemps. Elle a été définie par
Friedrich List qui est un économiste
allemand au XIXeme siècle. C'est l'homme
qui a créé, pensé le « Zollverein »,
l'Union douanière allemande, qui a
permis l'unification allemande ensuite
par Bismarck.
Quelle est cette théorie ?
C'est celle du « Nationalisme
économique ». Et aujourd'hui celui-ci se
doit d'être européen. Il doit s'inscrire
dans une volonté. D'une part, la fusion
des économies des deux Europe : celle de
l'Union Européenne et celle du Bloc
russe de l'Union douanière (le futur
‘Espace Economique Eurasiatique’). Nous
sommes complémentaires. Nos intérêts
sont les mêmes. Nous sommes la même
culture, la même civilisation.
A ce bloc doit être rattachée également
la Turquie et l'ensemble de l'Espace
méditerranéen.
La solution elle est simple. Les
trois Rome - la première Rome. Celle de
l'Italie. La seconde Rome. Byzance,
aujourd'hui Istanbul. La troisième Rome
qui est Moscou - doivent s'unir pour
former la quatrième Rome, la
Grande-Europe unitaire et
communautaire !
Cela suppose évidemment les liens
totalement coupés et une situation
conflictuelle, que nous assumons
parfaitement, avec l'impérialisme
américain.
# STATO & POTENZA :
Vous avez commencé l’action du PCN en
Belgique, il y a trente ans. La Centrale
du PCN est installée à Bruxelles.
Dans quelle situation est la Belgique ?
Luc MICHEL : Une précision tout d’abord.
Le PCN est une Organisation
transnationale unitaire. Nous sommes né
un peu par hasard en Belgique. Tout
simplement comme déjà dans les années
‘60 Jean THIRIART était belge de
passeport. Je précise ceci puisque comme
moi il se considérait comme un ‘Français
de Belgique’. Nous avons développé le
Parti à partir évidemment de cet espace
régional là. Mais nous n'avons pas
d'attachement particulier à la Belgique.
Ni à aucun état européen actuel. Nous
sommes transnational. Notre Centrale est
à Bruxelles. Mais nous avons des
Secrétariats à Paris, en Moldavie, en
Russie. Notre Secrétaire-Générale,
Fabrice BEAUR, est installé en Russie
depuis plusieurs années. Nous sommes
présent dans la Caucase près de Sotchi
et à Moscou. Nous sommes tout à fait
détachés de toute sentimentalité
petite-nationale.
La question de la Belgique se pose tout
de même puisque nous avons démarré
là-bas, que nous nous battons aussi
là-bas. Certaines de nos structures sont
de Droit belge. Et nous menons une
guerre contre « l'état belge » depuis
maintenant plus de 25 ans. Que celui-ci
nous a imposée.
De quoi s'agit-il ? Simplement, pour des
intérêts qui sont liés à la particratie
belge, ou des intérêts liés à ceux de
l'OTAN, « l'état belge » nous fait subir
une répression rampante. Je vis moi-même
depuis deux décennies dans des procès à
répétition, des attaques politiques,
administratives, judiciaires, fiscales,
policières, qui sont menées contre les
structures du PCN et moi-même.
Nous n'avons donc pas de sympathie pour
l’Etat belgicain. Nous ne sommes pas du
tout des gens qui ‘lorsqu'on les frappe
sur la joue droite tendent la joue
gauche’. Nous répondons par un coup de
poing dans la gueule.
Nous sommes donc des adversaires résolus
de « l'état belge ».
Nous soutenons actuellement toutes les
tentatives d'où qu'elles viennent visant
à la dissolution de « l'état belge ».
Cela veut dire les forces républicaines,
à droite en Flandre, à gauche en
Wallonie. Il y a en effet un ‘mouvement
rattachiste’ francophone qui voudrait
que Bruxelles et la Wallonie face retour
à la République française, dont nous
avons été citoyens sous la Première
République jacobine et le premier Empire
français. C'est notamment un mouvement
électoraliste qui se nomme le
‘Rassemblement Wallonie-France’. On
appelle cela le ‘rattachisme’. Nous
soutenons cela aussi.
# STATO & POTENZA :
Vous partagez donc les analyses de ceux
qui décrivent la Belgique comme un
« non-état » ?
Luc MICHEL : La Belgique, c'est un état
failli, un non-état.
C'est un état artificiel qui a été crée
en 1830. Certains ont parlé de « monstre
géopolitique ». Il a été créé pour
empêcher la puissance impériale
française de renaître. Il s'agissait
pour les britanniques de contrôler la
ville d'Anvers. Ensuite, on a installé
une monarchie parasitaire. C'est la
dynastie des Saxe-Cobourg. Des cousins
des Windsor britanniques. Ce sont des
gens qui ont mis le pays en coupe
réglée, qui ont lancé sous le roi
Léopold II la Belgique dans une immonde
aventure coloniale au Congo. Vous devez
savoir que les camps de concentration
non pas été inventé par les britanniques
lors de la guerre contre les Boers, ils
n'ont pas été inventé par Adolf Hitler
qui n'a fait que généraliser le
principe, ils ont été inventé par les
hommes de mains du roi Léopold II au
Congo. Cette dynastie est encore en
place. Le dernier, c'est le roi Philippe
qui vient d'accéder au trône. C'est une
classe de parasites. Autour d'eux,
existe une classe politicienne,
médiatique et du show-business
également. Compter les nobliaux, les
particules de l'ancien régime sur les
ondes de la RTBF (radio et TV
francophone d'état) et vous verrez ce
qu'est le système belge.
Parlons franchement !
La Belgique est très importante
actuellement car c'est le verrou
géopolitique de l'Union Européenne.
