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Centre Palestinien d'Information

Hamas : son histoire de l'intérieur (79)


Photo CPI

Dimanche 16 mai 2010

Dr. Azzam Tamimi

            L’ouvrage Hamas : Son histoire de l’intérieur de Dr. Azzam Tamimi s’inscrit dans une volonté de montrer au monde la vision du mouvement du Hamas et d’expliquer ainsi son développement. Le département français du Centre Palestinien d’Information (CPI) a donc jugé intéressant d’en présenter ici la traduction complète, diffusée régulièrement en de nombreuses parties.

Le Hamas au gouvernement (5)

            Des officiels du Hamas admettent en privé qu’un des motifs de sa décision de jouer un rôle dans le processus démocratique était d’obliger la communauté internationale à abandonner son boycott du Hamas. Ils estimaient qu’une fois leurs officiels élus, ils devraient être reconnus au niveau international en tant que représentants légitimes d’au moins quelques parties de la communauté palestinienne en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. En fin de compte, pensaient-ils, il était concevable que le Hamas puise obtenir son retrait des listes internationales d’organisations terroristes, simplement parce que les nations n’auraient d’autre option que de traiter avec lui directement.

            Le 18 juin 2005, sans aucune date encore fixée pour les élections législatives, le conseil législatif palestinien se réunit pour approuver plusieurs modifications à la loi électorale. Ces amendements comportaient une augmentation du nombre de sièges du conseil de quatre-vingt-huit à cent trente-deux et l’introduction d’un degré de représentation proportionnelle à travers un système de vote parallèle. Selon le nouveau système, chaque électeur avait deux types de vote à sa disposition. L’un d’entre eux était de choisir des représentants d’une des listes d’un parti national. Chaque électeur avait un tel vote, et la moitié du nombre de sièges du conseil législatif palestinien, soixante-six au total, seraient distribués proportionnellement au nombre de votes donnés pour les listes des partis. Il était stipulé qu’aucune liste recevant moins de deux pour cent du nombre total de votes ne pouvait recevoir de siège. La nouvelle loi déclarait que chaque liste devait inclure au moins une femme dans les trois premiers noms, au moins une femme dans les quatre noms suivants, et au moins une femme dans les cinq noms qui suivaient. Le second type de vote était pour les représentants de la circonscription électorale locale à plusieurs membres de l’électeur. Chaque électeur aurait autant de votes à donner pour des candidats individuels qu’il y avait de siège pour sa circonscription. Ceux qui remportaient le plus de votes dans la circonscription, jusqu’au nombre de sièges fixé pour cette circonscription-là, se verrait allouer des sièges au conseil législatif palestinien. En tout, ces sièges seraient aussi au nombre de soixante-six. Pour fixer un quota minimum pour la représentation chrétienne au conseil législatif palestinien, un total de six sièges était alloué aux candidats chrétiens dans diverses circonscriptions électorales à travers la Palestine. Le président Abbas et le comité exécutif de l’OLP avaient voulu allouer tous les cent trente-deux sièges sur la base d’une représentation proportionnelle, mais ce n’était pas la solution soutenue par le conseil législatif palestinien dominé par le Fatah. Le Hamas ne montra aucune préférence. Il était confiant que quelle que soit la méthode du système électoral ou la combinaison de systèmes adoptée, il réussirait.

            Le 20 août 2005, suite à une série de discussions entre les directions u Fatah et du Hamas dans la bande de Gaza sur une nouvelle date pour les élections législatives, le président Mahmoud Abbas annonça que les élections allaient être tenues le 25 janvier 2006. Cependant, alors que la date des élections approchait, des officiels du Fatah étaient de plus en plus nerveux. Les querelles au sein du Fatah n’avaient pas diminué, et entre-temps, le Hamas semblait être le parti le mieux préparé. Le 21 décembre 2005, les Israéliens annoncèrent qu’ils ne permettraient pas le vote à Jérusalem-est. Des rumeurs circulèrent disant que c’était un complot concocté par le Fatah et Israël afin de remettre les élections à plus tard ou pour les faire annuler. Israël ne cacha pas sa réelle motivation. Cela n’avait en fait rien à voir avec le contrôle de Jérusalem-est, d’où les Palestiniens avaient été autorisés à voter lors de précédentes élections palestiniennes en dépit de la déclaration de souveraineté israélienne. Le gouvernement israélien était simplement inquiet car il devenait de plus en plus clair que si les élections se poursuivaient avec la participation du Hamas, le mouvement ferait un bon score et il en sortirait peut-être vainqueur. La rumeur d’une conspiration s’intensifia lorsque la réponse de l’autorité palestinienne à la décision israélienne était que les élections ne seraient pas tenues si les électeurs de Jérusalem-est n’étaient pas autorisés à y participer. Quelques personnes ne considérèrent pas cela comme étant plus un prétexte pour ajourner des élections que le Hamas pouvait remporter qu’un débat sur un principe. Le Hamas insista à ce que les élections soient tenues comme prévu en négligeant la décision d’Israël sur la participation des habitants de Jérusalem. Les Israéliens se rétractèrent vite, annonçant le 10 janvier 2006 qu’un nombre limité de Palestiniens à Jérusalem-est pourraient voter à des bureaux de poste, comme cela avait été fait en 1996, alors que les autres Jérusalémites seraient obligés d’aller dans des régions contrôlées par l’autorité palestinienne pour voter. Bien qu’il ait été dit que les candidats palestiniens seraient aussi autorisés à faire leur campagne à Jérusalem-est s’ils s’inscrivaient auprès de la police israélienne, un porte-parole de la police avertit qu’aucun supporter du Hamas ne recevrait de permission. Durant la campagne, la police israélienne ferma au moins trois bureaux d’élections du Hamas à Jérusalem-est.

            Les élections furent finalement tenues dans un climat très lourd. Les observateurs internationaux étaient anxieux. Les leaders du Fatah redoutaient le pire : jusqu’à la dernière minute, ils firent de leur mieux pour assurer le public qu’ils méritaient de rester en charge. Le 24 janvier 2006, Donald Macintyre évalua la situation dans le journal britannique The Independent. Sous le titre “Le Fatah évoque la mémoire d’Arafat alors que la campagne se termine”, il écrivit : « Les leaders du Fatah évoquèrent la mémoire de Yasser Arafat, s’excusèrent pour des erreurs et rappelèrent aux électeurs que le mouvement palestinien principal avait résisté à Israël bien avant le Hamas ». Dans sa communication, de Khan Younis à la bande de Gaza, Macintyre décrivit ce qu’il disait être le « dernier jour agité de la campagne électorale » du Fatah.

Traduction réalisée par le Centre Palestinien d’Information (CPI)

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Source : CPI
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