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Par Fériel Berraies Guigny. Paris

Entretien avec Barthélémy Courmont

 
         Barak Obama                                                        Hillary Clinton

Un noir ou une femme à la Maison-Blanche ?

Qui sera l’après Bush :  A coup sur au vu des résultats des dernières élections américaines et de leur côte de popularité qui ne cessent de croître,  Barak Obama ou Hillary Clinton sont bien placés pour lui succéder.

Hillary Rodham Clinton avait annoncé  cet hiver dernier sur son site Internet, la constitution d’un comité exploratoire pour la soutenir dans sa course à l’investiture démocrate en 2008. Une candidature qui était pressentie depuis des années, mais Hillary n’avait jamais « officiellement » fait mention d’une quelconque volonté présidentiable. A souligner que dans l’histoire des présidentielles américaines, deux femmes avant elle avaient tenté l’aventure : Pat Shroeder du parti démocrate en 1992 et Elizabeth Dole pour la candidature républicaine en 2000. Mais jamais aucune femme n’avait été aussi proche du bureau ovale.

Hillary Clinton s'impose donc presque naturellement comme la candidate démocrate pour 2008, avec en ligne de mire la possibilité de devenir la première femme à la tête de la première puissance mondiale. Hollywood avait même misé sur l'avenir avec la série Commander in Chief, dans laquelle une femme, l’actrice américaine (Geena Davies) occupait la fonction suprême. Mais c'était sans compter sur l'arrivée en politique d'un jeune et brillant sénateur de 14 années son junior, : Barack Obama. Le sénateur de l'Illinois ayant fait un début de campagne remarqué. En totalisant 32,5 millions de dollars de fonds de campagne (contre 27 à madame Clinton), il s'impose aujourd’hui, comme un candidat de poids. Barack, un prénom et une origine qui avaient soulevé toute une polémique ; certains disant même «  avec ce nom il est foutu », prénom qu'il décrit comme d'origine arabe, ou swahilie, voire hébraïque, selon les conjonctures et les audiences, mais qu'il traduit invariablement par "béni". Obama, un nom passe-partout, au Kenya, mais qui lui a valu dans l'Amérique de l'après-11-Septembre "les quolibets de certains républicains zélés", a-t-il écrit. Après avoir fait rimer Obama avec Oussama, les mêmes zélés ont déniché cette année le deuxième prénom du sénateur : Hussein.

Totalement inconnu, il y a à peine un an, ce jeune politicien a imposé son charisme et son franc-parler, un peu comme avait su le faire Bill Clinton en 1992. Fils d'un Africain, il a, comme son père, étudié à Harvard. Mais il est aussi le pure produit de l’immigration ou l’American Dream de la réussite sociale.Certains voient déjà en lui le futur président des Etats-Unis. 
La campagne de Barack Obama, lequel serait le premier président noir en cas de victoire, est assez simple.. Visage neuf dans le paysage politique américain, il survole les critiques sur les manœuvres politiques de ses concurrents ces dernières années, et ne cherche pas à fustiger ses adversaires. Admirateur de Clinton, il ne cache pas néanmoins, qu’il est temps pour que l’Amérique ait du sang neuf en matière de leader.

Mais pour Barack Obama ,la course à l'investiture démocrate n’est pas aussi simple malgré une conjoncture actuelle qui lui est très favorable. La fin de l’ère Bush, n’étant plus qu’une question de semaines.

Barack Obama a dès lors choisi de concentrer ses efforts sur les primaires, parce que c'est au début de la campagne qu'il lui faudra se faire connaître du grand public (et combler son retard sur Hillary Clinton sur ce point), et parce que ce sont les primaires qui le lanceront dans une dynamique de victoire qui pourrait le conduire aux portes de la Maison-Blanche.

L’Amérique a de tout temps « romancé» l’accession à la présidence. Ce pays en a fait sa particularité
Suprême. Voir en ces présidents des héros de film ou  des super  héros de Bande dessinées, en somme est devenue banalité. Du reste, l’accès à la présidence d’un ancien acteur, s’agissant de Monsieur Ronald Reagan, n’a fait que conforter la tendance. L’américain moyen semble s’abreuver de façon presque  inconditionnelle,  de ces fictions hollywoodiennes. Les campagnes présidentielles américaines deviennent alors pour lui, de l’ordre du grand spectacle épique ou peplum contemporain.
A qui aura la campagne médiatique la plus « hollywoodienne » et le charisme le plus poignant.