Elle a longtemps servit de modèle et la
classe politicienne belge, en
particulier la démocratie-chrétienne
belge, fournit maintenant depuis 50 ans
les pseudo-dirigeants de l'Union
Européenne. Beaucoup d'ailleurs avant de
diriger l'Union Européenne commencent
par être Secrétaire-Général de l'OTAN.
Cette classe politique est évidemment
soutenue par les Etats-Unis, l'OTAN,
l'Union Européenne qui ne veulent pas
voir Bruxelles et la Wallonie, où se
trouvent justement le siège de toutes
ces structures, se dissoudre. Ce qui se
passe en Belgique, c'est quelque chose
de capital.
Il faut savoir simplement une chose, et
nous sommes parfois mal compris où
certains veulent volontairement mal nous
comprendre sur ce sujet, la seule force
politique actuellement en Belgique qui a
la capacité de faire éclater « l'état
belge », c'est le Nationalisme flamand.
C'est pour cela qu'au PCN nous avons
d'excellents rapports politiques avec
les formations nationalistes flamandes.
Même si idéologiquement, nous sommes
très loin les uns des autres.
Eux ont la puissance politique et
électorale. Lorsque la Belgique éclatera
(cela peut arriver rapidement ou
lentement, la Belgique c'est un cadavre
en décomposition dans lequel on a
maintenu une apparence de vie) , lorsque
cela arrivera, il y aura nous l'espérons
un effet de domino en Europe.
# STATO & POTENZA :
La France occupe une grande place dans
vos réflexions.
Vous avez beaucoup écrit déjà il y a 20
ans sur l'Axe Paris-Moscou. Mais vous
dénoncez aujourd'hui l'Axe
Washington-Tel-Aviv-Paris.
Dans quelle situation se trouve la
France aujourd'hui ?
Luc MICHEL : Il faut tout d'abord
comprendre une chose. En géopolitique,
il n'y a pas de situation acquise. La
géopolitique c'est un rapport de force à
un moment historique donné.
Je voudrais tout d'abord vous faire une
remarque afin qu'il n'y ait pas de
confusion. Je suis né dans la culture
française qui est une très grande
culture européenne. Mais cela ne fait
pas de moi un partisan de la France. Je
rappelle que je n'ai pas d'attachement à
un état particulier en Europe. Je dirais
comme un grand écrivain de Liège en
Belgique, Alexis Curvers, que « je suis
un citoyen de l'Empire romain ». Le
reste, ma patrie actuelle, c'est un
projet historique et politique. C’est la
Grande-Europe précisément. Et ma Patrie,
c'est aussi mon idéologie : le
Communautarisme Européen.
La France, c'est un grand pays et elle a
un grand rôle géopolitique en Europe.
Pour des particularités qui sont liées
justement à sa culture. Ce que l'on
appelle justement l' « exception
culturelle française ».
Le fait que face à l'anti-civilisation
yankee, au « Mc World » de McDo, à la
malbouffe, au cinéma d'Hollywood, c'est
la France qui a le mieux résisté.
Seconde chose à prendre en compte, c'est
ce qui fait partie de son héritage
politique, c'était le pays du général de
Gaulle. Il a été le seul dirigeant
européen qui a pris ses distance avec
les américains, qui a parlé de la
« Grande Europe jusqu’à l’Oural ». Avec
la Russie. Lui disait « jusqu'à
l'Oural » parce que la Sibérie n'était
pas dans les méthodes de pensée de sa
génération. Lui a tendu la main à Tito,
à Ceaucescu, aux Soviétiques bien
entendu. De Gaulle a fait sortir la
France de l'OTAN. Lorsque l'Union
Soviétique a malheureusement implosé –
nous avions annoncé cette implosion dès
le début des années ‘80 avec Jean
THIRIART – nous avons pensé à un concept
de rechange.
Je suis ce qu'on appelle un idéologue.
Pour moi, cela n'a pas le sens péjoratif
que cela peut avoir dans le langage des
sciences politiques occidentales. Je
suis quelqu'un qui fournit des modes de
pensées, qui diffuse des thèses
politiques, qui crée de l'idéologie et
qui fournit des scénarios pour l'avenir.
Avant d'être un militant politique,
avant d'être un organisateur, je suis
quelqu'un qui pense.
La question qui s'est posée lorsque
l'Union Soviétique a implosé, c'était de
trouver une solution de rechange.
Jusqu'à ce moment-là, nous avions parlé
avec Jean THIRIART de « l'Empire
Euro-Soviétique ». C'est-à-dire que nous
prônions une unification entre l'Union
Européenne et l'Union Soviétique avec
comme unificateur l'URSS. L'URSS
implosant, la Russie étant humiliée,
c'est la décennie tragique d'Eltsine,
c'est la décennie des oligarques, c'est
le recul de la Russie, c'est la Russie
qui laisse détruire la Yougoslavie, qui
laisse bombarder Belgrade.
Nous avons donc cherché un concept de
rechange, une alternative. Ce concept,
c'était l'Axe Paris-Moscou. Nous en
avons été les premiers à en parler dès
1992. Et la première apparition du
concept d'Axe Paris-Moscou, c'est dans
un livre qui était consacré au PCN et
qui fut publié en 1993.
D'autres ensuite ont suivi. Notamment,
François de Grossouvre, fils d'un ancien
conseiller de Mitterrand. L'idée s'est
donc popularisée. Quelle était cette
idée ? C'était que les deux pôles de
résistance à l'américanisation du monde,
la France d'un côté avec l'héritage du
Général de Gaulle, de l’autre la Russie
avec son héritage soviétique évident,
s'unissent.
Ce concept a malheureusement cessé
d'être opérationnel, et est devenu
complètement obsolète avec l'arrivée au
pouvoir de Nicolas Sarkozy. De Sarkozy,
j'ai dis que c'était un ‘neocon à
passeport français’. Qu'est-ce que cela
veut dire ? Les neocons, ce sont les
gens, les idéologues du régime de Bush
Junior. Qu'a fait Nicolas Sarkozy ? Il a
importé le néoconservatisme en France.
