Mardi, 14h, une camarade, membre très active d’un comité de
soutien est arrêtée en pleine rue à Paris. Les policiers la
braquent au volant de sa voiture, en expulsent la personne qui
l’accompagne, avant de prendre la fuite avec notre camarade et
son véhicule. Elle est conduite dans les locaux de la SDAT, sous
régime antiterroriste (garde-à-vue de 96h, avocat à la 72e
heure).
Il s’agit d’une grossière tentative d’intimidation envers
ceux et celles qui s’organisent contre les mesures
antiterroristes et pour soutenir les personnes emprisonnées, à
Paris, et ailleurs. La police justifie cette arrestation parce
que Tessa serait « proche du noyau dur » du groupe de Tarnac, et
qu’elle aurait « gravité » autour de la ferme du Goutailloux.
Non seulement la justice n’a pas abandonné son stupide montage
et les catégories policières qui vont avec : « cellule »,
« mouvance », « noyau dur », « cercle », « membre », mais
prétend même l’appliquer désormais à ceux et celles qui sont
restés proches de leurs amis mis en examen. Le contrôle
judiciaire empêche ces derniers de se voir, voire de retourner
chez eux ; cette nouvelle opération de la SDAT leur dit aussi
« vos amis communs seront désormais considérés comme facilitant
la communication entre vous et donc membres de la même
association de malfaiteurs ; si vous les voyez, on peut les
arrêter ». Décidemment ce chef d’inculpation – qui permet de
poursuivre quelqu’un sans pouvoir lui attribuer pour autant la
participation à des actes délictueux - s’avère très utile.
Nous voyons l’évolution de cette affaire, un jour c’est Eric
Hazan - l’éditeur de l’insurrection qui vient - qui est
interrogée pendant 4h, un autre c’est une membre des comités de
soutien qui est raflée en pleine rue. L’opération est claire :
d’un côté banaliser les convocation et des garde-à-vues aussi
longues et dénuées de sens, de l’autre générer quelques remous
médiatiques pour faire croire que cette affaire avance lorsque
tout le monde a compris que non seulement elle piétine mais
qu’elle n’ira jamais nulle part.
A chaque expression publique des inculpés, de leurs avocats ou
de leurs soutiens, l’accusation (le ministère de l’intérieur,
tel juge, tel policier ou tel expert) prétend sortir de son
chapeau des éléments « exclusifs » ou autres pseudos-preuves,
des éléments qui, en réalité n’ont aucune valeur juridique et
qui, décontextualisés sont juste utilisés à titre de propagande.
A côté de cela qu’est-ce qui occupe principalement les
interrogatoires des juges et leurs investigations ? Aujourd’hui,
au point d’avancement de l’enquête, c’est l’insurrection qui
vient – qui l’a écrit, quand et à quelle fin.
Plus que ce qui y est écrit c’est sa résonance avec la situation
explosive actuelle qui devient gênant pour le pouvoir.
Parti d’une réaction spontanée qui a amené à la création d’un
certain nombre de comités de soutien partout en France, la
solidarité s’exprime toujours plus publiquement, jusque dans les
pages des journaux. De cela, le juge Fragnoli se fout ; et 1 an
après le début de l’enquête, 6 mois après l’incarcération de
Julien, n’a toujours pas peur de se ridiculiser et d’arrêter –
pour inévitablement les relâcher – n’importe qui, n’importe
quand. Nous apporterons une réponse pratique à ces petites
manœuvres, dans quelques semaines.
Vous vous foutez de nous, vous ne vous en foutrez pas longtemps.
Merci.