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RIA Novosti
Le réchauffement climatique actuel n'est pas lié à l'influence
de l'homme
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Vendredi 18 décembre 2009
Interview de Vitali Bouchouïev, directeur de l'Institut
de stratégie énergétique, à RIA Novosti.
Question : Le réchauffement climatique global existe-t-il
vraiment? Présente-t-il un danger ? De quoi l'homme est-il
coupable dans ce phénomène ?
Réponse : Les changements cycliques, notamment climatiques, se
sont produits, se produisent et continueront à se produire.
Peut-on identifier les changements actuels à un processus passé
? Non, car durant chaque période, tous les processus se
déroulent de façon légèrement différente
C'est pourquoi l'influence humaine qui existe effectivement, est
naturelle. Elle s'inscrit dans le processus cyclique de
réchauffement global, mais ne modifie pas son principe.
Lorsqu'on dit que le climat est une conséquence du bilan
énergétique général de la planète, je suis d'accord car
l'énergie joue un rôle déterminant. Mais, curieusement, les
climatologues ne prennent en considération que le bilan
calorifique de la planète. Autrement dit, ils ne prennent en
compte que l'influence du rayonnement solaire ou de son absence
en relation à l'effet de serre.
En réalité, il existe une puissante force énergétique liée au
changement de vitesse de rotation terrestre. En ce moment, on
assiste à un ralentissement de cette vitesse de rotation. Même
s'il est insignifiant, environ une seconde en quelques années,
l’énergie immense qui se dégage dépasse celle générée par toutes
les centrales électriques du monde. C'est pourquoi nous estimons
que le changement climatique actuel est lié non pas à des
facteurs anthropiques, ou aux émissions dues à l'homme, mais
qu'il est principalement provoqué par le dégagement d'énergie
qui provient du changement de la vitesse de rotation de la
Terre.
- Faut-il en déduire que l'homme ne peut et ne doit rien
faire?
- Je ne le dirais pas ainsi. Premièrement, l'homme peut
accroître ou réduire son influence. Cette influence représente
un pourcentage minime des forces à l'oeuvre. Mais parfois, même
un geste minime sur fond de changement critique peut provoquer
une détente.
Les estimations présentées à notre demande par le Centre de
calcul de l'Académie des sciences montrent que le seuil lors
duquel l'environnement atteindra un point de non-retour pourrait
se situer vers la fin du siècle, pas plus tôt. C'est pourquoi
l'homme se doit d’étudier ce processus, mais j'ai toujours
estimé qu'il ne fallait pas passer d'un extrême à l'autre (les
uns affirment qu'il n'y a aucune influence, etc. et d'autres que
l'on doit se plier entièrement aux exigences écologiques).
Ce n'est pas par hasard si à Rio de Janeiro, lors de l'examen du
programme pour le troisième millénaire, une phrase très
judicieuse a été prononcée: « L'économie sans écologie est une
impasse et l'écologie sans économie est une voie qui ne mène
nulle part ». Je ne voudrais pas que nous nous retrouvions
dans le néant.
- Peut-être faut-il dissocier ces deux notions ? Le
changement climatique est une chose et l'écologie, plus
précisément l'impact de l'activité humaine sur l'environnement,
en est une autre.
- Je proposerais de revenir de nouveau à la notion d'écologie.
Les points de vue à ce sujet abondent. Je considère comme juste
le point de vue selon lequel l'influence existe mais est
naturelle ou cosmique, plutôt qu'anthropique.
Le mot "écologie" provient du mot "ecos" : notre maison. C'est
la science qui cherche à harmoniser les rapports au sein de
notre maison, la science de l'harmonisation des rapports
économiques, énergétiques, sociaux, technologiques, etc. Par
conséquent, nous devons adopter aujourd'hui une approche
générale : éco-énergo-économique. Seule cette approche nous
permettra d’adopter une solution juste en vue de développer
notre civilisation.
- Il est notoire que l'inclinaison de l'axe de rotation de
la Terre change, on dit que 2012 sera une année de changements
assez sérieux.