Il a réintégré la France dans l'OTAN. Un
ambassadeur américain à Paris a dit que
Sarkozy était le plus « pro-américain
des présidents français ». C'est vrai !
La France s'est abaissée, s'est
revassalisée. Lorsque François Hollande
est arrivé au pouvoir, c'est une autre
classe de domestiques des
nord-américains, la social-démocratie
pro-américaine, ce que l'on appelle la
« gauche américaine » en France, qui a
accédé aux commandes. Le mouvement
qu'avait fait Nicolas Sarkozy, Hollande
l'a encore approfondi. Et nous sommes
arrivé à la situation qui s'est passée
en Syrie par exemple, où l'on a vu que
le meilleur domestique de la politique
d'agression des Etats-Unis contre la
Syrie ba'athiste de Bashar el-Assad,
c'était la France.
A cela s'ajoute l'influence du lobby
sioniste en France et aux Etats-Unis,
qui font que ce sont les deux états où
ce lobby sioniste a une influence
déterminante. L'AIPAC aux USA et le CRIF
en France mènent la danse de la
politique néoconservatrice.
Le résultat a fait que non seulement
l'Axe Paris-Moscou n'existait plus,
n'était plus possible, mais que s’y
était substitué un Axe Washington-Tel-aviv-Paris.
Je regrette que certains maintenant
continuent à entretenir des illusions à
propos de l'Axe Paris-Moscou. C'est
notamment le cas des Eurasistes russes
de droite, c'est-à-dire les gens qui
suivent Alexandre Douguine. Ils opèrent
une vision politique qui ne repose plus
que sur du vide.
# STATO & POTENZA :
Cela veut-il dire selon vous que la
France a donc terminé son rôle
géopolitique en Europe ?
Luc MICHEL : La France a-t-elle terminé
avec son rôle géopolitique en Europe ?
Question importante !
Je ne le pense pas. Parce qu'il y a un
potentiel français.
Ce potentiel français, c'est quoi ?
C'est bien entendu la culture, c'est
l'anti-américanisme viscéral, les
Français sont les plus anti-américains
en Europe, et c'est le souvenir de
l’œuvre du Général de Gaulle. Je pense
qu'un changement de régime arrivera un
jour et que la France retrouvera son
potentiel anti-américain.
Un second fait est important quand on
considère la France, c'est que l'Union
Européenne ce sont des rapports de
forces. Notamment au Parlement européen.
Les pays sont représentés en fonction de
leur population. Actuellement, parce
qu'on a fait l'erreur d'accepter la
réunification allemande - c'est-à-dire
l'annexion de la RDA par la RFA, qui est
un Anschluss et pas une réunification -,
l'Allemagne bénéficie aujourd'hui d'un
poids politique trop grand en Europe, ce
qui explique ce qu'elle fait
actuellement.
Vous devez savoir que Jean THIRIART
était contre. Lui disait que « la DDR
devrait entrer un jour comme état séparé
dans l'Union européenne ». Le président
français François Miterrand était
également contre.
Les rapports de forces de population
vont changer en Europe. En Allemagne, on
ne fait plus d'enfants. Elle est en
train de perdre sa population. Et le
seul pays où la population se développe,
c'est la France. Dans une génération, il
y aura une grande France qui tournera
autour de 80 millions d'habitants et qui
redeviendra le premier état dans l'Union
Européenne … pour peu qu'elle existe
encore dans 20 ans.
C'est aussi la raison pour laquelle nous
soutenons la ‘rattachisme’ francophone
en Belgique, c'est-à-dire le retour de
la Wallonie et de Bruxelles à la
République français, car il faut
renforcer le poids de la France pour ces
raisons géopolitiques. Et bien entendu,
les 4 ou 5 millions de Français de
Belgique, de Bruxelles, de Charleroi ou
de Liège, devront contribuer à renforcer
ce poids.
Nous sommes là dans une stratégie
géopolitique et pas dans les petits
calculs politiciens. Et pas dans de
l'affectif non plus. Le raisonnement que
je vous tiens, c'est un raisonnement
logique. Je me rattache à deux grandes
Ecoles logiques, c'est le
Marxisme-Léninisme et les
néo-machiavéliens, les penseurs comme
Pareto, Roberto Michels, etc. Nous ne
faisons donc pas dans l'affectif. Nous
faisons des analyses rationnelles,
froides.
# STATO & POTENZA :
La politique française est dominée par
la question du FN.
Que pensez-vous du Front National de
Marine Le Pen ?
Luc MICHEL : Je n'en pense que du mal !
Je suis un adversaire radical de
l'imposture politique que représente le
Front National.
Nous l'avons combattu en France. Notre
camarade Fabrice BEAUR, qui est
aujourd'hui notre Secrétaire-Général,
s'est même présenté à Toulon, à une
élection législative partielle en 1998,
avec une liste qui s'intitulait « La
jeunesse contre le Pen ».
Nous avons également combattu son clone
belge, dont nous avons brisé l'ascension
résistible dans les années 1994-1996.
Nous
avons privé le FN belge de
sénateurs, de députés – lors d’une
offensive politico-judiciaire, en
faisant invalider au Conseil d’Etat
belge leurs listes au élections
législatives de 1995 et municipales de
1994 - et donc en le privant du
financement important de l'état. 100
millions de l’époque ! Nous avons aussi
fait interdire en 1994-97 la plupart de
leurs réunions publiques et initié de
nombreuses procédures judiciaires contre
les FN belges.
Mais pourquoi ? Pas parce que subitement
nous serions gagnés aux pseudo-thèses
anti-fascistes du régime et autres
chiens de garde du Système qui sont une
autres formes d'imposture.