Avec « Comment l'Amérique fait son cinéma », aux éditions Armand Colin ( 2007), Barthélemy Courmont et Erwan Benezet , nous font découvrir l'histoire et les multiples facettes d'une tradition politique. Dans le pays de la super communication, des mass médias et du cinéma industriel, les auteurs vont jusqu’à  enquêter sur les rapports actuels d'Hollywood et de Washington. Ou quand le politique fait son cinéma et vice versa.

Barthélémy Courmont est docteur en science politique et spécialiste des Etats-Unis, est chercheur à l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS)  basé à Taiwan. L’année dernière il avait publié aux Editions Armand Colin (2007) « Les Etats Voyous de Washington ».

Entretien :


Barthélémy Courmont - Photo IRIS

Quels sont les points forts et les faiblesses des deux candidats  
Hillary Clinton a débuté cette campagne avec l'avantage considérable d'être très connue du grand public, aux Etats-Unis comme à l'extérieur, ce qui est assez rare. Son principal point faible est qu'elle ne laisse personne indifférent. En d'autres termes, ceux qui ne voteront pas pour elle seront résolument contre elle, ce qui peut être très préjudiciable lors des Primaires, au moment où les premiers perdants apporteront leur soutien à ceux restant en course. Le point fort de Barack Obama, qui est aussi sa faiblesse, est qu'il incarne un nouveau visage de la politique aux Etats-Unis. Mais il est également quelqu'un qui ne suscite pas d'animosité particulière, ce qui lui sera particulièrement utile lors des Primaires, à l'inverse de Madame Clinton.

On dit que ce soit Barack Obama ou Hillary Clinton ; ce sont tous les deux des François Bayrou américains. Le Parti Démocrate américain serait-il l'équivalent du Modem français ?
C'est bien sûr plus complexe que cela, et les comparaisons avec les partis politiques français sont de toute façon inappropriées. Par exemple, comparer l'UMP et le parti républicain serait une erreur profonde. Quant aux Démocrates, il ne faut pas oublier qu'il s'agit d'un parti gigantesque, aux multiples tendances, qui vont du libéralisme extrême (et donc plutôt assimilé à la gauche française) à des tendances plus conservatrices et, si on les recadre dans le paysage politique français, à droite de l'échiquier. Il est donc hasardeux de comparer les Démocrates au Modem, même si on retrouve bien entendu certains fondamentaux en commun, mais qu'on retrouve également à l'UMP ou au parti socialiste. Pour l'anecdote, j'ajouterai que la fascination en France pour le parti démocrate américain est assez récente, et que les précédents historiques ont plus souvent vu des périodes de complicité sous des administrations républicaines. Ce n'est qu'avec Bill Clinton que les choses ont fortement évolué, et que les Français sont "devenus" dans leur majorité des démocrates..., même si cela n'a évidemment pas grand sens.

Le Sénateur de l'Illinois s'en est pris aux églises évangéliques d'obédience conservatrice qui exploitent la religion à des fins politiques.   Est ce à dire que les sociétés sociétales tout comme le Mariage gay, tiendront une place importante pour 2008 ?

Bien sûr. Les questions sociétales (on peut ajouter les recherches sur les cellules souches, ou le droit à l'avortement) tiennent toujours une place de premier plan dans les élection américaines. Bien plus que les questions de politique étrangère par exemple. La question irakienne, très présente dans la campagne, fait à cet égard office d'exception. Mais c'est sur les questions sociétales que les vrais différences entre Républicains et Démocrates sont les plus visibles, et dans une campagne très partisane comme celle qui débute, ces questions seront essentielles.

