Centre
Palestinien
d'Information
Interview exclusive
Al-Farra : Nous avons informé le monde des souffrances de notre
peuple palestinien
Photo CPI
Dimanche 20 juin 2010
Gaza – CPI
En dépit de l’injuste blocus imposé sur
la bande de Gaza, Mohammed Abdou Al-Khaleq Al-Farra, le maire de
la ville de Khan Younes, veut faire de sa ville le symbole de
l’ouverture sur le monde extérieur. Dans ce dessein, il a entamé
une tournée européenne, en commençant par la Grèce. C’est une
première tournée réalisée par un maire désigné par le
gouvernement de la bande de Gaza.
Sortir de la Bande pour réaliser sa
tournée n’est pas passé sans entraves, on comprend bien combien
on veut casser sa volonté d’ouvrir sa ville au monde entier.
Mohammed Abdou Al-Khaleq Al-Farra, le
maire de la ville de Khan Younes, accorde une interview
exclusive à notre Centre Palestinien d’Information (CPI). Il
nous met au courant des points forts de sa tournée dont les
résultats propices au peuple palestinien, à la ville de Khan
Younes et au gouvernement de la bande de Gaza. Voilà l’interview
traduite de l’arabe par le soin du département français de notre
Centre Palestinien d’Information (CPI).
Les
difficultés
CPI : Monsieur Al-Farra,
voulez-vous tout d’abord nous parler de votre voyage à
l’étranger, en Grèce en particulier, des difficultés
rencontrées et si elles ont pu entamer la volonté
palestinienne ?
Al-Farra :
Tout d’abord, qu’Allah (le Tout Puissant) vous bénisse et tous
ceux qui travaillent au service du CPI. Ce site devient notre
fenêtre sur le monde. A travers cette fenêtre, le monde entier
se rend compte de nos soucis et de nos problèmes, et il essaie
ainsi de nous aider.
Ensuite, notre tournée en Grèce n’était pas
un jeu de hasard. Depuis sa naissance, il y a une vingtaine de
mois, le conseil municipal actuel de la ville de Khan Younes a
mis l’effort nécessaire pour s’ouvrir au monde extérieur afin
d’alléger les souffrances de notre peuple palestinien, afin de
soutenir le gouvernement légitime de la bande de Gaza pour
rompre le blocus et puis afin de trouver des soutiens financiers
à des projets mis en place pour développer la ville de Khan
Younes. Elle en a besoin depuis plusieurs années.
Notre visite en Grèce a été entamée en
réponse à l’invitation du maire de la ville grecque Akharnon,
afin de signer le traité de jumelage entre les deux villes. Ce
jumelage permettra à la ville de Khan Younes de s’ouvrir au
monde extérieur et de la développer dans tous les domaines dont
surtout les infrastructures et ces projets acceptés par toutes
les tranches de la société.
Et au niveau des difficultés, certes nous en
avons rencontrés beaucoup. Des pressions. Des heures d’attente
sur le point de passage de Rafah, en vain, jusqu’au moment où
Allah (le Tout Puissant) nous a facilité le départ via la Grèce,
la première étape de notre tournée européenne.
La réception
CPI : Par les
médias, nous avons été informés que vous aviez une réception
très majestueuse pour votre sortie de la bande de Gaza assiégée.
Comment cela s’est passé ?
Al-Farra : Très
exact. A la l’aéroport d’Athènes, nous avons été reçus par le
maire de la ville grecque Akharnon, accompagné de Nader
Al-Abadila, président de l’Association de l’amitié
greco-palestinienne, plusieurs parlementaires, le secrétaire du
Mouvement de jeunesse grec, l’écrivain Nicos Kas et beaucoup
d’autres personnalités. Il y a également eu un public important
qui s’est mis à crier pour le peuple palestinien et contre
l’injuste blocus israélien.
Les résultats
CPI :
Vous avez effectué plusieurs rencontres fructueuses avec des
responsables grecs. Qu’ont-elles donné ? Et comment peut-on les
exploiter au service du peuple palestinien ?