Simplement, nous disons que le FN est
une imposture politique et qu’il bloque
un espace révolutionnaire.
Imposture au niveau du clan Le Pen
lui-même. On est dans une entreprise
familiale, avec des gens qui sont des
millionnaires, qui par leurs liens
sociaux sont rattachés à l'establishment
français dans ce qu'il a de pire.
Notamment, au niveau du show-business.
Ce sont des gens qui prétendent défendre
le peuple et les petites gens mais qui
vivent dans un château. C'est donc un
clan familial comme je le disais. Marine
Le Pen dirige le parti avec Louis Aliot
qui est son compagnon. Elle est la fille
de Jean-Marie Le Pen qui l'a fondé.
Parmi les élus au parlement européen, on
retrouve le père et la fille Le Pen. Et
un des deux députés que le FN a à
l'assemblée nationale en France, est la
petit-fille de Jean-Marie Le Pen. Ce
n'est plus de la politique, c'est du
népotisme.
Ce n'est pas la seule chose évidemment.
Le FN c'est également un parti qui a
toujours été du côté de l'impérialisme
et du libéralisme. Pour le moment, grâce
à certains conseillers le FN - car c'est
un ‘parti attrape-tout’, c'est un parti
qui veut prendre des voix partout – le
FN a un discours qui copie un peu de ce
qu'était il y a quelques années l'altermondialisme.
Sans revenir aux Années Reagan – auquel
un Le Pen obséquieux était allé serrer
la main -, restons dans l ‘actualité
brûlante. Allez voir le fameux ‘Traité
transatlantique’, c'est-à-dire
l'avalement de l'Union Européenne par
l'économie américaine. Car c'est ça le
Traité transatlantique : la destruction
de notre culture et l’avalement de notre
économie et du grand marché de l’UE. Et
bien les Le Pen, père et fille, au
parlement européen ont voté en 2008 pour
ce traité. Qu’ils osent prétendre
combattre aujourd’hui.
Pour être très précis et pour les
sceptiques, Marine Le Pen a notamment
voté oui au texte ‘RC B6-0209/2008’
qui « souligne qu’un partenariat
transatlantique étroit est l’instrument
clé pour façonner la mondialisation dans
l’intérêt de nos valeurs communes et
dans la perspective d’un ordre mondial
équitable en matière politique et
économique; réitère son avis selon
lequel un marché transatlantique
efficace et compétitif forme une base
propice à l’établissement ferme du
partenariat transatlantique, qui
permettra à l’UE et aux États Unis de
relever ensemble les défis politiques et
économiques » et « soutient résolument
le processus de renforcement de
l’intégration économique transatlantique
lancé lors du sommet UE-États-Unis par
l’adoption du «cadre pour progresser
dans l’intégration économique
transatlantique entre l’Union européenne
et les États-Unis d’Amérique» et par la
création du Conseil économique
transatlantique (CET), chargé de
superviser et d’accélérer les efforts
exposés dans ledit cadre ». En 2013,
père et fille ont encore voté ‘oui’ pour
la motion « EU trade and investment
agreement negotiations with the US » (*)
…
Je veux
aborder un dernier point pour répondre à
votre question. Il y a actuellement dans
la périphérie du FN des gens qui prônent
un discours pro-iranien, qui tiennent
même un discours ‘pro-immigration’, qui
se disent ‘anti-sioniste‘. Je veux donc
aborder la question du sionisme des
dirigeants du FN. Le père Le Pen a
toujours défendu des positions dites « anti-sémites »
mais il a aussi toujours été lui-même un
des défendeurs d'Israël par haine des
arabes. Le FN actuel, via principalement
Louis Aliot, le compagnon de Marine Le
Pen, qui est aussi son vice-président, a
effectué un mouvement de rapprochement
avec la droite sioniste et avec Israël.
# STATO & POTENZA :
Mais vous vous opposez au FN aussi pour
des oppositions de visions politiques ?
Luc MICHEL :
Exactement ! Nous sommes aussi et
surtout opposé au FN car son projet
politique est incompatible avec le
nôtre.
C’était aussi dans les Années ’80 la
position de Jean THIRIART, qui affichait
publiquement son mépris de Le Pen. Quel
est le projet FN ? Le repli national, la
vulgaire xénophobie. Nous sommes, nous,
au contraire pour une « Grande-Europe
sans frontières intérieures » (ce sont
les thèses de Jean THIRIART, ce sont les
miennes). Et nous avons fait depuis le
début des années ‘80 campagne pour
l'entrée de la Turquie dans l'Union
Européenne. A noter que le
Secrétaire-général adjoint du PCN (n° 3
de facto), Inanç KUTLU est turc. Nous
pensons donc que les positions du FN
sont totalement incompatibles avec les
nôtres. Une question de logique
idéologique fondamentale.
Mais nous
sommes aussi opposé au FN pour des
raisons de politique pure.
Nous pensons qu'une grande force
d'opposition doit se créer. Cette force
doit unifier les mécontents aux deux
extrêmes de l'échiquier politique. A
droite et à gauche. C'est la raison pour
laquelle, nous sommes souvent taxé de
« national-bolchévisme » ou de
« national-communisme », idéologies que
nous avons effectivement revitalisées
dès 1983, dix ans avant Douguine. Mais
qu'on ne se trompe pas : Nous avons
prôné cela et nous le prônons encore,
nous avons notamment parlé de la
constitution en Belgique et en France
d'un « Front Noir Rouge Vert ». Et nous
l'avons fait et organisé. Noir pour les
nationalistes-révolutionnaires, Rouge
pour les socialistes et les communistes,
Vert pour les écologistes radicaux. Mais
nous entendons strictement cette unité à
la base. C'est-à-dire au niveau des
militants et des clientèles politiques.
