Centre Palestinien
d'Information
Hamas : son histoire de l'intérieur (117)
Le mouvement de la résistance islamique (Hamas) (4)
Photo CPI
Lundi 28 février 2011
Dr. Azzam Tamimi
L’ouvrage Hamas : Son histoire de l’intérieur de Dr. Azzam
Tamimi s’inscrit dans une volonté de montrer au monde la vision
du mouvement du Hamas et d’expliquer ainsi son développement. Le
département français du Centre Palestinien d’Information (CPI) a
donc jugé intéressant d’en présenter ici la traduction complète,
diffusée régulièrement en de nombreuses parties.
Annexe II
(Mémo préparé par le bureau politique du
Hamas en 2000 juste avant l’éruption de la seconde Intifada.)
Le mouvement de la résistance islamique
(Hamas) (4)
D. La phase de lancement
(1987-1994)
Ceci est la phase dans laquelle le projet du mouvement de
résistance islamique (Hamas) fut lancé, suite à une préparation
qui s’étendit sur plusieurs phases. La proclamation du projet
fut d’abord faite dans un communiqué publié en novembre 1987 et
distribué parmi les masses pour avertir du danger posé par les
collaborateurs et pour dévoiler les méthodes employées par
l’ennemi pour entraîner les individus palestiniens à collaborer.
Cependant, la date qui acquit un symbolisme particulier fut le
14 décembre 1987. Cette date fut considérée comme le jour où le
mouvement fut créé et fut associée avec l’éruption de la
première intifada. En fait, le communiqué n’avait pas pour
intention de déclarer la naissance du mouvement, car il existait
déjà et avait déjà été actif sur le terrain. Ce qu’il fit,
toutefois, ce fut de marquer le jour où les masses furent
informées de l’existence du mouvement et de l’activation de son
rôle dans l’affrontement de l’occupation. Le communiqué
signalait le début d’une phase dans laquelle les priorités
devaient être réarrangées, et la dispute pour savoir ce qui
venait en premier, la libération ou le changement, fut résolue
pour de bon en faveur du premier. Résister à l’occupation devint
le programme de base du mouvement sans aucune contradiction avec
le programme de da’wah et les efforts visant à un changement
social ; cela signalait une nouvelle phase dans laquelle le
mouvement allait de l’avant dans le champ plus large de la
résistance.
Certaines des étapes les plus significatives de cette phase sont
comme suit :
1. Le mouvement joua un rôle
majeur dans le déclenchement de l’intifada ; ce fut la première
organisation à interagir avec les événements, et son interaction
fut la plus intense, et ce fut l’organisation la plus compétente
pour diriger et mobiliser.
2. Durant cette phase, le
mouvement conduisit les activités de l’intifada indépendamment
des factions de l’OLP qui agissaient sous la bannière du
commandement national unifié.
3. Le mouvement joua un rôle
majeur dans le développement de l’intifada d’un format
population à des forces qualitatives de résistances allant du
kidnapping de soldats à la guerre de couteaux et finalement aux
opérations martyres. 1993 vit le sommet lorsque la branche
militaire du mouvement, les “brigades du martyr Ezzeddine Al-Qassam”,
effectua 20 opérations militaires dans lesquelles 32 soldats
israéliens ou colons juifs furent tués.
4. Le mouvement fut sujet,
pendant cette phase, à plusieurs campagnes de détention de
masse, dont la plus grande fut en 1989 lorsque Sheikh Ahmad
Yassine et la direction du mouvement furent détenus. Le
mouvement reçut à plusieurs reprises des coups importants en
1990 et 1991. Cependant, le mouvement fut à chaque fois capable
de surpasser la crise, de remettre de l’ordre dans ses rangs et
de tirer des leçons de l’expérience.
5. Les coups majeurs que
subit le mouvement étaient liés aux opérations militaires
impliquant la mort ou le kidnapping d’un certain nombre de
soldats de l’occupation israélienne. Le coup de 1989 était lié
au kidnapping et à la mort des soldats israéliens Ilan Sa’adon
et Avi Sasportas, alors que le coup de 1990 suivait l’opération
de lancement de Jaffa dans laquelle le martyr Marwan Al-Zayigh
et le combattant Ashraf Al-Ba’luji tuèrent trois Sionistes. Une
des plus grandes frappes que reçut le mouvement fut la
déportation de près de 400 dirigeants et cadres du mouvement à
Marj Al-Zuhur au sud du Liban. Le contexte de cela était la
capture et la mort de l’officier israélien Nissim Toledano. Les
déportés du mouvement réussirent à transformer leur déportation
en protestation politique et médiatique et en un exploit
héroïque au point que l’ennemi fut forcé de les retourner en
Palestine.
6. Le mouvement rejeta les
négociations ouvertes ou secrètes entre les Sionistes et l’OLP
et exprima sa position à travers des communiqués, des
déclarations et d’autres formes d’expression politique. A
l’époque, il y avait des préparations sur le terrain pour
conclure les accords d’Oslo. La déportation vint dans ce
contexte.
Pendant cette phase, le mouvement assuma une position-clé dans
la résistance et l’action militaire. Son nombre de membres
augmenta sensiblement et il remporta un respect considérable
dans les capitales arabes. Cela représentait le début des
relations externes du mouvement. Cette phase démontra la
sagesse, l’efficacité et le bon choix des mesures et des phases
de développement du projet du mouvement, dont l’efficacité, la
continuation et la capacité à surmonter les crises, avec la
grâce de Dieu, furent garanties.
Traduction réalisée
par le Centre
Palestinien d’Information (CPI)
Hamas: son
histoire de l'intérieur (116)
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