Interview
« Nous sommes capables de viser au-delà
de Tel Aviv »
Abu Ahmad, porte-parole des Brigades al-Quds
Jeudi 14 août 2014
La première et la seule interview, au
cours de l’agression sioniste, Abu Ahmad
l’a accordée au journaliste du quotidien
algérien al-Shourouq, par estime envers
le peuple algérien et des liens qui
unissent les « deux peuples
révolutionnaires ».
Question :
Qu’est-ce qui a le plus surpris
l’occupation, de la part de la
résistance palestinienne, et plus
particulièrement des Brigades al-Quds ?
Réponse : Nous
pensons que l’ennemi a été surpris par
plusieurs faits, au cours de la bataille
« Edifice serré », mais les deux
surprises les plus importantes sont
probablement, d’abord les fusées de
longue portée qui ont été intensément
lancées sur les villes de l’ennemi, qui
pensait qu’elles étaient à l’abri des
fusées de la résistance. Il fut surpris
par leur nombre et l’intensité des
frappes, entraînant 4 millions de colons
à se réfugier dans les abris. Ce n’est
pas seulement la portée des fusées qui
l’a surpris, mais la précision avec
laquelle elles ont été lancées. L’ennemi
a essayé de cacher un grand nombre de
buts atteints, mais il sera finalement
obligé, après la fin de la bataille, de
découvrir toutes les zones que les
fusées palestiniennes ont touchées, ces
fusées qui sont en majorité de
fabrication locale. Quant à la seconde
surprise, c’est celle des tunnels, car
l’ennemi pensait qu’il s’agissait d’une
propagande de la résistance pour
l’empêcher de mener une bataille
terrestre à Gaza. Il fut surpris par
cette arme stratégique qui a bouleversé
les rapports de force dans la bataille
et entraîné de lourdes pertes parmi ses
forces d’élite. Il est important de
noter que les tunnels sont de deux
sortes : la première est pour le
lancement des fusées de longue portée,
qui empêchent l’ennemi de poursuivre et
de viser les combattants qui les
lancent, et la seconde sert aux attaques
et aux opérations de contournement.
Question : le
bombardement de Tel Aviv est devenu une
pratique quotidienne... Que porte
l’avenir ?
Réponse : Nous
n’exagérons pas si nous disons que Tel
Aviv est devenu pour nous comme Sderot,
séparée de la bande de Gaza par 6 kms
seulement. Ceci est dû au développement
qualitatif dans la fabrication locale
des fusées, où nous avons imité les
fusées fabriquées dans le monde, et nous
avons excellé en ceci, par la grâce de
Dieu. Les fusées Bouraq 70 et M75
ressemblent beaucoup aux fusées Fajr5
qui nous ont servi à repousser l’attaque
en 2012. C’est pourquoi, puisque nous
avons réussi à maîtriser la technologie
de cette industrie et avons acquis une
grande expérience dans ce domaine, nous
pouvons, avec la permission de Dieu, la
développer pour atteindre de portées
plus lointaines encore. Nous avons la
capacité dès à présent d’atteindre des
villes plus éloignées que Tel Aviv. Nous
avons bombardé Natanya qui est séparée
de Gaza par 95 Kms, et ce n’est pas tout
ce que nous avons. La bataille peut se
durcir et s’allonger, c’est pourquoi
nous avons gardé ce qui est plus
puissant, pour l’utiliser en temps
utile.
Question : Vous
avez déclaré à plusieurs reprises avoir
bombardé des centrales nucléaires. Ne
craignez-vous pas les effets sur la
Palestine et la région ?
Réponse : Votre
question est importante, et c’est
pourquoi nous disons que nous réalisons
très bien qu’en bombardant Dimona ou les
réacteurs de Nahal Sourak près de Tel
Aviv, qu’une catastrophe peut survenir
dans la région, si une de nos fusées
touchait une partie des réacteurs, mais
nous sommes certains que les réacteurs
nucléaires sont enterrés à des centaines
de mètres sous terre, et nos fusées ne
peuvent les atteindre. Tout ce que nous
essayons de cibler, ce sont les les
constructions entourant ces réacteurs,
dans le but d’adresser un message à
l’ennemi, lui disant qu’aucun lieu dans
son Etat n’est protégé contre les fusées
de la résistance. C’est le message que
nous avons envoyé lorsque nous avons
bombardé le bâtiment du Knesset dans al-Quds
et le bâtiment du ministère de la
guerre, à Tel Aviv, lorsque Netanyahu
organisait une conférence de presse, il
a dû fuir, devant les caméras de la
télévision. Souvent, l’effet
psychologique est plus important que
l’effet militaire.
Question : la
confrontation terrestre aux abords de
Gaza fut difficile. Comment avez-vous
trouvé les soldats de l’occupation au
cours de la bataille ?