Pour que cette union puisse exister, il
faut que disparaissent ce que nous
appelons « les digues » qu'à créé le
Système. Quelles sont-elles ? Ce sont
les gens à l'extrême-droite et à
l'extrême-gauche qui sont chargés
d'endiguer le mécontentement et
d'empêcher que puisse s'unir tous les
mécontents, ceux qu’un journaliste
français a appelé « les ennemis du
Système », dans un grand mouvement
anti-Système. En France, c'est le rôle
dévolu à Marine Le Pen à droite et à
Jean-Luc Mélenchon par exemple à gauche.
Quel est le but de Marine Le Pen ? Ce
n'est pas la révolution en France. C'est
de devenir ministre dans un grand
gouvernement de droite. Sur un vieux
scénario déjà joué en Italie par
Gianfranco Fini. Et pendant que s'oppose
droite et gauche, extrême-droite et
extrême-gauche, anti-fascistes et
nostalgiques du fascisme, le Système a
une tranquillité totale. C'est pour
employer un langage plus direct, plus
trivial, un genre de ‘proxénétisme aux
extrêmes’ organisé par les souteneurs du
Système.
# STATO & POTENZA :
Autre grande
puissance de l’UE, l’Allemagne.
Comment jugez-vous le rôle joué par
l'Allemagne au cours des dernières
années ?
Luc MICHEL :
Je le juge extrêmement négatif !
L'Allemagne, c'est quoi ? Un peu une
Union Européenne en réduction.
L'Allemagne, c'est un géant économique
mais un nain politique. La politique de
Berlin est totalement sous contrôle de
l'OTAN et des Etats-Unis. Ces derniers,
d'ailleurs, jouent très intelligement.
Ils laissent les pays européens qu'ils
occupent depuis 1944 avoir des
nostalgies de leurs grandeurs passées.
Et l'Allemagne a clairement une
nostalgie du rôle géopolitique qu'à joué
le IIeme Reich de Bismarck et Guillaume
II et le IIIeme Reich d'Adolf Hitler,
notamment dans les pays baltes, en
Europe centrale et dans les Balkans.
Tout cela sert à quoi ? A l'expansion de
l'OTAN à l'Est !
Qu'a fait l'Allemagne depuis vingt ans ?
Elle a joué un rôle crucial dans la
destruction de la Yougoslavie en
soutenant les indépendances slovène et
croate. L'Allemagne, et singulièrement
les généraux de la Bundeswehr, a joué
aussi un très sale rôle dans les pays
baltes en soutenant les
ultra-nationalistes baltes, nostalgiques
de la Collaboration, qui entretiennent
l'agitation anti-russe.
Et regardez ce qui se passe aujourd'hui
en Ukraine !
C'est bel et bien une opération pilotée
par Berlin et ses services secrets pour
renverser le gouvernement légal et
légitime de Yanoukovich. Le remplacer
par un régime pro-occidental. Un régime
de marionnettes. Un seul exemple. Le
probable futur candidat de l'OTAN de
l'opposition unie à la présidentielle
ukrainienne de 2015, le boxer Klichko, a
un passeport allemand. Son parti a été
fondé à Munich (cela ne s'invente
pas !). Les groupes d'extrême-droites
néo-fascistes, les ‘benderistes’, ces
nostalgiques ukrainiens de Bendera, des
pogroms anti-juifs, anti-polonais et
anti-russes des années 1941-1945, ce
sont aussi des gens qui sont sous le
contrôle du B.N.D. (les services secrets
allemands) depuis le début des années 50
avec le fameux général Gehlen. Qui
rappelons-le, jouait le même rôle avant
pour Adolf Hitler en dirigeant la partie
des services secrets nazis qui
s'occupait de l'agitation
anti-soviétique dans les pays de l'Est.
L'Allemagne a donc un rôle extrêmement
négatif.
J'ai parlé
« d'illusions sur l'Axe Paris-Moscou ».
Certains parlent parfois d'un Axe
Paris-Berlin-Moscou et continuent à
philosopher sur celui-ci, qui je le
répète ne repose sur rien. Il suffit de
voir l'Ukraine.
Mais par contre il y a un énorme
potentiel.
Quel est-il ? Une tradition de la
politique allemande depuis 1918, et on
rejoint ici l'univers du
National-bolchévisme, c'est
« l'orientation à l'Est ».
Si l'Union Européenne se désagrégeait,
ou si l'Union Européenne tournait vers
un confédéralisme mou, ou encore si le
bloc de l'OTAN se désagrégeait,
l'alliance naturelle de l'Allemagne sera
alors la Russie. Et alors au lieu d'être
un élément de confrontation, l'Allemagne
deviendra un pont entre les deux Europe.
Entre l'Union Européenne et la seconde
Europe eurasiatique que Moscou est en
train de construire.
# STATO & POTENZA :
Venons en à
l’Italie.
Comment évaluez-vous le rôle joué par
l'Italie au cours des dernières années ?
Luc MICHEL : Quand je vois l'Italie et
votre vie politique que je suis
quotidiennement, je pense inévitablement
à la Belgique. J'y vois comme en
Belgique un Etat quasi failli. Je vois
comment une caste politicienne a mis un
pays entier au pillage. Je vois
l'inefficacité, la corruption et les
mêmes partis. N'oubliez pas que les deux
pays européens européens qui ont été
dominés par la Démocratie-chrétienne, ce
sont précisément la Belgique et
l'Italie.
Je vois aussi une seconde chose, et on
revient à ce que l'on disait à propos de
l'Allemagne, c'est la nostalgie
néocoloniale. L'Italie a joué pendant
trop longtemps une sale carte
colonialiste en Libye du temps de la
lutte du grand leader Omar Moktar. Et
aujourd'hui, on voit que l'OTAN confie à
l'Italie la recolonisation de la Libye
via la création d'une armée coloniale
fantoche.