- Je n'aurais pas l’audace d'affirmer que c'est l'inclinaison de
l'axe de rotation de la Terre qui entraînera une situation
critique, qu'elle serait la cause de tout. Toutefois je suis
certain que, selon tous les programmes cycliques, l'année 2012
marquera un tournant entre les crises mondiales passées et le
début d'une nouvelle crise mondiale.
Durant le siècle dernier, de telles crises ont été rares. Ce fut
la crise des années 1920 et du début des années 1930, que nous
appelons la Grande Dépression. En réalité, c'était une crise
mondiale qui a débouché sur l'industrialisation accélérée de
l'URSS, de l'Allemagne et des Etats-Unis.
La deuxième crise du genre fut le passage au développement
post-industriel après la fin de la guerre froide dans les années
1970, lorsqu'on a commencé à gonfler artificiellement notre
économie mondiale grâce à l'argent. A présent, nous sommes venus
à la conclusion que l'année 2012 sera marquée par le début de la
troisième crise qui constituera une synthèse des crises
technologique, écologique, financière. Par conséquent, une crise
de la conception du monde.
- Lorsque vous parlez de cycles à répétition, cela rappelle,
volens nolens, l'astrologie, un certain chamanisme. L'existence
de tels cycles est-elle prouvée scientifiquement ?
- J'estime que le processus cyclique de développement du monde
repose effectivement sur une base scientifique. Mais le fait est
que les cycles sont nombreux. Il n'y a pas un cycle de 12, de 30
ou de 140 ans. Ces cycles se superposent.
Lorsque deux oscillations périodiques se superposent, elles
peuvent s'amplifier, s'affaiblir, etc. Quant à l'année 2012, ce
sera celle de la superposition de tous les cycles: économique,
social et politique. C'est pourquoi l'année 2012 est considérée
comme le début d'une crise généralisée.
Quant à l'astrologie et au chamanisme, il y a en eux les germes
de la science. Ils sont la source de toute science, raison pour
laquelle je ne les négligerais pas. Bien entendu, on ne peut pas
dire que la disposition des étoiles détermine le sort de
l'homme. Certes, l'homme, en tant qu'individu, peut modifier son
comportement, il peut changer son destin, etc. Mais je suis
convaincu qu'il y a une certaine logique dans son existence,
c’est un fait acquis pour moi. La science est assez claire et
précise là-dessus.
- Autrement dit, il y a des raisons d'être optimistes ?
- Il y a toujours des raisons d'être optimiste. Premièrement,
l'essentiel est de comprendre le caractère cyclique de ces
processus, il faut s'y adapter et il ne faut pas agir à rebours
de ces derniers. Les exemples ne manquent pas.
Le dernier d'entre eux a été fourni par l'année 1990. Ce fut une
année critique, le peuple était très excité, les masses
populaires débordaient d'énergie et il fallait lui trouver un
débouché. Le Parti communiste de l'URSS n'a pas su canaliser
dignement cette force, ce qui a eu un effet destructeur.
En 1929, la situation était différente. En Russie et dans le
monde entier, le peuple était excité, saturé d'énergie, mais on
lui a proposé d’accélérer le processus d'industrialisation.
Toute l'énergie du peuple a été drainée non pas vers la
destruction, mais vers l'édification dans le cadre de cette
industrialisation accélérée. Cela a eu lieu non seulement en
URSS, mais aussi dans le monde entier. Quand les dirigeants en
sont conscients, s'ils trouvent un objectif digne de ce nom et y
canalisent l'énergie du peuple, cela suscite l'optimisme et le
processus se déroule de façon constructive.
Si les dirigeants ne trouvent pas d'objectif valable et laissent
les choses suivre leur cours, cela ne conduira qu’à des
destructions.
- Vous m'avez rassuré : finalement, notre avenir est entre
les mains des leaders mondiaux. Alors, on peut dormir
tranquille.
- Les leaders mondiaux ne sont pas des démiurges. Si les
dirigeants tiennent compte de ces lois et s'y conforment, ils
remportent des succès. S'ils ne le font pas, alors nous ne
pouvons attendre rien de bon. Mais j'espère que l'humanité, en
tant que système universel, trouvera toujours une issue plus
digne et calme à la situation.
Dossier
écologie
© 2009 RIA Novosti
Publié le 22 novembre 2009
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