Réponse : Nous ne
nions pas que la confrontation a été
très dure, non pas à cause de la force
ou de la témérité des soldats de
l’occupation, qui sont entrés aux abords
de Gaza, mais à cause du bombardement
intense qui visait nos combattants qui
se trouvaient aux premières lignes de la
bataille. Mais lorsqu’il y a eu lutte
rapprochée, les combattants de la
résistance avaient toujours le dessus.
C’est ce qui est apparu avec les
déclarations des soldats de l’occupation
qui fuyaient le champ de la bataille ou
qui se tiraient des balles dans les
jambes pour ne pas aller au front. Il y
a de nombreuses histoires qu’il est
impossible de raconter maintenant mais
qui seront marquées en or, qui racontent
les épopées héroïques du simple
combattant palestinien, qui a remporté
la victoire sur l’élite de l’armée
ennemie, qui était la fierté de cette
armée mais qui fut écrasée aux abords de
Gaza.
Question : Nous
remarquons que votre grande action au
cours de la guerre n’a pas eu sa place
dans les médias. Pourquoi ? Est-ce
intentionnel ?
Réponse : Cela est
malheureusement clair. Certains ont
intentionnellement masqué notre action
pour servir des agendas locaux ou
régionaux. Mais dans tous les cas, nous
ne recherchons pas la gloire auprès du
public, mais recherchons la récompense
de Dieu. Peu nous importe si les médias
nous accordent une place comme les
autres ou pas, l’essentiel pour nous est
de défendre notre peuple et d’assumer
notre devoir, rien ne se perd auprès de
Dieu. Il nous suffit que notre peuple
sache qui sont les Brigades al-Quds, et
les martyrs qu’elles ont sacrifié pour
sa défense et la défense de notre chère
terre de Palestine.
Question : Quelle
est l’efficacité du dôme de fer face à
vos fusées ?
Réponse : Un
général sioniste que l’ennemi a surnommé
« le père spirituel du dôme de fer » a
répondu à cette question. Il fut le
premier à étudier et à proposer ce
projet. Il a dit, au 11ème
jour de l’agression, que le dôme de fer
était inutile face aux fusées de la
résistance. Il a affirmé dans une
déclaration publiée sur les sites de
l’ennemi que le taux des fusées ayant
été interceptés par le dôme ne dépassait
pas 12%, sans compter le coût
impressionnant de ce dôme, une seule de
ses fusées coûte entre 70 et 100
millions de dollars, pour faire face à
une fusée qui ne coûte pas plus de 2000
dollars parfois. Que dira-t-on si l’on
sait que pour intercepter une des fusées
palestiniennes, 2 à 7 fusées du dôme
sont lancées ? Il y a de lourdes pertes
économiques avec ce dôme, qui s’ajoute à
son échec d’intercepter les fusées de la
résistance.
Question : Y a-t-il
coordonation avec les autres forces de
la résistance, notamment les Brigades
d’al-Qassam ? A quel degré ?
Réponse : La
coordination est parfaite, par la grâce
de Dieu, de nombreuses opérations
communes ont été menées, avec les
Brigades d’al-Qassam, comme le
bombardement de Tel Aviv, Beer Saba’ et
Asdod, mais aussi lors de l’affrontement
avec les forces spéciales à l’est de
Khan Younes.
Question : Au cours
de la guerre précédentes, le martyr
Muhammad Assi, à Ramallah, a mené
l’opération d’explosion du bus à Tel
Aviv. Est-ce que l’action à l’intérieur
du territoire « israélien » est absente
ou bien reportée à plus tard ?
Réponse : En
vérité, les opérations telles que celle
menée par le martyr, dirigeant aux
Brigades al-Quds, Muhammad Rabah Assi,
au cours de l’agression de 2012,
réclament un grand effort et des moyens
qualitatifs. La difficulté de mener de
telles opérations est due aussi à la
coordination sécuritaire,
malheureusement, entre l’Autorité
palestinienne et les services de
renseignements de l’ennemi. Ce n’est pas
l’unique raison, mais parfois, la
décision de reporter ce genre
d’opérations est prise pour des
considérations précises. Nous pensons
que nous pouvons assister à ce genre
d’opérations si l’agression se poursuit
contre Gaza.
Question : quel est
le minimum accepté par la résistance en
cas d’accord pour un cessez-le-feu ?
Réponse : nos
revendications sont claires, et sont
unanimement acceptées par toutes les
organisations et le peuple palestinien,
en premier lieu, la levée totale du
blocus contre la bande de Gaza,
l’ouverture des terminaux et la
reconstruction.
Question : si la
communauté internationale décide
d’envoyer des forces internationales
comme celles de l’UNIFIL au sud Liban.
Comment vous comporterez-vous ?
Réponse : nous ne
pouvons accepter la présence de forces
internationales sur notre terre, car
elles seront, comme d’habitude, au
service de la sécurité de l’ennemi, et
non le contraire. Nous pouvons nous
défendre nous-mêmes, malgré le prix
élevé que nous payons. Nous nous
comporterons avec toute force étrangère
sur notre terre comme une force
d’occupation.
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