Corse Edito
« Les Corses et les saltimbanques »
Ghjacumu Faggianelli
Samedi 2 janvier 2016
Le mois de décembre 2015 restera dans la
mémoire collective des Corses. Notre
peuple a gagné les élections après un
demi siècle de lutte. Mais politiques et
journalistes parisiens ont
majoritairement contesté la victoire des
Nationaux.
Certains plumitifs ont même décidé
d’abolir, de fait et spécialement pour
nous, les règles de la démocratie dont
ils se réclament volontiers quand elle
leur est favorable.
Mais dira-t-on, il ne s’agit là que
d’histrions, courtisans bouffons d’un
pouvoir qui les nourrit même si
certaines de leurs déclarations
s’apparentent dangereusement au fascisme
qu’ils prétendent combattre ; le statut
« d’intellectuel » qu’ils s’arrogent
abusivement n’est ni celui de Camus ni
celui d’Abraham Serfaty, il n’est qu’une
imposture ! Même chanson du côté du
pouvoir .L’exécutif parisien n’a pas la
déconfiture modeste, il est aussitôt
passé à l’offensive en réécrivant
l’histoire, la triturant et la
déformant, ramenant ainsi la France,
trente cinq ans après le printemps de
1981 aux tristes jours de mai 1940,
quand elle renonça tragiquement à être
une grande nation et s’abandonna aux
forces du mal…Mais pourquoi grand dieu,
après l’horreur du Bataclan, organiser
un tel déchaînement démagogique pour un
non événement que pouvait régler la
police municipale d’Aiacciu ?
Parce que justement la victoire de la
Nation Corse est la défaite de la
politique parisienne, que la victoire du
Mouvement National est en fin de compte
un plébiscite qui nous a gagné les
sympathies de l’Europe entière. L’isolement
de la Corse, qui n’a rien de splendide,
n’est pas le fait des Corses mais de la
politique française à partir d’Emmanuel
Arène. En témoigne la rage des
gouvernements successifs à conserver le
monopole du port de Marseille sur la
Corse contre l’avis des directives
européennes ! Cet éloignement de notre
cadre géo-historique doit être
soigneusement entretenu à des fins
idéologiques, à l’heure où les luttes de
palais tiennent lieu de débat , et que
le populisme infecte une grande partie
de l’échiquier politique français…C’est
une déclaration de guerre à l’Europe
dont la France est la mauvaise élève :
en voulant prolonger le mythe mortifère
d’une unité factice, Paris manifeste son
opposition au fédéralisme qui prédomine
dans la pensée politique européenne.
Prisonniers de leur rhétorique
nationaliste, les gouvernements
successifs se trouvent contraints de
s’opposer à toute modification des
rapports d’autorité, comme à toute
dévolution de pouvoir qu’elle soit
montante ou descendante . En refusant de
manière arbitraire de reconnaître le
fait national corse, il lui ont conféré
une force irrépressible. Les Corses
savent que les discours vides de sens et
les froncements de sourcils de ces
saltimbanques sont parfaitement
inopérants contre la pauvreté et le
sous-développement où les maintiennent
une politique incohérente.
Il faudra bien, un jour ou
l’autre, mettre les comptes sur la
table, on s’apercevra sans doute que
nous ne leur devons rien, bien au
contraire et que la Corse n’y trouve pas
son compte. Dés lors, le choix que
feront les Corses sera celui de leurs
intérêts collectifs…
Ghjacumu Faggianelli
Le
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