Al-Ahram Hebdo
Mohamad Sobeih:
« Israël ne veut tout simplement pas d'un
Etat palestinien »
Photo CPI
Mercredi 5 mai 2010
Palestine.
Mohamad Sobeih,
secrétaire général adjoint de la Ligue arabe chargé du dossier
palestinien, s'exprime sur l'éventuelle relance des négociations
indirectes entre Palestiniens et Israéliens.
Al-Ahram Hebdo :
Peut-on confirmer aujourd'hui, au vu des efforts diplomatiques
américains et arabes, que les négociations de proximité entre
Israéliens et Palestiniens vont reprendre prochainement ?
Mohamad Sobeih : Nous ne pouvons pas confirmer que les
négociations vont reprendre, car nous ne sommes pas prêts à la
moindre concession en ce qui concerne l'arrêt de la
colonisation, ou même ce que l'on appelle l'extension naturelle
des colonies, ainsi que les gestes de provocation israéliens.
Lorsqu'Israël parle de nouvelles colonies, cela signifie
simplement l'arrêt des discussions. Donc, rien n'est sûr pour le
moment, si l'on peut garantir que l'Etat hébreu stoppera ses
activités de colonisation, alors on peut garantir la reprise des
pourparlers. Or, toutes les expériences du passé ont prouvé
qu'Israël ne tient pas ses engagements. Ceci a été prouvé encore
une fois début mars, lors de l'annonce de la construction de
nouvelles colonies en même temps que celle de la reprise de
négociations indirectes. Les agissements d'Israël montrent tout
simplement qu'il ne veut pas d'Etat palestinien.
- Face à ce scepticisme, pourquoi donc les Arabes ont-ils soutenu la
reprise des négociations indirectes ?
- Les Arabes veulent avant tout donner une chance à l'administration
du président américain, Barack Obama, pour qu'elle tente de
convaincre Israël de reprendre réellement le processus de paix
et d'éviter les actes de provocation. Si Israël ne répond pas
aux pressions américaines, ce sera un coup dur non seulement
pour le processus de paix, mais aussi pour la Maison Blanche.
- Y a-t-il des pressions américaines sur les Arabes et les
Palestiniens pour qu'ils acceptent la reprise des pourparlers ?
- Nous n'acceptons pas les pressions mais nous voulons un processus de
paix sous le signe de la transparence. D'autre part, nous ne
sommes pas prêts à céder sur nos demandes ni à faire des
concessions. Chacune des parties doit respecter ses devoirs.
- Qu'en
est-il des garanties que les Palestiniens auraient eues de la
part des Américains pour la relance des négociations ?
- La partie palestinienne est celle qui se montre toujours prête à la
relance du processus de paix. Mais il y a eu, en effet, un
échange de lettres entre l'Autorité palestinienne et
l'administration américaine. Certaines informations confirment
que des garanties ont effectivement été données. Mais les
Palestiniens refusent de rendre publics ces détails et c'est
d'ailleurs leur droit.
Propos recueillis par Maha Salem
Droits de reproduction et de diffusion réservés. ©
AL-AHRAM Hebdo
Publié
le 6 mai 2010 avec l'aimable autorisation de AL-AHRAM Hebdo
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