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Centre Palestinien
d'Information
Hamas : son histoire de l'intérieur (94)
Photo CPI
Lundi 13 septembre 2010
Dr. Azzam Tamimi
L’ouvrage Hamas : Son histoire de l’intérieur de Dr. Azzam
Tamimi s’inscrit dans une volonté de montrer au monde la vision
du mouvement du Hamas et d’expliquer ainsi son développement. Le
département français du Centre Palestinien d’Information (CPI) a
donc jugé intéressant d’en présenter ici la traduction complète,
diffusée régulièrement en de nombreuses parties.
Le Hamas au
gouvernement (20)
La fin de la trêve
Pendant de nombreuses semaines, alors que le conflit entre le
Hamas et le Fatah se poursuivait, les Israéliens avaient
continué la tactique de tirs d’obus sur Gaza, soi-disant pour
empêcher les attaques de roquettes palestiniennes. Dans ce qui
était vu comme un acte délibéré de provocation destiné à
escalader la tension entre le Hamas et Israël, une frappe
aérienne israélienne, le 8 juin 2006, a tué Jamal Abu Samhadana,
le président des Comités de la résistance populaire, qui était
aussi le coordinateur de la force de sécurité du ministère de
l’intérieur.
Ceci n’était apparemment pas suffisant pour les Israéliens, qui
frappèrent une fois encore vendredi 9 juin 2006. Un des nombreux
obus d’artillerie tirés cette après-midi frappa une foule de
civils palestiniens pique-niquant sur une plage du nord de Gaza,
anéantissant presque une famille entière. Le tir israélien, qui
laissa au moins sept morts et des douzaines de blessés, réussit
à provoquer le Hamas à rompre sa trêve de seize mois, jurant de
reprendre les attaques contre Israël pour venger la mise à mort
avec sang-froid de civils palestiniens. Le Hamas ne pouvait pas
ne pas déclarer une fin de sa trêve unilatérale. Il devait
répondre aux appels à la vengeance des masses en colère,
galvanisée par les images émouvantes de la petite fille de dix
ans Huda Gualia, qui courait dans tous les sens le long de la
plage de Gaza, puis tomba en pleurs à côté du corps de son père
massacré. Ce moment marqua la reprise des opérations à partir de
Gaza par la branche armée du Hamas, les brigades Ezzeddine Al-Qassam.
Pendant des mois, la pression n’avait pas cessé de monter sur la
direction politique du Hamas pour qu’il mette fin à la trêve
unilatérale. Certains des commandants des brigades Ezzeddine Al-Qassam
avaient déjà demandé un changement de politique, croyant que les
attaques d’Israël ne devaient pas être impunies. Certains
d’entre eux avaient depuis perdu confiance en la viabilité du
processus politique. En outre, des membres d’autres factions qui
n’avaient pas accepté d’observer le cessez-le-feu commencèrent à
les railler. La direction du Hamas avait continué à appeler ses
commandants militaires à exercer de la retenue et à continuer
d’observer le cessez-le-feu. Leur priorité était de faire un
gouvernement qui fonctionne, en dépit de tous les obstacles sur
son chemin. Cependant, le massacre de la famille de Ghalia
tourna immédiatement le sentiment public derrière une reprise de
la résistance, et la direction du Hamas ne pouvait que répondre
à l’appel.
L’obus israélien qui détruisit la vie de Huda Ghalia et annihila
toute sa famille convainquit les leaders des factions
palestiniennes de mettre de côté leurs conflits et leur lutte
pour le pouvoir et de travailler au lieu de cela pour l’unité
nationale palestinienne face à l’agression israélienne. Plutôt
que de réaliser sa précédente menace, qui était de déclarer une
date pour un référendum au sujet du document des prisonniers, le
président Abbas répondit à l’appel du premier ministre Haniyeh
pour une reprise du dialogue entre le Hamas et le Fatah. En
effet, vers le début de la troisième semaine de juin, les
officiels de l’OLP commencèrent à divulguer des informations aux
médias sur l’imminence d’un accord entre les deux factions
majeures. Alors que le Hamas restait silencieux, des
porte-parole du Fatah et de l’OLP déclaraient que le Hamas avait
accepté de reconnaître le droit à Israël d’exister, comme
stipulé par le document des prisonniers. Le 21 juin 2006, Yasser
Abed Rabbo, membre du comité exécutif de l’OLP et
négociateur-clé pour le document des prisonniers, fut cité par
le Guardian comme ayant dit que le Hamas avait accepté
des parties du document qui appel à un accord négocié et final
avec Israël pour établir un Etat palestinien sur les territoires
occupés en 1967, incluant Jérusalem est.
Traduction réalisée
par le Centre
Palestinien d’Information (CPI)
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