L'Italie, la Belgique ou même la France
n'auraient pas dans ce domaine une
grande importance par eux-mêmes. Mais
l'importance est dans l'analyse du
phénomène généralisé. C'est ce que les
marxistes appelaient « la bourgeoisie
compradore ». Ils parlaient à ce
moment-là de la bourgeoisie de l'Empire
portugais, notamment à Macao ; qui
aidait les Portugais à coloniser.
La classe politicienne de l'Union
Européenne, c'est une grande bourgeoisie
compradore. Qu'est-ce que cela
signifie ? Cela veut dire que ces gens
n'ont plus le pouvoir politique et que
pour garder la domination en tant que
classe dirigeante économique - la
domination économique, le pouvoir de la
bourgeoisie - ils ont accepté de se
soumettre politiquement aux Etats-Unis.
Lorsque les Etats-Unis interviennent en
Europe, le 6 juin 1944, ils ne viennent
pas libérer l'Europe, ils viennent
l'occuper. Dans le langage jusqu'à
aujourd'hui des historiens, des
militaires et des généraux américains,
le débarquement de Normandie s'appelle
« l'invasion ». C'est plus clair ! Pas
la « Libération » ou « Le
débarquement ». Mais « L'invasion » !
Les Américains ne sont jamais repartis.
Ils sont toujours là depuis 1944. Leur
technique c'est quoi ? Utiliser dans
l'Europe entière une bourgeoisie
compradore. Pour parler directement, je
dirais que la classe politique
européenne, ce sont les vaincus de
1939-1940. Et en Allemagne et en Italie
les vaincus de 1944-1945.
Lorsqu'on comprend cela, on voit
que la classe politicienne européenne,
ce n'est plus une classe qui exerce le
pouvoir.
Un exemple frappant actuellement, ce
sont les aventures coloniales de la
France en Afrique. Libye, Mali,
Centrafrique. Beaucoup d'intellectuel
africains font d'ailleurs une mauvaise
analyse à ce sujet. Ils disent que c'est
le retour de la « Françafrique ».
Qu'est-ce que la Françafrique ? C'est le
terme péjoratif par lequel on a désigné
la politique africaine de la France,
malheureusement, sous le Général de
Gaulle et ses successeurs. Cela fut une
réalité. Il y avait bien une politique
africaine française indépendante jusqu'à
Giscard d'Estaing. Ensuite,
progressivement la France a rebasculé
dans l'orbite américaine. A partir de
Sarkozy et de Hollande, elle est
totalement soumise à la politique
étrangère de Washington.
La ‘Francafrique’ est encore une
réalité, mais une réalité seulement dans
la mesure où les Etats-Unis acceptent
que la France puisse encore jouer en
Afrique un rôle politique et avoir une
influence économique.
Qui est à la manœuvre en Libye, au Mali,
en Centrafrique ?
C'est l'Africom. Et le commandement
américain de Naples. Ceux qui ne voient
pas cela, ne peuvent pas comprendre que
la France en Afrique, ce n'est plus
l'impérialisme ou le néocolonialisme
français, mais la France de François
Hollande elle-même qui est devenue
l'infanterie coloniale de Washington.
# STATO & POTENZA :
La Russie occupe depuis toujours une
place centrale dans vos analyses.
Comment évaluez-vous le rôle joué par la
Russie au cours des dernières années ?
Luc MICHEL : Je vais tout d’abord vous
faire la même remarque que pour la
France. J'aime la culture russe. J'ai
été marié à une russe. J’ai aussi vécu
avec une Ukrainienne. Je suis considéré,
même dans les fausses biographies que
Wikipedia publie contre moi avec
certaines officines barbouzardes de
l’OTAN, comme un « intellectuel
slavophile ». Mais là, nous sommes dans
l'affectif, le personnel.
Mais ma position vis-à-vis de la Russie
n'est pas déterminé par cela. Elle est
déterminée par la géopolitique.
Actuellement, en Europe, et c'était déjà
vrai dans les années ‘70 et ‘80, il n'y
a plus qu'un seul Etat réellement
indépendant de Washington, c'est la
Russie. Et avant c’était cet ‘Empire
russe rouge’ qu était l’URSS. La Russie
assume une partie de l'héritage de
l'Union soviétique, même si celui-ci est
très réduit. Elle est la deuxième
puissance nucléaire mondiale. Elle a les
moyens, des réserves, un territoire
immense, du pétrole et du gaz, mais
malheureusement pas une grande
population. Voilà la réalité !
Nous pensons donc actuellement que la
seule clé de la libération et de
l'unification de la Grande-Europe
viendra de la Russie. Nous voyons la
Russie comme le « Piémont de l'Europe ».
Vous êtes italiens. Vous savez donc le
rôle qu'à joué le royaume de
Piémont-Sardaigne dans l'unification
italienne, le Risorgimento. Nous rêvons
d'un ‘Risorgimento grand-européen’.
Il y a une autre analogie historique qui
me plaît bien aussi, c'est celle de la
Macédoine.
Vous savez que les Cités grecques, qui
partageaient une culture et une
civilisation communes, se disputaient
entre elles. Elles ont été incapables de
s'unir. C'est un peu ce qui se passe
dans l'Union Européenne. Et c'est une
puissance de culture grecque mais
n'appartenant pas au noyau original, le
royaume de Macédoine avec Philippe et
Alexandre qui a unifié la Grèce. Par la
force.
Avant un idéologue trop souvent méconnu,
Isocrate, avait théorisé et convaincu le
leadership macédonien de la nécessité de
réaliser la « plus-grande Grèce »
unitaire. Qui s’est faite sur un slogan
du génial Isocrate : « une seule Grèce,
un seul peuple ».
