Editorial
L’Etat d’occupation :
une justice à deux
vitesses
CPI
Photo: CPI
Vendredi 5 décembre 2014
Paris – CPI
Les pays qui se
veulent démocratiques et civilisés, les
pays qui se respectent donnent une
grande importance à la justice. La
justice est le pilier le plus important
de la société. Et le pilier le plus
important de la justice reste l’égalité.
Face à la justice, tous les individus du
pays doivent avoir les mêmes droits et
être traités de la même façon, sans
distinction, sans différence, sans
discrimination.
"Israël" se veut un
pays démocratique. "Israël" crie sur
tous les toits qu’il est un pays
développé qui vit parmi des sauvages.
"Israël" se prétend le représentant de
la civilisation occidentale dans une
région arriérée. Après toutes ces
prétentions, sa justice applique-t-elle
le principe de l’égalité ?
Comment la justice
israélienne pourra appliquer le principe
d’égalité, si les plaintes des citoyens
palestiniens ne sont même pas reçues
dans la plupart des cas, lorsqu’il
s’agit des agressions des colons
sionistes ? Et ce dire n’est pas de
nous ; ce sont des Israéliens qui le
disent.
En effet, un rapport
de l’organisation israélienne Yech Din
pour les droits de l’homme, publié jeudi
dernier, le 27 novembre 2014, confirme
que seulement 10% des plaintes portées
par des Palestiniens de la Cisjordanie
occupées, concernant les agressions
perpétrées contre eux par des colons,
sont reçues par la police sioniste.
Dans 90% des cas, les
dossiers sont classés, mis de côté sans
la constitution de chefs d’accusation,
toujours selon le rapport.
Ainsi, la police et
tous les outils judiciaires israéliens
traitent avec négligence et d’une
manière bien loin d’être professionnelle
les plaintes portées par les
Palestiniens quant aux actes de violence
pratiqués contre eux par des colons.
Yech Din a porté,
elle-même, quelque 1045 plaintes, depuis
2005 et jusqu’alors, plaintes concernant
des tirs, des jets de pierre, des
agressions contre des Palestiniens,
contre leurs terres et contre leurs
produits agricoles.
Dans la plupart des
cas, les agressions menées par les
colons sionistes contre les
Palestiniens, bien qu’elles soient
enregistrées, mises en document,
photographiées par des organisations
humanitaires et juridiques, bien que les
preuves soient sans équivoques, sont
enregistrées contre X par la police de
l’occupation sioniste.
En attendant une
justice israélienne impartiale, les
agissements, les agressions, les
attaques des occupants sionistes et
leurs colons continuent. Continuent
aussi les agressions menées contre les
lieux saints musulmans et chrétiens dont
les mosquées sont les premières
victimes, souvent incendiées. Continue
la mainmise sur des terrains
palestiniens. Continuent les assassinats
des Palestiniens ; on n’est pas prêt
d'oublier le chauffeur Ar-Ramoun, tué et
pendu récemment dans la ville occupée d’Al-Quds
(Jérusalem). Continuent les escroqueries
et les agressions des ouvriers
travaillant dans les territoires occupés
en 1948 : leurs droits sont bafoués,
sans que les autorités de l’occupation
sioniste ne bougent le petit doigt.
Pire, certains actes
pratiqués contre les Palestiniens sont
même légalisés. Nous avons vu dans un
rapport publié la semaine dernière
comment le ministre israélien de la
justice avait publié en août 2012 une
décision empêchant les ouvriers
palestiniens de porter plainte
lorsqu’ils sont le sujet d’une
escroquerie ou d'un accident du travail
lorsque l’employé est israélien !
Pourquoi
porteraient-ils finalement plainte,
puisque personne ne les écoute, dans ce
pays du droit qui s’appelle "Israël" ?
Département français du Centre
Palestinien d’Information (CPI)
2 décembre 2014
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