Al-Farra :
Quelques heures seulement après notre
arrivée à l’aéroport d’Athènes, nous avons commencé, en
coopération avec l’Association de l’amitié greco-palestinienne,
des rencontres intenses avec les municipalités locales, les
unions commerciales, les partis politiques, les associations
culturelles. Nous voulions exposer les souffrances de notre
peuple palestinien qui vit sous l’occupation israélienne et
l’injuste blocus.
Ces rencontres ont montré combien le peuple
grec et son gouvernement aiment notre peuple palestinien et sa
lutte réalisée pour se débarrasser de l’occupation et de son
blocus. Les responsables confirment leur soutien à la juste
cause palestinienne.
La position du gouvernement grec
CPI :
Quelle était la position du gouvernement grec par rapport à
votre visite et par rapport à votre personne, en tant que maire
d’une municipalité de la bande de Gaza assiégée ?
Al-Farra :
Le gouvernement grec a non seulement approuvé le jumelage entre
les villes d’Akharnon et de Khan Younes, mais elle a aussi
offert beaucoup de soutien. En fait, le peuple et le
gouvernement grecs aiment bien le peuple palestinien et
soutiennent sa lutte pour se débarrasser de l’occupation et
briser le blocus. Le gouvernement a approuvé l’importance de la
décision du jumelage entre les deux municipalités et la décision
d’échanger des expériences et des visites et de soutenir les
projets qui ont pour objet d’alléger les souffrances du peuple
palestinien dans la bande de Gaza.
Ma rencontre avec le maire d’Akharnon et les
conseillés municipaux est importante, en présence du président
de l’association greco-palestinienne Nader Al-Abadila. Plusieurs
députés et politiciens, représentants de la minorité
palestinienne y étaient présents.
Les conséquences
CPI :Les
contacts avec les responsables grecs ont-ils donné quelque
chose, en ce moment où les souffrances du peuple palestinien ne
cessent de s’aggraver de jour en jour ? Quels sont les efforts
donnés pour les alléger ?
Al-Farra :
Les souffrances du peuple palestinien, aussi bien dans la bande
de Gaza qu’en Cisjordanie, causées par le siège israélien,
restent une affaire honteuse. Elles reflètent la sauvagerie de
l’occupation israélienne qui sanctionne notre peuple de Gaza
pour son expérience démocratique. En effet, la bande de Gaza
souffre de la coupure d’électricité pendant de longues heures.
Les Israéliens interdisent l’arrivée du carburant nécessaire à
la bonne marche de la centrale unique de la Bande. Il faut aussi
parler des souffrances des Palestiniens détenus dans les prisons
israéliennes, de la volonté du gouvernement de l’occupation de
ne pas reconstruire les maisons bombardées et rasées durant la
dernière guerre agressive israélienne menée contre Gaza.
La rencontre était historique avec Banajios
Fotyadis, le président de la municipalité d’Akharnon. Il a
exprimé son soutien total au peuple palestinien. Il a insisté
sur la nécessité de rendre au peuple palestinien son droit à un
Etat indépendant, son droit à la sécurité et à la souveraineté.
Il a également appelé à mettre fin aux souffrances du peuple
palestinien. Il a aussi déclaré la construction d’un jardin,
exprimant l’amitié greco-palestinienne, pour les enfants de la
ville de Khan Younes. Il a déclaré son intention d’entraîner les
cadres de la municipalité de Khan Younes et son intention de
recevoir des délégations de la jeunesse palestinienne.
L’Union des municipalités de la
Méditerranée
CPI :
Et qu’avez-vous à nous dire à propos de vos efforts donnés pour
que la municipalité de Khan Younes rejoigne l’Union des
municipalités de la Méditerranée EGTC, et dans quel but ?
Al-Farra :
Nous mettons tous nos efforts pour rejoindre cette union, en
contactant plusieurs responsables grecs, dans ce dessein…
Ils nous ont promis d’user de toutes les
voix possibles pour réussir l’entrée de Khan Younes dans
l’Union, une entrée très bénéfique…
L’Union soutiendra les projets municipaux
(de la bande de Gaza), en consacrant des subventions complètes
pour financer tous les projets concernant les infrastructures
dont les différentes branches de la société ont besoin.
