Centre
Palestinien
d'Information
Interview exclusive
Ridwane: l'espoir de retour à venir bientôt,
la force de l'occupant recule
Photo CPI
Dimanche 23 mai 2010
Gaza – CPI
Dr. Ismaël Ridwane,
un des leaders du mouvement de la résistance islamique Hamas, a
accordé une interview à notre Centre Palestinien d’Information
(CPI), le lundi 17 mai 2010.
Il
confirme : « Nous sommes plus sûrs que nous nous rapprochons du
moment où ce rêve du retour se réalisera, car nous avons
maintenant une jeune génération qui croit en son Seigneur, qui
travaille pour sa patrie, qui ne fait aucune concession sur nos
principes. Nous possédons un patrimoine historique arabe et
islamique. L’occupation est en recul face à notre résistance,
surtout après avoir été chassée de la bande de Gaza dans le
combat Al-Forqane. »
Une diffamation
CPI :
Pour commencer, quelle est la nature de votre relation avec
toutes les factions palestiniennes, surtout avec la gauche qui
incite les gens contre la politique du gouvernement (de Gaza) ?
Dr. Ismaël Ridwane :
Le Hamas est concerné de voir des relations bonnes et
équilibrées continuer avec toutes les factions palestiniennes,
dans l’intérêt supérieur (palestinien). Le mouvement travaille
de façon positive avec toutes les factions palestiniennes dont
celles de gauche. Le problème, c’est que ces dernières prennent
des positions souvent confuses et à l’encontre de l’intérêt
palestinien. Nous les blâmons pour cela, au moment où en
Cisjordanie, on essaie de déraciner la résistance et où la
coopération sécuritaire (avec les occupants israéliens)
continue. Le Hamas donne une large marge de liberté à tout le
monde. Le respect est nécessaire, et non la diffamation. Nous
sommes avec la critique constructive, tout en étant contre toute
affaire qui dérange le calme de la bande de Gaza.
L’union des factions palestiniennes
CPI :
Les derniers jours ont connu plusieurs réunions entre les
factions palestiniennes. Quels en sont les objectifs ?
Pourront-elles donner des résultats probants ? Travaillent-elles
pour un front refusant les négociations, la coopération
sécuritaire et d’autres affaires ?
Dr. Ismaël Ridwane :
L’objet de ces réunions est de renforcer le travail commun,
l’union. On travaille pour effacer toutes raisons de se diviser.
Durant les réunions, toutes les factions palestiniennes sont
d’accord sur les principes et sur le danger de la politique
suivie par Abbas et par Fayyad. Nous tentons de conserver
l’unité de ces factions autour des principes. Cependant, les
factions de l’OLP, surtout celles recevant d’elle leurs budgets,
ne peuvent pas trop s’éloigner des positions d’Abbas. Cela dit,
les factions peuvent être de deux sortes.
Des factions qui veulent résister (contre
l’occupation israélienne)… Et des factions avec lesquelles on
peut être d’accord dans le cadre populaire, mais il est
extrêmement difficile d’être d’accord avec elles sur le sujet de
la résistance et sur le refus de la politique d’Oslo.
Capturer des soldats
CPI :
Vous avez appelé la résistance à kidnapper des soldats
israéliens. Le Hamas, lui-même, est-il capable d’en capturer
pour les échanger contre des captifs palestiniens, surtout dans
cet état actuel de calme ?
Dr. Ismaël Ridwane :
Sans aucun doute, la résistance pourra tout faire. Elle a pu
mettre Shalit en captivité alors que le blocus et la
conspiration nous frappaient de plein fouet. La résistance a pu
le garder à Gaza, en dépit de tous les moyens technologiques
modernes que l’ennemi possède. Elle est donc capable de trouver
des moyens de qualité pour mettre la main sur plus de soldats,
malgré toutes les difficultés.
Agression israélienne
CPI :
En cas où le Hamas mettrait des soldats sionistes en captivité,
vous attendriez-vous à ce que les occupants israéliens mènent
une nouvelle agression contre la bande de Gaza pour se venger ?
Dr. Ismaël Ridwane :
Avec les Sionistes, tout est possible, ils attaqueront Gaza,
qu’il y ait un enlèvement de soldats ou pas. Les guerre contre
Gaza s’est poursuivi avant comme après l’enlèvement de Shalit.