Le Sénateur s'est prononcé pour la fermeture immédiate et définitive du camp de Guantanamo, Cuba ? Barack Obama se rapproche-il ainsi de l'opinion du reste du monde et particulièrement européenne toutes tendances politiques confondues ?
On peut effectivement le présenter ainsi. Et en ce sens, il se rapproche des idées défendues par John Kerry en 2004. Mais ce n'est pas sur Guantanamo que va se jouer l'élection, et si cette question interpelle légitimement l'observateur étranger, elle est mineure face à d'autres enjeux qui auront un effet mobilisateur beaucoup plus grand, comme les questions sociétales évoquées précédemment.

Parlez nous de Barak Obama est il assez qualifié pour prétendre à la magistrature suprême ?
Barack Obama est un jeune sénateur, et certains lui rapprochent d'être encore trop neuf en politique pour faire un parfait candidat. Mais souvenons-nous que des critiques semblables avaient été adressées au candidat Bill Clinton en 1992, et cela ne l'empêcha pas de battre le très expérimenté, et par ailleurs président sortant, George H. Bush. Quand à sa qualification, il ne s'agit pas d'une nomination pour présider la Cour suprême, mais d'une élection présidentielle, dans laquelle les qualifications s'effacent souvent devant l'image.

On lui reproche de ne pas être assez « rodé » en politique étrangère ? qu'en pensez vous ?
Bush n'avait aucune expérience de politique étrangère en 2000, et n'avait visité que trois pays dans sa vie. Le Royaume-Uni, le Mexique (frontalier du Texas où il était gouverneur) et la Chine (pour rendre visite à son père quand celui-ci y était ambassadeur des Etats-Unis). Clinton état également totalement inexpérimenté dans ce domaine. Et quand on regarde plus loin, mis à part ceux qui avaient fait leurs armes dans une administration précédente, la grande majorité des présidents américains étaient novices en la matière (notamment Truman ou Kennedy). Ce n'est donc pas un handicap aux Etats-Unis.

Son inexpérience peut elle être un avantage ?
Là est la question! De nombreux analystes estiment que Clinton a gagné en 1992 grâce à son inexpérience, et du fait qu'il apportait du sang neuf. Obama pourrait profiter de la même image. Par ailleurs, il n'a pas eu, contrairement à la plupart des autres candidats démocrates, à voter pour la guerre en Irak. Son inexpérience lui permet donc de ne pas avoir à défendre des positions passées.

Obama soutient qu'il est temps d'accéder à un nouveau leadership et a déclaré «  ce n'est pas l'amplitude de nos problèmes qui m'inquiète mais plutôt l'étroitesse de nos politiques » qu’en pensez vous ?
Obama n'est plus désormais inconnu du grand public, en partie grâce à une campagne jusqu'à présent parfaitement menée. Tout va se jouer avec les premiers désistements lors des Primaires. Si les candidats jettent l'éponge ne veulent pas soutenir Madame Clinton, ce qui semble assez probable pour la majorité d'entre eux, ils choisiront entre Edwards et Obama celui qui aura le plus de chances d'aller jusqu'au bout.

 Pensez vous qu'Obama pourra  rattraper son « retard » durant les débats et interviews télévisées ?*
Il faut faire attention à cela. Ce débat est essentiellement orchestré par le clan de Madame Clinton, qui a tout intérêt à décrédibiliser le profil d'Obama. C'est une pratique tout à légitime lors de Primaires. John Edwards s'est retrouvé dans la même situation en 2004, mais cela ne l'a pas empêché de faire une excellente campagne, et de ne céder qu'assez tardivement face à l'expérimenté et qualifié John Kerry. Encore une fois, souvenons-nous que les Américains ont à plusieurs reprises élu un président jeune et "inexpérimenté", comme Kennedy ou Clinton. C'est une difficulté pour Obama, certes, et ses adversaires jouent sur ce point, mais elle est loin d'être insurmontable.

Dans une récente déclaration à  la presse américaine, monsieur Obama a
confié «  on est jamais surs d'être président avoir de le devenir » pensez vous que « practice makes perfect » avec l'exercice du pouvoir on finit par apprendre ?
Oui. Il est important à l'heure actuelle pour Barack Obama de minimiser les conséquences de son "inexpérience" politique, sur laquelle nous pouvons toutefois apporter des nuances. Si l'on prend le parti républicain par exemple, on constate que Rudolf Giuliani, l'un des favoris dans la course à l'investiture, n'a été "que" maire de New York, et n'a donc pas l'expérience du pouvoir fédéral. Madame Clinton est de son côté sénatrice depuis janvier 2001, et son expérience n'est donc pas si ancienne. A moins de compter ses années de First lady, mais là on revient à la question de l'image...