Rencontre à hauts niveaux
CPI : Vous aviez
rencontré un membre du parlement grec, le sous-gouverneur
d’Athènes, le ministre de l’économie national et d’autres
personnes. Qu’ont donné ces rencontres ?
Al-Farra :
La politique de la municipalité de Khan Younes consiste à
s’ouvrir au monde extérieur par tous les moyens possibles, afin
de briser le blocus et d’alléger les souffrances du peuple
palestinien de la bande de Gaza…
La rencontre avec le parlementaire grec
Banasis Eklonomo était plus qu’amicale. Il nous a promis de
travailler au niveau de la coupure d’électricité que les
citoyens de la bande de Gaza subissent. Il a aussi confirmé la
nécessité d’un Etat palestinien indépendant, de la fin de
l’occupation et l’injuste blocus mené contre le peuple
palestinien…
Et la sous-préfet Mme Banajita a promis
d’expliquer les conditions difficiles des habitants de la bande
de Gaza, à travers l’Union des municipalités et les départements
grecs. Elle a aussi promis d’entamer une campagne médiatique
intense pour résoudre le problème de l’électricité et pour
éviter des tragédies humaines que le blocus laisse.
Et le ministre grec de l’économie nationale
Mr Marcos Bolaris a montré son admiration de la résistance
historique du peuple palestinien de la bande de Gaza et son
courage à faire face à toutes les agressions quotidiennes
pratiquées contre le peuple palestinien par l’occupation
israélienne, dont la dernière guerre agressive israélienne menée
contre Gaza. Le ministre a affirmé son soutien au choix
démocratique du peuple palestinien, tout en refusant
catégoriquement l’injuste blocus.
Nous avons aussi rendu visite au siège du
parti communiste grec. Et nous avons rencontré un certain nombre
d’hommes politiques et chefs de partis, d’intellectuels, entre
autres. Nous les avons informés des souffrances de notre peuple
palestinien et des conséquences néfastes du blocus suffocant qui
menace les services des municipalités.
Les responsables du parti communiste grec
ont promis d’entamer des contacts sur tous les niveaux pour
assurer une vie décente au peuple palestinien qui souffre de
l’occupation israélienne.
Une rencontre avec le public
CPI : Dans le
stade sportif Baked, vous avez effectué une rencontre grandiose
avec le public. Quel message avez-vous voulu donner au peuple
grec ?
Al-Farra :
Dans cette rencontre, le maire d’Akhranon, des parlementaires,
des hommes politiques et un grand nombre de gens qui aiment
notre peuple se sont retrouvés. La rencontre était à l’image des
relations fortes liant le peuple palestinien et le peuple grec,
qui montre à chaque occasion son soutien au peuple palestinien
et son refus des pratiques menées contre le peuple palestinien.
Nous y avons donné un discours. Nous avons
remercié le peuple grec pour sa position héroïque de soutien au
peuple palestinien, pour ses nombreuses manifestations réalisées
en Grèce pour condamner de manière catégorique la guerre
agressive israélienne menée contre Gaza.
Nous y avons parlé des souffrances que subit
notre peuple palestinien depuis 62, depuis la Nakba (la
catastrophe de 1948), depuis que les occupants israéliens ont
chassé notre peuple de sa patrie, après avoir commis toutes
sortes de massacres à l’encontre de civils palestiniens.
Nous leur avons dit que notre peuple va
bien, puisqu’il y a des hommes libres comme vous qui nous
comprennent. Notre direction fait tout pour briser le blocus qui
a été imposé sur nous pour tuer la liberté, la démocratie que
notre peuple a pratiquée lors des dernières élections
législatives palestiniennes.
Nous avons insisté sur l’importance du
soutien donné au peuple palestinien pour qu’il dépasse sa
tragédie que le blocus cause. Ce blocus menace tous les services
essentiels présentés au peuple palestinien, en le privant de
toute liberté, en fermant tous les points de passage, en
interdisant l’entrée de tous les produits nécessaires à la vie
et à son développement.
Les opinions
du CPI
Les dernières mises
à jour
|