Editorial du CPI
Obama au
Moyen-Orient, de quoi retourne-t-il ?
CPI
Photo: CPI
Jeudi 14 mars 2013
Paris – CPI
Depuis pas mal de
temps, on n'arrête pas de parler de la
visite du président américain Barack
Obama au Moyen-Orient, une visite prévue
le 20 du mois de mars en cours. Que-ce
que viendra faire dans la région le
président d’un pays qui est encore et
jusqu’à nouvel ordre la première
puissance du monde, qui est encore et
jusqu’à nouvel ordre l’ami, l’allié
historique, le protecteur de l’entité
sioniste ? Il ne viendra certainement
pas pour faire du tourisme. Il a
sûrement une idée derrière la tête, et
même plusieurs.
Les intérêts
historiques américains dans la région,
Obama, comme tout président américain
qui se respecte, ne fait un seul
mouvement si ce n’est pour les servir.
Et dans cette région
en ébullition, les événements pourraient
sortir de tout contrôle. En Tunisie et
en Egypte, les situations sont loin
d’être stabilisées. Le parti d’Annahda
en Tunisie et les Frères Musulmans
n’aiment pas trop l’entité sioniste et
ses politiques usurpatrices à l’encontre
des Palestiniens.
Et en Iraq, Al-Qaïda
n’est pas éradiqué, malgré toute cette
guerre dévastatrice. De plus, elle se
trouve partout dans le monde arabe. Et
elle a trouvé une niche bien garnie en
Syrie, dans une guerre civile.
Des événements
imprévisibles pourraient perturber le
sommeil de l’administration d’Obama.
Obama viendra donc s’assurer de la
fidélité des pays qu’il devrait visiter
: "Israël", la Cisjordanie, la Jordanie,
l’Egypte, la Turquie et bien évidemment
l’Arabie Saoudite. Et il viendra aussi
s’assurer de leurs capacités,
militairement parlant, à faire face à
toute éventualité, et vérifier qu’il n’y
ait pas de surprise qui mettrait ses
intérêts en danger et surtout ceux de
son cher "Israël".
Justement, il y a peu
de temps de cela, "Israël" a frappé la
Syrie en crise, bombardé des positions
militaires syriennes. Cette agression
aurait des conséquences. La Syrie
pourrait à tout moment utiliser son
droit de réplique pour répondre à cette
attaque par une attaque imprévisible.
Pour les intérêts de
l’entité sioniste, Obama ferait tout. Il
pourrait exiger de l’Egypte des
pressions supplémentaires sur le Hamas
pour plus d’accalmie, pourquoi pas pour
une reconnaissance d’"Israël" par ce
mouvement islamique.
Et pour ce qui est de
la Cisjordanie et de l’autorité
palestinienne, Obama aurait au moins la
tâche de faire bouger ces négociations
mort-nées entre l’autorité de Ramallah
et l’entité sioniste. Il pourrait
encourager cette autorité à venir
s’asseoir autour de la table des
négociations, en utilisant certainement
la politique du bâton et de la carotte.
Le bâton est toujours là ; l’autorité
est toujours sur la sellette, sur un
siège éjectable : elle pourrait être
dissoute pour n’importe quel prétexte,
et la Cisjordanie serait donnée à la
Jordanie sous le titre d’une
confédération palestino-jordanienne.
La carotte pourrait
être un peu d’argent par-ci par-là ;
elle pourrait aussi être la libération
de quelques prisonniers politiques, déjà
libérables.
L’autorité
jouera-t-elle le jeu des Américains et
des Israéliens et continuera-t-elle à
jouer le rôle de policier contre les
siens, pour si peu ? Ou essayera-t-elle
de tendre la main à ses frères de la
bande de Gaza, du Hamas en particulier,
afin de bâtir un front uni, fort et
infranchissable ? Ne dit-on pas que
l’union fait la force ?
Département
français du Centre Palestinien
d’Information (CPI)
12 mars 2013
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