Pensez vous que chacun d'entre eux font du « cinéma » ? expliquez nous le
lien entre fiction et politique dans ce pays ? quelle est l'image idéale et idéalisée du citoyen américain s'agissant de ce que devrait  être  son président  ?
Le poids de l'image est considérable, ce qui impose aux personnalités politiques de "se mettre en scène". Les candidats à la Maison-Blanche ont sur ce point tendance à s'inspirer des acteurs hollywoodiens qui incarnent le président sur le grand écran. Et vice-versa. Le monde de la politique et celui du cinéma sont étroitement liés aux Etats-Unis,et cela ne date pas d'hier. Washington a toujours cherché à utiliser Hollywood comme un instrument de sa puissance, une des faces les plus visibles du soft power. Mais une tendance plus récente s'est manifestée, avec l'incursion du monde du cinéma dans la politique, et Hollywood qui s'impose désormais comme un véritable acteur politique aux Etats-Unis. A cet égard, remarquons le soutien très important des personnalités d'Hollywood dont bénéficie Barack Obama et, pour l'anecdote, la candidature dans le camp républicain de Fred Thompson, acteur-homme politique, qui a récemment incarné le président des Etats-Unis dans une fiction! Tout un symbole. Les Américains recherchent avant tout un président qui ressemble à un président, et qui mieux qu'Hollywood peut en définir les traits?

Comment entrevoyez vous l'après Bush ? et quel en sera l'impact à
l'international ? s'agissant des dossiers cuisants du Monde arabe, quelles sont les lignes directrices ?
Paradoxalement, il ne faut pas s'attendre à un virage à 180 degrés, quel que soit le nom du vainqueur. Des changements très importants en matière de politique étrangère ont été effectués après la réélection de George W. Bush, par nécessité plus que par choix politique. La future administration poursuivra dans cette voie. Sur le dossier irakien, un retrait progressif est incontournable, mais il ne faut pas s'attendre à un retrait total et anticipé. Sur la question israélo-palestinienne, démocrates et républicains sont favorables à la création d'un Etat palestinien viable, mais il s'agit bien sûr d'un dossier difficile et qui prend du temps. Sur l'Iran, les néo conservateurs ne sont plus aux commandes depuis deux ans et demi, et l'attitude du Département d'Etat est de favoriser le dialogue. Là encore, il ne faut pas s'attendre à un changement profond. C'est essentiellement en terme d'image que le futur président (ou présidente) aura un chantier important sur la scène internationale. L'image des Etats-Unis s'est considérablement détériorée au cours des dernières années, pour les raisons que l'on connaît, et la restauration de cette image sera l'une des priorités du futur chef de l'Exécutif.

En quoi Barak Obama est un rival inquiétant pour Hillary Clinton ? * Parce qu'il est paradoxalement beaucoup plus proche de son époux qu'elle même!
Barack Obama axe sa campagne sur l'exemple de Bill Clinton, et se positionne d'une certaine manière comme le vrai candidat clintonien, en vantant les mérites de l'ancienne administration démocrate. Madame Clinton a plus de difficultés sur ce terrain. A cet égard, il n'est pas anodin que Bill Clinton, que l'on pensait à l'écart de cette campagne, vienne jouer un rôle important en soutien de son épouse, comme pour rappeler qu'il faut préférer l'original à la copie, même si l'original a changé de visage.

On dit que la baisse de popularité d'Hillary vient du fait qu'elle se rapproche trop des conservateurs, qu'en pensez vous ?
C'est effectivement le cas. Maintenant que la campagne est vraiment lancée, les adversaires de Madame Clinton reviennent sur ses prises de positions proches des milieux conservateurs. C'est là son principal handicap, et le soutien de son époux lui sera indispensable pour rassurer l'opinion publique de son propre camp qu'elle est bien une candidate démocrate.

Hillary fait néanmoins l'unanimité entre Démocrates et Républicains ?