Nous pensons aussi que la Russie peut et
doit avoir un ‘rôle macédonien’.
Et nous concevons aussi l’action
idéologique du PCN, la plus importante à
ce stade, comme un « Isocrate
collectif » …
Les raisons ne s'arrêtent évidemment pas
à ça. Nous vivons dans un monde
conflictuel et pas virtuel. Dans le
monde actuel, il n'y a pas des milliers
de camps. Nous ne sommes pas de ces
intellectuels dégénérés français de
l'extrême-gauche de la politique
politicienne alimentaire, ceux du
« ni-ni ». Quand les Américains
attaquent quelque part, ils ne sont pas
pour l'OTAN, mais en Libye par exemple
ils ne sont pas non plus pour Kadhafi.
Dans la vie, il faut prendre position.
Et plus encore en géopolitique.
Nous sommes donc avec la Russie en ce
qu'elle est le foyer de résistance à
l'OTAN et aux Etats-Unis. Et en ce
qu'elle est vue de l'autre côté, vue des
USA et de l’OTAN, vue par les
géopoliticiens américains, comme
l'adversaire principal.
Notre Organisation est intervenue dans
la plupart des pays d'Europe orientale
depuis plus de 15 ans maintenant. Nous
avons aidé comme nous le pouvions dans
des opérations politiques, de
propagande. Nous sommes allés dans les
pays baltes et en Yougoslavie
agonisante. Nous sommes allés en
Moldavie, en « Transnistrie », qui se
nomme en réalité la ‘République Moldave
du Dniestr’. Nous sommes allés dans le
Caucase, en Abkhazie, en Arménie. Nous
sommes allés bien sûr en Russie et en
Ukraine aussi, notamment au moment des
élections. Pourquoi ? Parce que c'est là
bas que cela se passe.
J'ai eu moi-même aussi à un moment de ma
vie, dans les années 1998-2005, une très
grande activité pour défendre les
minorités russes dans les pays baltes.
C'est une situation que j'ai vécu
intimement puisque mon épouse était une
Russe de Riga.
# STATO & POTENZA :
Vous avez théorisé aussi la Russie comme
« la Seconde Europe », dans la ligne de
votre « Empire euro-soviétique » des
Années ’80.
Qu’entendez-vous par là ?
Luc MICHEL : La « Seconde Europe » c'est
quoi ? C'est une thèse géopolitique que
j'aie théorisée dès 2006.
C'est-à-dire que le bloc qui est train
de se reconstruire autour de la Russie -
avec par exemple le Groupe de Shanghai,
le Traité de Sécurité Collective,
l'Espace Economique Eurasiatique,
l'Union douanière, l'Union étatique
Bélarus-Russie, etc... - contribue à
constituer un pôle de puissance à l'Est
qui est une ‘Seconde Europe’. Une
Deuxième Europe. Une Autre Europe.
Nous sommes extrêmement agacé de
l'arrogance des petits politiciens
européens qui ne sont que les petits
caniches des Etats-Unis et qui
prétendent être « l'Europe ». La Russie,
c'est aussi l'Europe ! Nous le disons
maintenant depuis 30 ans.
Cette ‘Seconde Europe’, ce n'est pas moi
uniquement évidemment qui la définit
comme telle. Il y a des idéologues
russes pour la définir. Et il y a
également au sein de l'Union Européenne,
notamment dans les Instituts de l'OTAN
dans les pays baltes, des gens qui
s'inquiètent de cette autre Europe qui
se construit face - et contre disent
certains- à l'Union Européenne.
Et là, nous sommes au cœur de
l'actualité !
Ce qui se passe actuellement en Ukraine,
ce n'est pas la question du gaz, ce
n'est pas la question des Marchés. C'est
le choc de deux visions antagonistes de
l'Europe.
D'un côté, l'Union Européenne,
c'est-à-dire une Europe qui est une
annexe économique et militaire de
Etats-Unis. Notre Secrétaire-Général
Fabrice BEAUR a coutume de dire « une
colonie yankee ». Cette Europe qui
aurait tendance à s'intégrer in fine
dans un ensemble transatlantique. Ils le
disent eux-mêmes.
De l'autre côté et face à elle, il y a
une vision de l'Europe qui est une
Europe indépendante, eurasiatique. Et
qui est la vision du président Poutine.
J'ai été particulièrement satisfait du
dernier discours de Poutine sur l'état
de la Russie en 2013. Puisque pour la
première fois, Poutine, non seulement
s'oppose au monde occidental
pragmatiquement, mais commence à définir
une nouvelle ‘idéologie russe’. On est
clairement là dans un schéma d'avenir.
Nous disons donc « l'Europe de
Vladivostok à Reykjavik » et pas
l'inverse…
# STATO & POTENZA :
Une dernière question.
Qu'attendez-vous de 2014 ?
Luc MICHEL : Je n'attends rien de
particulier. Notre conception de
l'action politique est une conception
volontariste. Nous sommes des gens qui
disons qu'il faut se battre et vivre
debout.
Je suis considéré comme un monstrueux
ennemi par l'OTAN, le système belgicain.
Je n'ai jamais abdiqué. Je vis droit. Je
rends les coups et bien généralement. Je
suis comme ça. Et c'est comme ça.
Je suis agacé des gens qui attendent des
miracles, des basculements, qui
attendent je ne sais quoi et surtout ces
choses qui n'existent pas.
Je voudrais particulièrement attirer
l'attention sur la vision optimiste
irréaliste de certains. On parle un peu
trop souvent d'un « effondrement
américain ». Mais parlons franchement !
Il n'y a actuellement encore qu’une
seule super-puissance mondiale, ce sont
les Etats-Unis.