Mais toutes leurs guerres ne fléchissent ni le Hamas ni le
peuple palestinien. Ils n’ont qu’à fléchir, eux.
Avant et après la guerre
CPI :
La résistance est-elle affaiblie par la guerre et le blocus
renforcé ?
Dr. Ismaël Ridwane :
La résistance palestinienne est beaucoup plus forte qu’avant la
guerre agressive israélienne menée contre Gaza. Les résistants
ont plus d’expérience. Ils sont prêts à répliquer à toute
agression.
La réconciliation
CPI :
Où sont arrivés les efforts pour une réconciliation interne,
sachant qu’Az-Zahhar a déclaré qu’il y a des contacts avec le
Fatah et l’Egypte destinés à trouver de nouveaux moyens pour
mettre fin à la division ? Y a-t-il vraiment des efforts arabes
dans ce cas de figure ?
Dr. Ismaël Ridwane :
Les efforts palestiniens et arabes de réconciliation intérieure
sont nombreux. Az-Zahar parle d’un groupe de remarques
présentées par le Hamas. Si le Fatah les accepte, la
réconciliation se réalisera. Malheureusement, l’entente
nationale est actuellement dans l’attente. Bien que le Hamas
montre toujours sa volonté de réaliser cette réconciliation et
de l’encourager.
Les négociations avec les occupants
israéliens
CPI :
Le représentant de l’autorité a reporté le vote sur l’UNESCO.
Que veut dire ce report ? Et affectera-t-il la réconciliation ?
Dr. Ismaël Ridwane :
Le Hamas condamne la position de l’ambassadeur de l’autorité qui
a reporté le vote. Cela représente un encouragement à l’occupant
dans son effort donné dans la judaïsation de la ville d'Al-Quds.
Cela dit, les négociations valent plus de coopération
sécuritaire et plus de concessions au profit de l’ennemi.
L’autorité de Ramallah se montre prête à faire des concessions
au profit de l’occupant, mais non au profit des leurs frères
palestiniens et au profit de l’intérêt palestinien. Cela a été
le cas quant au rapport de Goldstone. Cela affectera la
réconciliation et aggrave la division.
Le piratage israélien
CPI :
Des bateaux viendront pour briser le blocus. L’occupant menace
de les frapper. Qu’en dites-vous ?
Dr. Ismaël Ridwane :
Ces menaces sionistes contre ces bateaux représentent une sorte
de piratage et des crimes de guerre, une preuve claire de
l’irrespect de toutes les lois internationales. Nous sommes
cependant sûrs que les bateaux viendront et nous implorons Allah
(le Tout Puissant) de les protéger.
La rencontre Mechaal Medvedev
CPI :
Quel regard portez-vous sur la rencontre Mechaal-Medvedev ? Et
comment allez-vous exploiter cette rencontre dans votre
ouverture sur l’Occident ? Cette rencontre représente-t-elle un
intérêt politique ?
Dr. Ismaël Ridwane :
Bien évidemment, la rencontre représente un profit politique.
C’est un pas vers l’ouverture du Hamas sur la scène
internationale. C’est une reconnaissance indiquant que le
mouvement du Hamas ne pourra être marginalisé et isolé.
C’est une réponse à tous ceux qui veulent
mettre à genoux le Hamas. Cela dit, quiconque voudra s’occuper
de la cause palestinienne devra traiter avec le Hamas ; le Hamas
est une force électorale, politique et combattante sur la terre
de Gaza.
Le droit au retour
CPI :
62 ans après la Nakba (la catastrophe de 1948), y
aura-il un espoir pour le retour ? Si oui, comment ce rêve peut
être réalisé ?
Dr. Ismaël Ridwane :
Tout d’abord, le retour est un droit sacré, individuel comme
collectif, un droit qui ne tombe jamais dans la prescription.
Néanmoins, 62 ans après la Nakba (la catastrophe de
1948) dont notre peuple est l’objet, nous sommes plus sûrs que
nous nous rapprochons du moment où ce rêve du retour se
réalisera, car nous avons maintenant une jeune génération qui
croit en son Seigneur, qui travaille pour sa patrie, qui ne fait
aucune concession sur nos principes. Nous possédons un
patrimoine historique arabe et islamique. L’occupation est en
recul face à notre résistance, surtout après avoir été chassée
de la bande de Gaza dans le combat Al-Forqane.
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