La comparaison est, comme je le disais précédemment, déplacée, mais souvenons-nous que François Bayrou faisait l'unanimité à droite comme à gauche beaucoup plus que Nicolas Sarkozy ou Ségolène Royal, qui étaient des choix plus partisans. Cela ne permet donc pas forcément de remporter une élection. Avant de
remporter l'élection en novembre 2008, Madame Clinton devra remporter les Primaires, et la sympathie que lui accordent certains électeurs républicains ne lui sera pas de grande utilité, bien au contraire. Par ailleurs, cette "unanimité" va s'effriter rapidement, les candidats républicains ayant fait de Madame Clinton leur principale cible de campagne, tandis que Barack Obama pourrait être plus épargné. Un pari sur le résultat des Primaires sans aucun doute, qui s'explique par les sondages actuels. Mais un pari risqué à n'en pas douter.

En tant que Sénateur, Hillary a fait ses preuves, elle dispose d'une
machine financière redoutable et s'est entourée des meilleurs conseillers dont certains sont hérités de la campagne 1992 et 1996 de son mari ? cela suffira t il ?
Non. Madame Clinton a effectivement une machine impressionnante, mais rappelons que Barack Obama a levé des fonds au-delà de toutes les prévisions, et qu'il bénéficie de soutiens importants. Disons que Madame Clinton avait, au début de la campagne, une avance considérable sur ses poursuivants, mais la victoire annoncée est moins certaine aujourd'hui. Pour elle, les Primaires seront un vrai test, car de nombreux démocrates lui sont hostiles, et n'hésiteront pas à pratiquer une sorte d'Anyone But Hillary (tout sauf Hillary, en référence au Anyone But Bush de 2004 dans le camp démocrate, qui avait vu se dégager le consensuel John Kerry). Elle dispose de soutiens importants, et figurera de toute façon dans le duo de tête des Primaires. Mais reste à savoir si elle sera en première ou en deuxième position.

On reproche à Madame Clinton, l'incapacité d'échanger dans le registre
émotion, d'être trop froide, trop mécanique, de faire des calculs opportunistes selon la conjoncture, qu'en pensez vous ?*
C'est effectivement un de ses principaux problèmes. Certains dans le camp démocrate voient en elle l'épouse de Bill Clinton, et transposent à l'ancienne First lady l'affection qu'ils éprouvaient à l'égard de l'ancien président. Mais Madame Clinton n'est pas Clinton. Madame Clinton est plus conservatrice que la plupart des autres candidats démocrates, Barack Obama et John  Edwards notamment. Elle a souvent soutenu des initiatives républicaines au Sénat, et se situe donc plutôt au centre de l'échiquier politique. C'est la raison pour laquelle ses adversaires politiques lui reprochent parfois d'être une girouette en politique.

Est ce que l'Amérique est prête pour une femme président ?  pour un président noir ?
C'est une question difficile, et je répondrais par l'affirmative pour les deux candidats. Barack Obama est le premier candidat noir ayant une réelle chance, mais il est intéressant de noter qu'il n'est pas le candidat de la communauté afro-américaine. Son appartenance ethnique est donc très secondaire, même s'il est indéniable que certains milieux très conservateurs en tiendront compte, mais ils ne voteront a priori pas pour un candidat démocrate de toute façon. Dans le cas de Madame Clinton, il s'agit également d'une nouveauté, car pour la
première fois une femme a une réelle chance de devenir première présidente des Etats-Unis. Mais là encore, cela ne semble pas être un handicap de taille, et sur ce point, nous ne pouvons que féliciter les Américains.


Barthélémy Courmont est chercheur à l'IRIS et responsable du Bureau IRIS à Taiwan, et spécialiste des Etats-Unis. Docteur en science politique, il vient de publier (avec Erwan Benezet) Hollywood-Washington. Comment l'Amérique fait son cinéma, chez Armand Colin.

Source : Interview accordée en Exclusivité à  l’Expression Tunisie. 
Hebdomadaire géopolitique d’information générale
Site du Groupe Dar Assabayh : Siége du Quotidien le Temps www.letemps.com.tn



Source : Fériel Berraies Guigny
Interview exclusive pour  l'Expression Tunisie


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