A un moment donné, notamment
l'intellectuel français Emmanuel Todd et
moi-même, nous avons cru que les
Etats-Unis allaient lentement
s'effondrer. De part la question de
l'énergie et du pétrole. Et
malheureusement est arrivé le gaz et le
pétrole de schiste. Et les Etats-Unis
vont être dès les années 2018 non
seulement autonomes mais devenir une
puissance exportatrice pour au moins une
génération énergétiquement.
Vous devez comprendre une chose. Il faut
lire l'adversaire. « Se faire enseigner
par l’adversaire est un honneur » disait
le général Hausofer, reprenant une
vieille devise romaine.
Il faut lire les géopoliticiens
américains.
L'un des principaux, car il est un des
porte-voix du lobby militaro-industriel
américain, c'est George Friedman. C'est
le patron de l'Institut de Recherche
stratégique STRATFOR. Il a écrit
récemment deux livres de prospective
géopolitique, où il évoque clairement un
« XXIeme siècle américain ». Lui et ses
amis font un pari géopolitique, c'est
l'effondrement de la Russie et de la
Chine.
2014 par contre est importante pour
notre Organisation transnationale.
Nous allons, non pas commémorer car nous
ne sommes pas ce genre là, mais nous
allons marquer un double événement, un
double anniversaire :
* D'une part, les 30 ans du PCN (Parti
Communautaire National-européen) dont la
naissance remonte à son premier Congrès
de juin 1984.
* Et d'autre part, les 50 ans de l'acte
fondateur de notre idéologie, le livre
de Jean Thiriart « Un Empire de 400
millions d'hommes. L’Europe », qui fut
écrit en 1964.
60 ans d'idéologie communautariste
européenne. 30 ans du PCN héritier
légitime de Jean Thiriart. L’idée et la
réalisation de l’idée en marche, comme
aurait pu dire le grand Mazzini.
Nous allons marquer ce double
anniversaire par beaucoup d'événements
sur Internet notamment. Mais également
par la reprise des publications
éditoriales hors revues et hors Internet
de nos ‘Editions MACHIAVEL’ (fondées en
1983).
# STATO & POTENZA :
Un dernier mot pour nos militants et nos
lecteurs ?
LUC MICHEL : Je voudrais en effet dire
un dernier mot aux lecteurs de votre
revue. J'aime beaucoup votre titre. Vous
l'avez pris à Zouganov, à l'édition
italienne de son livre, « Etat et
Puissance ». Vous savez que Zouganov,
qui représente l’Eurasisme de gauche,
est aussi au niveau géopolitique un des
héritiers de Thiriart qu'il avait
rencontré à Moscou à l’Eté 1992. Dans
précisément l'édition italienne de « Stato
et Potenza », on rend hommage à Thiriart,
à notre « empire euro-soviétique ».
Cette rencontre, à laquelle participa
aussi Egor Ligatchev, l’ex n° 2 du PCUS,
était le résultat de dix longues années
de travail du PCN et des Editions
MACHIAVEL, de Thiriart et de moi-même.
Dès 1983, nous publions et diffusions en
URSS, via la fraction patriotique du
PCUS et ses réseaux, livres et revues en
Russe …
Donc j'aime beaucoup votre titre pour
ces raisons.
Nous sommes parfois en désaccord sur des
choses secondaires. Mais vous insistez
comme moi sur l'élément central : le
rôle de l'Etat.
Le problème de la question économique,
le problème de l'Union Européenne, c'est
la disparition de l'Etat. Disparition
voulue par la Finance cosmopolite
libéral internationale et par les USA.
Vous m'avez fait le plaisir dans vos
colonnes de traduire et de publier en
italien un de mes éditoriaux importants
en 2011 (**), où j'expliquais que le
véritable clivage politique au XXIeme
siècle, ce ne sera plus la gauche et la
droite, le fascisme ou l'anti-fascisme,
le capitalisme ou le socialisme, mais
les partisans de l'Etat contre les
partisans du Marché et du libéralisme.
C'est extrêmement clair.
Ou nous allons rebâtir un Etat
grand-européen qui assurera la sécurité,
maintiendra la civilisation, réglera
tous ces problèmes qui sont les mafias,
la grande criminalité, la drogue, la
traite des humains ... Problèmes liés en
grande partie à la disparition de
l'Etat.
Ou nous aurons le chaos libéral. Chaos
qui est organisé. Parce que dans la
jungle, seul les plus forts, les plus
puissants survivent et mangent les
autres.
Ce n'est pas ma conception du monde. Ce
n'est pas l'avenir que je souhaite pour
l'Humanité.
L'Humanité a progressé quand elle a été
capable de s'unir. L'Humanité a
progressé culturellement au sein de
grands Empires et jamais durablement ou
significativement ailleurs.
Il est temps que tous les partisans de
l'Etat dans le monde se retrouvent, et
ce sera ma conclusion, combattent
ensemble le cauchemar du chaos libéral.
Je vous remercie.
# STATO & POTENZA : Merci Luc
MICHEL.
(*) sur le sujet
sensible du vote des Le Pen pour le
Grand marché transatlantique au
Parlement européen, consulter un
document incontestable :
http://www.votewatch.eu/en/eu-trade-and-investment-agreement-negotiations-with-the-us-motion-for-resolution-after-paragraph-10--2.html
(**) Luc MICHEL, La scissione vera e
propria in Russia (come altrove):
patrioti statalisti contro liberali,
Stato & Potenza :
http://www.statopotenza.eu/1372/la-scissione-vera-e-propria-in-russia-come-altrove-patrioti-statalisti-contro-liberali
Original français sur ELAC Website :
De Kadhafi à Poutine… les libéraux
contre l’Etat russe !
http://www.elac-committees.org/2011/12/28/luc-michel-de-kadhafi-a-poutine%e2%80%a6-les-liberaux-contre-l%e2%80%99etat-russe/
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