Editorial
L'inoubliable Deir
Yassine : un témoignage occidental !
CPI
Photo: CPI
Mardi 10 septembre 2013
Paris – CPI
Gilbert SINOUÉ,
auteur du roman déjà devenu un
classique "Avicenne ou la route vers
Ispahan", publie en 2010 une admirable
fresque en deux volumes. Le premier :
"Le Souffle du jasmin". Le deuxième :
"Le cri des pierres".
Dans cette saga
relatant l’histoire du Moyen-Orient
durant le vingtième siècle, cet écrivain
français « démontre comment, par
l’aveuglement de certains hommes, une
région entière du monde a basculé dans
la souffrance », note la quatrième
couverture du premier volume.
En lisant le premier
livre, on constate rapidement que SINOUÉ
désigne sans le moindre détour, en ce
qui concerne la Palestine, les Anglais
qui promirent aux sionistes « un foyer
juif en Palestine », puis les grandes
puissances, l’URSS y compris, qui
donnent aux juifs non seulement un foyer
mais carrément un pays sur des
territoires qui ne leur appartiennent
pas, ni aux donateurs ni aux
bénéficiaires, comme les premiers
coupables de tous les maux de cette
région. Ces maux déchirent la région et
continueront à la déchirer. Dieu seul
saura pendant combien de siècles encore.
Et pour arriver à
leurs fins, les sionistes ne s’arrêtent
devant rien. Toutes les atrocités sont
permises.
Voici un extrait dans
lequel SINOUÉ décrit un de leurs crimes,
celui de Deir Yassine, pages 389 et 390
de son livre "Le souffle de jasmin",
parlant de la journée du 9 avril 1948, à
10 heures du matin (sans commentaire) :
« Le commando parut
déconcerté. Jamais il ne se serait
attendu à une telle résistance. Il ne
lui fallut pas moins de deux heures pour
atteindre le cœur de Deir Yassine.
Personne ne semblait avoir imaginé qu’il
eût été aussi difficile de s’emparer
d’un village de paysans. Une sorte
d’hystérie s’empara du commando, alors
même que la résistance à leurs assauts
commençait de faiblir. Dans un mouvement
frénétique, les hommes s’élancèrent en
tirant dans tous les sens.
Un couple de jeunes
mariés et trente-trois de leurs voisins
furent jetés hors de chez eux, alignés
contre un mur et mitraillés à bout
portant. La voisine des Tarboush,
enceinte de huit mois, fut arrachée au
cadavre de son époux. Un combattant lui
ouvrit le ventre et sortit l’enfant de
ses entrailles.
Ces scènes d’effroi
se reproduisirent encore et encore.
Viols, boucherie. Spectacle qu’aucun mot
n’eût pu décrire. Près de vingt-cinq
hommes interpellés chez eux furent
chargés dans un camion, emmenés dans une
carrière et abattus de sang-froid.
Arrivé au milieu de
la matinée. Mordechaï Raanan, le chef de
l’Irgoun de Jérusalem, décida de raser
les dernières maisons où les Arabes
résistaient encore. Pour ce faire, il
recourut à la technique utilisée par son
organisation contre les postes de police
britanniques et fit dynamiter
systématiquement tout bâtiment d’où
partaient les coups de feu.
Peu après midi, une chape de plomb
s’abattit sur Deir Yassine. D’un
village souriant la veille il ne
restait désormais que des ruines.
Et cent sept cadavres. »
Département
français du Centre Palestinien
d’Information (CPI)
10 septembre 2013
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